Kinshasa, 10 décembre 2024 (ACP).- Une nouvelle approche de gouvernance des enterprises du Portefeuille orientée sur la performance a été préconisée comme moyens pour les redynamiser, mardi à la deuxième journée des états généraux de ce secteur, au Centre financier de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.
« Pour inverser la tendance, nous avons proposé une réflexion sur l’adoption d’une gouvernance inspirée de l’approche du New Public Management (NPM), afin de promouvoir l’éthique, de réduire la corruption et d’améliorer la performance de ces entreprises. Le New Public Management prône la définition des objectifs à partir des problèmes identifiés et priorisés; la mobilisation des ressources et leur allocation dans un processus de gestion bien structuré », a declare Dede Aliango, Pr. d’Economie à l’Université protestante au Congo (UPC) et secrétaire générale à « Leadership academia ».
Elle a exposé sur le sous-thème: « Règles de bonne gouvernance et d’intégrité dans les entreprises du Portefeuille : résumé et évaluation de mise en œuvre » .
« Atteindre des résultats et les mesurer sont désormais les étapes constitutives d’une gestion publique orientée sur la performance. Il faut donc des reformes pour faire entrer les entreprises publiques dans cette logique du New Public Management. », a-t-elle renchéri.
D’après elle, » plus de 15 ans après, la situation des entreprises publiques congolaises n’a guère évolué, malgré les profondes mutations de leur environnement. « L’émergence d’un marché hyperconcurrentiel, caractérisé par des consommateurs de plus en plus exigeants, a bouleversé les règles du jeu.
Parallèlement, l’État congolais a placé de grands espoirs dans le développement de ces entreprises pour stimuler l’économie nationale. Cependant, ces entreprises peinent à s’adapter à ces nouveaux défis et connaissent un taux d’échecs élevé »,a expliqué le Pr. Aliango.
14 règles de bonne gouvernance axées sur les résultats
En outre , le Pr. Dede Aliango a recommandé la mise en application de 14 règles de bonne gouvernance devant être axées sur les résultats. Elle a parmi elles énuméré l’obligation d’avoir une vision partagée , socle de la bonne gouvernance, d’avoir des dispositions juridiques et réglementaires , de veiller à la bonne répartition des compétences et à la séparation de pouvoir entre les différentes instances de l’entreprise.
» Il faudrait veiller au recrutement des personnes qualifiées (mandataires et agents) , promouvoir la performance, renforcer le pilotage stratégique; promouvoir les normes éthiques élevées à appliquer par les organes dirigeants notamment le Conseil d’Administration », a-t-elle aussi énuméré.
» Il importe aussi de surveiller et contrôler les pratiques effectives de l’entreprise en matière de gouvernance et procéder aux changements qui s’imposent,.et assurer de manière régulière des évaluations », a insisté l’oratrice.
Le système « Bonus-Malus » et la Charte de bonne gouvernance
Concernant toujours les règles de bonne gouvernance, le Pr. Dede Alisngo a martelé sur la nécessité pour les entreprises du Portefeuille, sous la conduite de leur tutelle, d’instaurer un système de «Bonus-Malus » fondée sur les sanctionspositves et negstives selon les niveaux de performance des mandataires.
» Il faut instaurer le » Bonus-malus ». C’est à dire, lorsque l’évaluation de la performance est concluante, récompenser le mandataire et le sanctionner dans le cas contraire . Aligner les rémunérations (et avantages) des principaux dirigeants et des administrateurs avec les intérêts à long terme de la société et bien les spécifier. Anticiper et gérer les différents types de risques inhérents au fonctionnement et aux activités de l’entreprise », a soutenu mdme Aliango, soulignant que la promotion des valeurs telles que l’intégrité, la transparence, la responsabilité, le respect des droits, l’obligation de rendre compte de ses actes, etc doivent être l’apanage des animateurs.
» Ces règles de bonne gouvernance doivent être axées sur les résultats (performance) et pour se rassurer de l’application de ces différentes règles, il faut avoir des dispositifs juridiques et règlementaires (Charte de bonne gouvernance, contrat de performance, etc.) qui édictent des règles de bonne gouvernance applicable à toutes les parties prenantes ainsi que des mesures d’application qui les sous-tendent », a-t-elle conclu. ACP/C.L.