Kinshasa, 2 juillet 2025 (ACP).- L’économie de la République démocratique du Congo est demeurée résiliente face aux chocs extérieurs, à la période de 1960 à 2025, réalisant un taux de croissance économique de 7,9% en 2024, contre une projection initiale de 4,7%, malgré l’escalade de conflits dans l’est du pays, a déclaré un doctorant en économie, lors d’un entretien mercredi avec l’ACP.
« 65 ans après l’indépendance de la RDC, l’économie congolaise demeure résiliente aux chocs exogènes, dans un contexte marqué par une escalade de la violence et persistance de l’agression rwandaise. Les projections initiales tablaient sur un taux de croissance de 4,7 % pour 2024, mais les performances économiques ont été revues à la hausse de 6 % selon les partenaires techniques, et même 7,9 % selon les estimations nationales », a déclaré Jonathan Muya Kupa, doctorant en Économie à l’université de Kinshasa.
Selon lui, le cadre macro-économique demeure stable face au choc sécuritaire. Cette performance est justifiée par le maintien de politique monétaire et budgétaire prudente, la bonne coordination de celle-ci sans oublier la poursuite d’une bonne régulation de la liquidité bancaire.
M. Jonathan Muya a noté une nette décélération du rythme de l’inflation, passée à 10 % en glissement annuel au 31 mars 2025, contre 22 % sur la même période l’année précédente, et la stabilité du taux de change a été maintenue, avec un écart minime entre les marchés bancaires et parallèles fluctuant dans le plateau de 2850 franc congolais pour un dollar américain.
« Les réserves de change sont passées de 900 millions USD en 2018 à 6,1 milliards aujourd’hui. Le niveau d’endettement du pays reste contenu à 18 % du PIB, largement en dessous de la moyenne des pays d’Afrique subsaharienne, qui s’élève à 58,5 % », a-t-il indiqué, avant d’ajouter que la politique monétaire adoptée reste restrictive, dans le but de contenir l’inflation et de stabiliser les fondamentaux.
Le doctorant a fait savoir que la diversification économique est présentée comme un moteur pour bâtir une croissance inclusive et pro-pauvre, capable de générer une réelle amélioration du niveau de vie des Congolais.
La gouvernance économique
M. Muya a, à cet effet, insisté sur une gouvernance économique éclairée, portée par une vision de long terme afin de relever les défis liés à l’industrialisation, à la diversification de l’économie congolaise et à l’insécurité alimentaire.
« Le problème congolais n’a jamais été l’absence de richesses. C’est l’absence des hommes d’État porteurs d’une vision cohérente du développement ; capable de mobiliser les intelligences et construire un consensus autour de l’intérêt national ; de résister à la corruption, au tribalisme, et à la prédation ; et d’inscrire son action dans une stratégie de long terme, au service des générations futures », a-t-il précisé.
65 ans après l’indépendance, a-t-il poursuivi, la RDC demeure dans un tournant décisif qui nécessite une refondation totale de la gouvernance économique ; des investissements massifs dans le capital humain ; une mobilisation de l’intelligence au service de la nation, dans l’éthique et l’excellence ; et une alliance durable entre science, culture, technologie et prosperity. ACP/UKB