Turquie : le nouveau pouvoir syrien prône une stratégie sécuritaire commune avec Ankara

Kinshasa, 5 février 2025 (ACP).- Le président syrien par intérim Ahmed al-Charaa, a  prôné mercredi, lors d’un entretien avec son homologue turque, une stratégie sécuritaire commune avec Ankara et la relance de son économie, ont rapporté les medias internationaux.

«Nous sommes prêts à apporter à la Syrie tout le soutien nécessaire dans sa lutte contre toutes les formes de terrorisme, qu’il s’agisse de Daech (acronyme arabe de l’État islamique) ou du Parti des travailleurs du Kurdistan», a déclaré Recep Tayyip Erdogan, président turque.

Citant leur « géographie commune », le chef de l’État turc a redit la volonté turque de « préserver l’intégrité et l’unité territoriale » de la Syrie, évoquant le nord-est du pays où les forces kurdes, appuyées par Washington, ont installé une administration autonome à la faveur de leur combat contre le groupe État islamique (EI).

Le président turc n’est pas revenu sur la proposition turque d’aider à la formation de la nouvelle armée syrienne.

De son côté, le nouveau dirigeant syrien, venu avec son ministre des Affaires étrangères Assaad al-Chaibani, a évoqué avec Recep Tayyip Erdogan « les menaces qui empêchent l’achèvement de l’unité territoriale dans le nord-est de la Syrie », a-t-il dit, prônant une « stratégie commune » avec Ankara « face aux menaces sécuritaires ».

De violents combats opposent depuis novembre les forces kurdes, ennemies d’Ankara, aux factions proturques dans le nord de la Syrie.

Soutien nécessaire à la reconstruction des villes dévastées

Ahmed al-Charaa, qui effectuait son deuxième voyage officiel, a invité le président turc à se rendre à Damas « à la première occasion », souhaitant « renforcer et promouvoir le commerce et les investissements » entre la Turquie et son pays.

Recep Tayyip Erdogan a affirmé être « prêt à fournir le soutien nécessaire à la reconstruction des villes dévastées et des infrastructures critiques de la Syrie », meurtrie par plus d’une décennie de guerre.

Il a également abordé la question des quelque trois millions de réfugiés syriens vivant sur le sol turc, affirmant que les retours vers la Syrie « vont prendre de l’ampleur à mesure que la reprise économique de la Syrie s’accélérera ».

Le président turc a plaidé à cet égard pour une levée totale des sanctions internationales contre la Syrie, afin de faciliter la reconstruction du pays.

Plus de 80 000 Syriens ont quitté la Turquie pour rentrer chez eux depuis la chute de Bachar al-Assad, mais les retours pourraient s’accélérer dans les prochains mois, selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR). ACP/C.L.

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