Ukraine: le président russe évoque l’idée d’une «administration transitoire» sous l’égide de l’ONU

Kinshasa, 28 mars 2025 (ACP).- Le président russe Vladimir Poutine a évoqué vendredi l’idée d’une «administration transitoire» pour l’Ukraine, sous l’égide de l’ONU, afin d’organiser une élection présidentielle «démocratique» dans ce pays, puis négocier un accord de paix avec les nouvelles autorités.

«On pourrait bien sûr discuter avec les États-Unis, même avec les pays européens, et bien évidemment avec nos partenaires et amis, sous l’égide de l’ONU, une possibilité de mettre en place en Ukraine une administration transitoire», a déclaré Vladimir.

«Pour organiser une élection présidentielle démocratique qui se solderait par l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement compétent et qui aurait la confiance du peuple, puis commencer avec ces autorités des négociations sur un accord de paix», a-t-il souligné.

Depuis février 2022, Vladimir Poutine justifie son attaque contre l’Ukraine comme un moyen pour tenter de renverser le pouvoir en place, qu’il considère à la botte des Occidentaux, malgré l’élection légitime de Volodymyr Zelensky en 2019.

La loi martiale, en vigueur en Ukraine depuis le début du conflit, y interdit la tenue d’élections, alors que le pays est soumis à des bombardements quotidiens et que de nombreux citoyens sont au front ou en exil.

Le président russe s’est par ailleurs félicité que les forces russes aient « l’initiative stratégique » sur toute la ligne de front en Ukraine.

«Il y a des raisons qui portent à croire que nous allons les achever», a lancé M. Poutine, dont l’armée progresse petit à petit, notamment dans l’Est ukrainien, malgré de lourdes pertes.

« Nous nous dirigeons progressivement, peut-être pas aussi rapidement qu’on aimerait, mais avec insistance et certitude, pour atteindre tous les objectifs annoncés« , a-t-il ajouté.

Vladimir Poutine, qui a ordonné à ses troupes en 2022 d’attaquer l’Ukraine, exige toujours sa reddition, le renoncement de ses aspirations à rejoindre l’Otan et la reconnaissance des territoires ukrainiens que la Russie occupe. Des conditions jugées inacceptables par Kiev et ses alliés occidentaux.

Alors que le président américain Donald Trump prône la fin du conflit le plus vite possible et s’est rapproché de Vladimir Poutine depuis mi-février, au grand dam de Kiev et des Européens, la Russie est accusée par l’Ukraine de « jouer la montre » en refusant un cessez-le-feu, afin de pousser son avantage militaire sur le terrain.

Sous pression américaine, Kiev avait accepté le 11 mars une cessation sans condition des combats, pour 30 jours. Après avoir initialement émis des réserves à cette idée, Vladimir Poutine l’avait tout simplement rejetée lors d’un appel avec Donald Trump, s’accordant uniquement sur un moratoire sur les sites énergétiques, bien plus limité.

Depuis cet échange le 18 mars, Moscou et Kiev s’accusent mutuellement d’avoir visé des installations énergétiques du camp adverse, révélant la faiblesse de l’accord brandi par l’administration de Donald Trump.

Mardi, à l’issue de pourparlers en Arabie saoudite par l’intermédiaire de Washington, la Maison Blanche avait également annoncé un accord en vue d’une trêve en mer Noire, où les hostilités sont toutefois très limitées depuis plusieurs mois.

Washington, qui veut obtenir à tout prix un cessez-le-feu en Ukraine, a effectué un rapprochement spectaculaire avec Moscou, faisant craindre aux Ukrainiens et aux Européens un accord sur leur dos. ACP/JF

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