Festival Kongo River : la population appelée à participer dans la protection des eaux de la RDC

Kinshasa, 17 juin 2022 (ACP).- L’initiateur du festival « Kongo River », Vincent Kunda,  a appelé jeudi, à Kinshasa, la population à participer activement dans la protection des eaux de la RDC, dans le cadre de la poursuite de cette deuxième édition du festival, a appris vendredi l’ACP du ministère du Tourisme.

M. Vincent Kunda s’est dit satisfait du bon déroulement des conférences scientifiques organisées au parc de la vallée de la N’sele, avant de réaffirmer que la deuxième édition de « Kongo River » est placée sous le signe « de la protection et de la promotion du Fleuve Congo ».

Il a fait savoir à cet effet qu’après le lancement officiel, des scientifiques ont planché sur plusieurs thématiques qui touchent à la protection et à la promotion des eaux de la RDC en général, particulièrement du fleuve Congo qui constitue l’autoroute naturelle et la colonne vertébrale du pays.

Prenant la parole pour la circonstance, le professeur hydrologue, Raphaël Tshimanga Mumba, a relevé que la RDC perd chaque année environ 394 milliards USD à cause de non exploitation de 788 milliards m3 d’eaux non utilisées que le fleuve Congo déverse gratuitement à l’océan Atlantique.

Le directeur du Centre de recherche en ressources en eau du bassin du Congo (CRREBC), le professeur Raphaël Tshimanga, a quant à lui indiqué que les 1300 milliards m3 d’eaux que le fleuve Congo déverse à l’océan Atlantique, la RDC n’utilise que 512 milliards m3 d’eaux, ajoutant qu’environ 788 milliards m3 d’eaux sont non utilisées et évalués. « Selon le calcul fait, cette quantité d’eaux est évaluée à 394 milliards USD », a-t-il dit.

Il a par ailleurs fait savoir que le fleuve Congo déverse dans l’océan 41.000 m3 par seconde. Ce qui représente environ 1300 milliards m3 par an. C’est environ 788 milliards m3 d’eaux que le fleuve Congo déverse par an sur l’océan.

« Or, le traitement d’un m3 d’eau saline pour la rendre douce coûte en moyenne 0.5 USD. Si nous prenons la perte saisonnière que le fleuve Congo déverse sur l’océan, nous voyons que le pays manque environ 394 milliards USD par an. Nous voyons là que rien que l’eau peut générer beaucoup d’argent pour le pays », a déclaré ce professeur de l’Université de Kinshasa.

De leurs coté, une délégation des chercheurs de la faculté de Sciences de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) qui travaillent sous la direction de la professeure Céline Sikulisimwa, a présenté une récente étude qui démontre que plus de 28.000 tonnes de matières fécales sont déversées chaque six mois à la rivière de la Funa, à Kinshasa.

Au-delà du phénomène de déversement des matières fécales dans les eaux, appelé  » Nyeterie », ces scientifiques ont aussi dénoncé le comportement adopté par la population congolaise de faire des rivières des lieux de décharge des déchets plastiques, des déchets médicaux et des huiles des véhicules.

Ils ont démontré que le fait de faire des eaux de la RDC, un lieu de décharge de tout type de déchets asphyxie ces eaux et y détruit la vie, et ce qui empêche l’oxygène qui est un élément nécessaire à la vie des poissons et autres espèces aquatiques.

Ces scientifiques ont par ailleurs montré la manière dont ces phénomènes sont à la base de beaucoup des maladies constatées principalement chez les populations riveraines.

Dr Jenna R. Jambeck de l’université de Géorgie, aux États-Unis, a partagé avec l’assistance ses recherches sur le thème :  » De la mer à la source : Réduire les plastiques dans notre environnement. Elle a proposé l’approche intégrée, impliquant les communautés, dans les solutions locales de lutte contre la pollution des eaux.

Chef des travaux au département de physique, à l’Université de Kinshasa, Max Seke a présenté ses recherches sur la valorisation des ressources naturelles en RDC. Il a affirmé que les différents sables de la RDC prélevés et étudiés sont susceptibles d’être utilisés comme  » massif filtrant ».

La problématique de la gestion durable des forêts pour la préservation du réseau hydrographique de la RDC a été développée par un expert de l’USAID. Il a proposé une approche intégrée de la gestion des ressources naturelles de la RDC.

Avocate et experte en environnement, Mathy Yav a entretenu l’assistance sur les mécanismes légaux de la conservation du fleuve Congo, avant de plaider pour l’amélioration de l’arsenal juridique et la mise en place d’un système rigoureux de monitoring des eaux de la RDC.

Mme Jolie Mukendi Yombo de l’Office national du tourisme (OIT) a présenté la politique touristique de la RDC, avec un accent sur la protection du Patrimoine.

Dans le volet projets, Fernand Mbuyi de l’ONG Kongo River a présenté le concept « Engenga engala », axé sur la dépollution et l’assainissement des cours d’eaux de Kinshasa. ACP/ODM/RNL/Fmb/SGB/MOP

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