Commerce extérieur : hausse de 3,06% du prix du zinc sur les marchés

Kinshasa, 08 juillet 2024 (ACP).- Le prix de la tonne du zinc, minerai d’exportation de la République démocratique du Congo (RDC), a augmenté de 3,06% sur les marchés internationaux, la semaine du 08 au 13 juillet par rapport à celle du 1er au 06 juillet 2024, d’après un communiqué parvenu lundi.

«Il s’observe une hausse de prix du zinc sur les marchés internationaux, au cours de la période du 08 au 13 juillet 2024, en se négociant à 2 898,70 dollars américains contre 2 812,70 dollars américains la semaine précédente, soit une augmentation de 3,06% la tonne», a-t-on lu dans le communiqué de la Commission nationale des mercuriales du ministère du Commerce extérieur.

Selon ce document, outre le zinc deux autres produits miniers marchands sont en hausse sur les marchés internationaux à savoir l’étain et l’or. Ils se négocient respectivement à 32 562,00 dollars américains et 75,34 dollars américains contre 32 510,00 dollars américains et 75,28 dollars américains, la semaine sous examen soit une augmentation de 0,16% la tonne et 0,08% le gramme.

Par ailleurs le cuivre, le cobalt, l’argent et le tantale sont en baisse sur les marchés internationaux au cours de la période sous-examen, a précisé la mercuriale du ministère du Commerce extérieur.

Ils se négocient respectivement à 9 516,80 dollars américains, 2 6513,00 dollars américains, 0,95 dollars américains et 229,8 dollars américains la semaine du 08 au 13 juillet 2024, contre 9 529,45 USD, 26 541,00 USD, 0,96 USD et 230,00 USD la semaine du 1er au 06 juillet 2024, soit une réduction de -0,13% la tonne, -0,11% la tonne, -0,04% le gramme et -0,09% le kilogramme.

La source a précisé que pendant la période sous-examen, aucun produit minier marchand n’est resté stable sur les marchés internationaux.

Production minière mondiale de zinc
La production mondiale de zinc est restée relativement stable entre 1984 et 1994, oscillant entre 6,2 Mt et 7,2 Mt par an. Elle a ensuite doublé au cours des deux décennies qui ont suivies pour atteindre une production annuelle de l’ordre de 13,5 Mt. Sur la période plus récente, entre 2014.
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et 2020, la production mondiale s’est plutôt stabilisée, voire réduite pour atteindre une production annuelle de 12,3 Mt en 2020. C’est en particulier en Chine où la production minière a fortement augmenté, passant de quelques dizaines de milliers de tonnes dans les années 80 à plus de 4 Mt par an depuis 2012.

Il faut cependant souligner que la pandémie de Covid-19 a impacté le secteur de la construction et de l’industrie dès la fin 2019, ce qui a entraîné une réduction de la demande entraînement ainsi une baisse temporaire de la production en 2020.

L’international Zinc Association estime que la production minière mondiale annuelle de zinc s’établira entre 17 Mt et 22 Mt en fonction de différents scénarios de consommation et de recyclage d’ici 2050.

Même si elle est dominée par certains pays comme la Chine, le Pérou et l’Australie, la production mondiale est finalement assez bien repartie sur les cinq continents. De nombreux pays sont producteurs de zinc. Les vingt plus grosses mines produisant du zinc représentent un tiers de la production mondiale et sont réparties dans 13 pays différents, dont 4 en Chine et 4 en Australie.

En 2020, les dix plus grosses sociétés contrôlaient 30 % de la production minière mondiale de zinc, soit environ 4 Mt. Il s’agit de la société suisse Glencore, produit environ 10 % de la production mondiale de zinc. Il existe de nombreuses entreprises productrices de zinc, aux nationalités
variées. Cette répartition s’explique d’une part par le nombre de gisements dans le monde et par le fait que le zinc est produit en parallèle d’autres productions minières comme le plomb ou le cuivre (co-production/sous-production). Il n’est pas rare que ces producteurs miniers intègrent aussi des unités de transformation métallurgique pour produire du zinc métal.

Le zinc étant souvent un sous-produit ou co-produit d’extraction de gisements importants de cuivre ou de plomb, l’ouverture de nouvelles unités de production minière de zinc n’est pas simplement contrôlée par un marché de l’offre et de la demande, mais dépend aussi de la dynamique des marchés des autres substances.

Par ailleurs, dans un proche avenir, la filière zinc de la RDC devrait bondir avec l’entrée en production de Kipushi Corporation SA (Kico SA), une joint-venture entre Kipushi Holding Ltd, une filiale à 100% canadien, Ivanhoe Mines, qui détient 68 % des actions, et la Gécamines (32 %). Cet actionnariat devrait évoluer en faveur de la Gécamines dans le cadre de la révision de la convention d’association entre les deux partenaires, en cours de finalisation.

La remise en état de la mine de Kico, dont l’exploitation avait débuté en 1923 avant d’être mise en veilleuse fin 1993, a pris une dizaine d’années. Dans l’intervalle, des rejets ont été exploités par des mineurs artisanaux. Fin 2022, tous les travaux, y compris ceux préparatoires à l’exploitation minière, étaient achevés. Soit un investissement de l’ordre de 500 millions de dollars.

La deuxième phase des travaux porte sur les infrastructures de surface, dont la construction d’un nouveau concentrateur et d’un convoyeur pour le transport du minerai depuis le puits 5, très riche en zinc, jusqu’à l’usine de concentrés. Le tout représentera un investissement de quelque 400 millions de dollars.

L’exploitation minière démarrera avant l’achèvement de l’usine. Des stocks de minerais seront constitués en attendant la mise en marche du concentrateur prévue fin 2024, qui donnera le top de départ de la production commerciale. Le projet Kipushi étant focalisé sur l’exploitation du zinc, même si des indices d’autres métaux pourraient conduire à des explorations, le produit final sera du concentré de zinc.

Les prévisions tablent sur une production de 450 000 tonnes de concentrés de zinc par an, soit 240 000 tonnes de zinc contenu. Le gisement, situé à une profondeur de 1250 m, héberge des ressources indiquées et mesurées de 12 millions de tonnes (Mt) à une teneur de 35% de zinc, soit la plus haute au monde, et des réserves de 10,81 Mt, titrant 32% de zinc, 0,65% de cuivre, 19 g/t d’argent, et 51 g/t de germanium. ACP/ODM

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