Expo Béton 2025 : quatre leviers majeurs pour accélérer la croissance économique de la RDC (Kasongo Bin Nassor, Président de la Chambre des Mines)

Kinshasa, 21 avril 2025 (ACP).- Le président de la Chambre des Mines de la République démocratique du Congo, M. Kassongo Bin Nassor, a participé à la table ronde sur les investissements, les financements et les assurances pour une croissance rapide en RDC. C’était dans le cadre de la 9ème édition de l’Expo-Béton 2025 qui vient de se tenir à Lubumbashi sous le haut patronage du Président de la République Félix Tshisekedi. A cette occasion, il a parlé des quatre leviers majeurs sur lesquels le pays doit s’investir pour accélérer sa croissance économique en l’occurrence, les infrastructures de base, l’amélioration du climat des affaires, le renforcement des capacités institutionnelles et les partenariats public-privé, selon le Magazine Guardia.

Infrastructures de base

Monsieur Kassongo a souligné la nécessité pour le pays d’investir davantage dans l’Energie sans laquelle il est difficile d’industrialiser le pays, les routes et le chemin de fer intérieurs pour désenclaver et interconnecter les différentes provinces du pays.  Pour lui, l’inexistence de ces infrastructures de base constitue un véritable à l’industrialisation du pays, à l’expansion des activités économiques qui résulterait de l’exploitation minière.  

Climat des affaires

S’agissant du climat des affaires, le président de la Chambre des Mines a mis un accent particulier sur la nécessité d’améliorer l’environnement des affaires en RDC. Il a parlé, entre autres de la complexité fiscale, l’instabilité juridique et des tracasseries administratives. « Les entreprises subissent des taxations multiples et des changements de règles sans préavis », a déploré Bin Nassor.

Il a illustré cet aspect en ces termes : « Un jeune investisseur s’est vu réclamer le paiement de l’impôt foncier pour ses jeunes employés tous vivant encore dans leurs familles, donc n’ayant pas de propriété en propre. Bien plus, cette charge ne relevait pas de lui ».  Aussi a-t-il plaidé pour la simplification des procédures fiscales et administratives, une concertation régulière entre État et secteur privé et une stabilité des lois pour rassurer les investisseurs.

Renforcement des capacités institutionnelles

Pour le Président de la Chambre des Mines, si le climat des affaires pose problème, il en est de même de l’application des lois et la mise en œuvre des réformes entreprises par le gouvernement. « La RDC a de bonnes lois, mais leur application pose souvent problème », a regretté Bin Nassor.  Ainsi, il pointe du doigt la faiblesse informationnelle et technique des fonctionnaires, d’une part et la corruption, d’autre part. Voilà pourquoi, il a insisté sur le renforcement des capacités des agents publics pour une meilleure mise en œuvre des réformes ainsi qu’une bonne application des lois. Il a également insisté sur la modernisation de l’administration en vue de simplifier les procédures et d’intensifier la lutte contre la corruption pour restaurer la confiance des investisseurs.

Le partenariat public-privé (PPP), une solution sous-exploitée

D’après lui, un autre point abordé par Kasongo bin Nassor est le renforcement des partenariats Public Privés. « Ces collaborations peuvent booster les investissements et le financement infrastructures, mais elles nécessitent une vision claire et une planification à court, moyen et long termes », a-t-il expliqué. Il a par ailleurs critiqué le manque de cohérence des politiques publiques qui décourage les initiatives des entreprises. Répondant à une critique sur les camps des travailleurs dans les sites miniers, il a évoqué le projet de construction de la ville de Fungurume qui fut abandonné par manque du soutien gouvernemental. « Sans une feuille de route précise, les partenariats échouent », a-t-il averti.

Pour finir, M. Bin Nassor a appelé à une meilleure inclusion du secteur privé dans les décisions économiques. Pour lui, il est incompréhensible que l’on discute sur le corridor de Lobito sans y associer les premiers consommateurs que sont les miniers. Et de marteler : « si nous voulons réussir, les entreprises ne doivent pas être de simples spectatrices, mais des actrices de la réflexion ». ACP/C.L

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