Commerce extérieur : le prix d’une tonne de cobalt augmente de 0,03 %

Kinshasa, 12 juin 2024 (ACP).- Le prix d’une tonne de cobalt, produit d’exportation de la République démocratique du Congo est passé de 26.634 la semaine du 03 au 08 juin à 26 642 dollars américains la semaine du 10 au 15 juin 2024 sur les marchés internationaux, a-t-on appris mercredi d’un communiqué.

« Le prix d’une tonne de cobalt connaît une hausse sur les marchés internationaux, au cours de la période du 10 au 15 juin 2024, en se négociant à 26.642,00 dollars américains contre 26 634,00 dollars américains, la semaine précédente, soit une augmentation de 0,03% la tonne», a-t-on lu dans le communiqué de la Commission nationale des mercuriales du ministère du Commerce extérieur.

Outre le cobalt, a indiqué la source, un seul autre produit minier marchand parmi plusieurs connait une hausse de prix sur les marchés internationaux, à savoir; le tantale durant la période sous-examen, qui se négocie à 227,00 dollars américains contre 226,20 USD auparavant, soit une hausse de 0,35% le kilogramme.

Cependant, plusieurs autres produits miniers marchands, à savoir: le cuivre; le zinc; l’étain; l’or et l’argent sont en baisse de prix sur les marchés internationaux et se négocient respectivement à 9 922,15 dollars américains, 2919,65 dollars américains, 33 451,25 dollars américains, 75, 48 dollars américains et 0,99 dollars américains au cours de la même période contre 10 285,25 USD, 3028,80 USD, 33 725,00 USD et 76,05 USD et 1,01 USD la semaine précédente du 03 au 08 juin 2024, soit une réduction de -3,53% la tonne, -3,60% la tonne, -0,81% la tonne, -0,75% le gramme et -1,98% le gramme, a précisé le ministère du Commerce extérieur dans son communiqué.

Par ailleurs, la source signale que durant la période sous examen, il n’y a pas eu de stabilité des produits miniers marchands sur les marchés internationaux. Néanmoins, le prix du cobalt est maintenu à des niveaux stables autour de 145.000 tonnes. Entre 2018 et 2020, la production minière annuelle de cobalt dans le monde s’est depuis envolée, augmentant de 58% en 2023 pour atteindre un volume de 230.000 tonnes selon les premières estimations de l’Institut d’études géologiques des Etats-Unis (USGS).

D’où, deux pays sont à l’origine de cette hausse à savoir : la République démocratique du Congo (RDC) et l’Indonésie. Une augmentation de la production en RDC portée par la demande en cuivre. D’où, la RDC est le principal producteur de cobalt dans le monde depuis de nombreuses années. La production de ce minerai est liée à celle du cuivre, les deux substances étant présentes dans les mêmes gisements, situés dans les provinces du Lualaba et du Haut-Katanga. La demande en cuivre ne cessant d’augmenter, ces gisements sont donc doublement intéressants.

Majoration de 63% de la production de cobalt en 5 ans en RDC

Ainsi, selon l’USGS, la production du cobalt en RDC est passée de 104.000 tonnes en 2018 à 170.000 tonnes en 2023 (soit une augmentation de 63%). La part du pays dans la production mondiale est quant à elle, passée de 70% à 74%.

Plusieurs projets miniers sont progressivement entrés en service ces dernières années, participant ainsi à la hausse régulière de la production nationale. C’est le cas, par exemple, du projet Kisanfu, détenu majoritairement par CMOC, qui a débuté sa production en 2023. Il s’agit de l’un des gisements de cuivre et de cobalt les plus importants connus à l’heure actuelle, avec des ressources estimées à 3,1 millions de tonnes de cobalt contenu.

Six acteurs représentent environ 80% de la production en RDC. On retrouve notamment : le géant minier suisse, Glencore, qui possède plusieurs sites miniers dans la région de Lualaba et compte pour 25% de la production congolaise ; l’entreprise chinoise, CMOC, jusqu’à récemment le deuxième producteur du pays avec 15% du total congolais et qui exploite le gisement de Tenke Fungurume. CMOC serait devenu en 2023 le premier producteur de cobalt du pays grâce notamment à la mise en production du gisement de Kisanfu.

