Kinshasa, 31 août 2021 (ACP).- Les investissements directs de la République populaire de Chine en Afrique ont connu une augmentation moyenne de 25℅ par an, au cours de 20 (vingt) ans passés, a indiqué récemment l’ambassade de Chine en République Démocratique du Congo (RDC) via son compte tweeter, citant le rapport de China-Africa business Council sur les forces du marché et le rôle du secteur privé-Investissement de la Chine en Afrique.
Ce rapport précise que les investissements des entreprises chinoises en Afrique sont largement répartis en différentes catégories et couvrent presque tous les pays africains.
En termes de stocks d’investissements, note la même source, ceux des entreprises chinoises sont principalement distribués en République d’Afrique du Sud, en RDC, en République de Zambie, en République d’Angola, en République démocratique fédérale d’Éthiopie, en République fédérale du Nigeria, en République du Ghana, en République algérienne démocratique et populaire, en République du Kenya, en République unie de Tanzanie, en République arabe d’Égypte, en République du Congo et dans d’autres pays.
Selon les données du ministère du Commerce de la République populaire de Chine (MOFCOM), poursuit le rapport, à la fin de l’année 2020, le stock d’investissement des entreprises chinoises dans ces 12 (douze) pays était d’environ 32.400.000.000 (trente-deux milliards quatre cent millions) USD, soit environ 68% du stock d’investissement de la Chine en Afrique. Et ceci, en raison des grandes différences entre les pays africains, en termes de conditions naturelles, de conditions économiques, d’environnement commercial et de relations avec la Chine.
Le même rapport indique en outre que ces 12 (douze) pays cités sont divisés en 3 (trois) catégories, à savoir les pays à revenu intermédiaire ; les pays exportateurs d’énergie et des mines ainsi que les pays ne disposant pas de ressources naturelles abondantes.
Dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire, la source cite notamment l’Afrique du Sud et l’Égypte, alors que les pays exportateurs d’énergie et des mines, il y a le Nigéria, l’Angola, la République du Congo, la Zambie, le Ghana, l’Algérie ainsi que la RDC.
Quant aux pays ne disposant pas de ressources, comme l’Éthiopie, le Kenya et à la Tanzanie, ledit rapport indique qu’ils sont ainsi des facilitateurs de l’industrialisation et de la modernisation des pays africains.
Les pays riches en ressources comme facilitateurs de la diversification économique
Selon le rapport précité, les pays africains riches en ressources, dont la RDC, sont dans la coopération Sino-Afrique des facilitateurs de la diversification économique.
Le même document souligne par ailleurs que depuis l’arrivée du Président congolais, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo au pouvoir en 2019, il a levé des fonds pour faire avancer des projets dans différents domaines et promouvoir la reprise économique.
En même temps, le Président Félix-Antoine Tshisekedi a également favorisé l’ouverture au monde extérieur, il a attiré des investissements étrangers et a mis tout en œuvre pour regagner le statut commercial préférentiel en vertu de la Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA) ainsi que la conclusion de l’accord de restructuration de la dette avec la Chine.
À l’heure actuelle, lit-on encore dans le rapport, sur les forces du marché et le rôle du secteur privé, les investissements des entreprises chinoises en RDC se concentrent, entre autres sur le traitement des minerais et la coopération en matière de ressources minières, les télécommunications, l’agriculture, et s’étendent progressivement à d’autres domaines.
À la fin de 2020, le stock d’investissements directs chinois en RDC s’élevait à environ 5.800.000.000 (cinq milliards huit cent millions) USD, représentant environ 12,2 % des investissements directs de la Chine en Afrique.
Et récemment, le renforcement de la coopération sino-congolaise dans le secteur minier était au menu des échanges entre la ministre des Mines, Antoinette N’samba Kalambayi et l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République populaire de Chine en RDC, Zhu Jing.
Le diplomate chinois a précisé que cette coopération s’inscrit dans l’axiome gagnant-gagnant, en vue de renforcer davantage le partenariat mais aussi dans l’optique de contribuer énormément à l’industrialisation, à l’économie et au bien-être des populations congolaises.
Ces propos de l’ambassade de Chine en RDC se concrétisent par les projets de développement qu’exécutent les entreprises chinoises implantées en RDC, telle que la Sino-congolaise des mines (Sicomines S.A) qui est un projet de développement social et d’amélioration des moyens de subsistance.
La Sicomines est une société minière internationale installée à Kolwezi dans la province du Lualaba en RDC, fondée conjointement par China Railway Groupe (GREC), Power China et la Générale des carrières et des mines (Gécamines), conformément au modèle de coopération globale en matière de ressources, de financement et de croissance économique en RDC. Cette société minière a une double mission, celle de l’exploitation minière et celle de la réalisation du projet d’infrastructures en RDC.
Dans le cadre de ce modèle de coopération globale, la partie chinoise est responsable du financement et du développement des infrastructures. Quant à l’exploitation des ressources minières, elle est assurée par les deux parties.
À l’heure actuelle, cette coopération a engagé 4.300.000.000 (quatre milliards trois cent millions) USD d’investissements dans plusieurs domaines dont la construction d’infrastructures ; l’exploitation minière et le développement des ressources hydroélectriques à travers la construction de la centrale hydroélectrique de Busanga dans la rivière Lualaba, située dans la province qui porte le même nom, qui servira à alimenter et à garantir en énergie électrique écologique et renouvelable, le projet minier Sino-Congolaise des Mines (SICOMINES).
Elle va aussi latéralement renforcer le taux de la desserte en électricité de la Société nationale d’électricité (SNEL) dans la partie sud de la RDC.
Les difficultés des entreprises chinoises et les améliorations réalisées
Selon le rapport de China-Africa business Council sur les forces du marché et le rôle du secteur privé, étant donné que la « sortie à l’étranger » des entreprises chinoises à grande échelle ne remonte pas à très longtemps, et que leurs investissements en Afrique ont démarré encore plus tard, on peut constater chez elles, un manque d’expériences en matière d’investissement à l’étranger et d’exploitation internationale.
La pratique durant ces 20 (vingt) dernières années a aussi révélé certaines faiblesses et lacunes dans leurs capacités. Celles-ci sont principalement reflétées dans plusieurs aspects, notamment une faible compétence en communication interculturelle ; un manque de compréhension des lois, des réglementations et des coutumes locales ; l’insuffisance de l’expérience d’exploitation à l’étranger et la capacité de résistance aux aléas ainsi qu’une connaissance insuffisante de l’environnement humain et des politiques locales en matière de travail et d’investissement étranger.
Grâce à l’accumulation continue d’expériences, de plus en plus les entreprises chinoises investissant en Afrique ont réfléchi à leurs propres problèmes, et ont commencé à investir davantage dans le renforcement de leurs capacités, en mettant l’accent sur la synergie industrielle et la collaboration mutuelle.
Par ailleurs, la source indique que les entreprises chinoises étaient habituées à se débrouiller seules sur le marché africain avec peu de collaboration entre elles, alors que ces dernières années, elles ont adopté de s’adapter aux changements conjoncturels sur les marchés domestiques et étrangers, elles ont décidé d’investir en Afrique en reposant sur une synergie industrielle horizontale et verticale.
En RDC, les entreprises chinoises sont passées de la simple exploitation minière à des maillons de traitement haute gamme de la chaîne industrielle, dont la fusion de minerais, signifiant que la chaîne industrielle continue de s’étendre vers les deux extrémités de la « courbe de sourire ». ACP/Zng/Fmb/Thd