Ferme volonté de Kinshasa de relancer et diversifier l’économie du pays

(Par Joseph Kimba)

Kinshasa, 17 juillet 2024 (ACP).- Le gouvernement de  la République démocratique du Congo (RDC) affiche une ferme volonté de redresser l’économie du pays qui bat de l’aile, soumise à des pressions tant internes qu’externes, en raison du conflit armé, persistant dans l’Est du pays et de l’environnement macro-économique difficile.

Malgré cet environnement morose, les autorités congolaises, selon le Fonds monétaire international (FMI), ont maintenu une politique monétaire prudente et progressé dans la mobilisation des recettes domestiques, encore sensibles face aux fluctuations des cours internationaux des matières premières.

Grâce à cette détermination, la RDC a réalisé des performances globalement positives avec la majorité des objectifs quantitatifs atteints et les réformes-clés mises en œuvre, dans le cadre du programme démarré en 2021 avec le FMI.

Il a été jugé très concluant avec la réussite de la 6ème et dernière revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC). Cette dernière a permis un décaissement immédiat d’environ 224,7 millions de dollars (152,2 millions de DTS) pour soutenir les besoins de balance des paiements portant le total des décaissements à ce jour à 1,066 millions de DTS, soit environ 1.523,8 milliard de dollars.

La 6ème revue marque ainsi le premier achèvement réussi par les autorités congolaises d’un programme assorti d’un prêt dans la tranche supérieure de crédit, pour aider les autorités du pays à maintenir la stabilité macro-économique dans un cadre de multiples chocs externes et internes.

Le maintien de non-recours au financement monétaire, un des ancrages-clé du programme, représente une réalisation significative de ce dernier et l’engagement du gouvernement de juguler l’inflation restée élevée, atteignant 23,8 % à la fin de 2023, avant de diminuer progressivement à 21,2 % fin mai 2024.

C’est pourquoi, des efforts supplémentaires sont jugés nécessaires au niveau des autorités congolaises, a souligné l’institution de Bretton Woods, pour renforcer les cadres de politique monétaire et de taux de change qui a un impact négatif sur le social des Congolais.

Les réserves en devises de la Banque Centrale du Congo (BCC) ont continué en 2023 de se renforcer, avoisinant près de 5,5 milliards de dollars, soit environ deux mois d’importation à la fin de l’année dernière. Les perspectives économiques en RDC demeurent favorables, mais, selon le FMI, elles sont exposées à des risques significatifs, orientés toutefois vers la baisse.

La croissance économique est projetée à 4,7 % en 2024 et à une moyenne de 4,8 % entre 2024 et 2028, soutenue par l’expansion continue des principales mines et une accélération progressive de la croissance du secteur non-extractif.

L’inflation, restée élevée à 17,2 % en moyenne en 2024, atteindra 12 % fin décembre de cette année, avant de revenir progressivement à l’objectif du 7 % de la BCC à moyen terme. Les pressions fiscales devraient persister, mais, indique-t-on dans l’entourage du FMI, de bonnes performances réalisées par le gouvernement et des efforts qu’il déploie pour contenir les dépenses non prioritaires, aideront à réduire le déficit budgétaire intérieur en dessous de 1 % du PIB en 2024.

Engagement de la BCC

Les efforts du gouvernement pour atteindre l’objectif fixé de « booster » et de diversifier l’économie du pays pour la rendre compétitive, devront continuer avec toute la rigueur.

En effet, l’engagement de la Banque Centrale du Congo à resserrer davantage la politique monétaire si nécessaire, les réformes en cours visant à renforcer le cadre de mise en œuvre de la politique monétaire et la stratégie d’intervention sur le marché des changes sont des étapes cruciales pour améliorer la transmission de la politique monétaire et atténuer les pressions sur le marché des changes.

Afin d’accroître la résilience extérieure, conseille le FMI, il est essentiel de poursuivre notamment des efforts en vue de constituer les réserves et de veiller à ce que le taux de change continue d’amortir les chocs. Il est également crucial de faire avancer les réformes visant notamment  à renforcer la gouvernance et la transparence. ACP/ODM

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