Le groupe Kazakh Eurasian Resources Group (ERG) qui exploite la mine de Kakanda, contribue à environ 10% de la production congolaise ; L’entreprise nationale Gécamines, détenue à 100% par l’État congolais, participe à l’exploitation des sites miniers en consortium avec des acteurs internationaux.

Malgré une augmentation de sa production ces dernières années, Glencore n’a pas réussi à maintenir sa position de premier producteur de cobalt en République démocratique du Congo. En effet, selon les premières estimations avancées par les compagnies elles-mêmes, CMOC devrait produire plus de cobalt que Glencore en 2023.

La production minière élevée de la RDC et la performance de CMOC en 2023 s’expliquent par la nouvelle mise en production du gisement de Kisanfu, mais aussi par une raison plus exceptionnelle : celle de la vente de stocks constitués en 2022 provenant de la mine de Tenke Fungurume.

Tenke Fungurume est détenue à 80% par CMOC et 20% par la Gécamines, l’entreprise publique congolaise.

Un désaccord juridique entre les deux parties a conduit le gouvernement congolais à interdire les exportations de minerais en provenance de ce site entre juillet 2022 et avril 2023.

La société chinoise était en effet accusée de sous-évaluer ses réserves en minerais pour réduire la redevance à payer. Des stocks de minerais ont donc été constitués pendant toute la période et ont pu atteindre 13.000 tonnes de cobalt (soit quasiment 8% de la production congolaise). Bien que les ventes aient repris au fur et à mesure au cours de l’année pour ne pas déstabiliser le marché, leurs mises sur le marché a conduit à un excédent d’offre, que l’on constate en ce moment.

Ainsi donc, la production artisanale de cobalt n’est pas à négliger en RDC, mais elle est très difficile à évaluer et dépend beaucoup des cours du cobalt. Lorsque les cours sont hauts, il devient très intéressant pour les mineurs artisanaux de chercher du cobalt plutôt que d’exercer d’autres activités.

La volonté de structurer ce secteur pourrait également tirer la production vers le haut. Il est intéressant de citer par exemple le projet Mutoshi, porté par Trafigura, qui ambitionne de faire collaborer un exploitant minier, une coopérative d’extraction artisanale et une ONG pour produire du cobalt. La coopérative vendrait le minerai artisanal produit dans le respect des standards internationaux d’une production responsable définis par l’OCDE aux industriels.

Le prix d’un kilogramme de tantale en hausse de 0,35%

Le tantale

Le prix du kilogramme de tantale, un produit marchand, s’est accru sur les marchés internationaux durant la période du 10 au 15 juin 2024, en se négociant à 227,00 dollars américains contre 226,20 USD, soit une hausse de 0,35% le kilogramme.

Cependant, les statistiques minières indiquent que les ressources de tantale sont réparties dans plusieurs pays : l’Australie, le Brésil, la Chine, le Canada et plusieurs pays africains, dont la République démocratique du Congo (RD Congo) et le Rwanda. La grande majorité du tantale (entre 70 et 80% de la production mondiale) provient de la RDC.

Selon la source, la République démocratique du Congo bat le record à (43%), le Rwanda (22%), la Chine (6%), le Brésil (6%), l’Australie (6%), l’Éthiopie (5%), le Nigéria (4%), le Mozambique (3%), et la Russie (3%).

La production de tantale pour une valeur d’USD 79 152 135,00 en 2022 contre 1 802 tonnes pour une valeur de 131 364 792,00 USD en 2021, soit une augmentation de 23,20 % en quantité et une baisse en valeur de 39,74% au 1 février 2023. Le tantale trouvé dans le terme << coltan>> est utilisé en Afrique Centrale pour désigner un minerai contenant le tantale (Ta) et le niobium (Nb), deux métaux stratégiques pour les technologies modernes. Le coltan de la RDC est exploité principalement dans l’Est du pays, dans les provinces du Sud -Kivu, du Nord- Kivu, du Maniema et du Tanganyika. ACP/KHM

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