Kinshasa, 27 mai 2025 (ACP).- La participation des investisseurs congolais comme actionnaires dans le capital social des banques commerciales opérant en République démocratique du Congo a été encouragée mardi à Kinshasa, par les acteurs économiques pour renforcer la gouvernance bancaire et souveraineté économique du pays, selon un communiqué.
«Les acteurs économiques congolais saluent la mise en œuvre stricte de la modification 3 de l’Instruction n°18 de la Banque centrale du Congo, qui impose à toutes les banques opérant en RDC d’inclure au moins quatre actionnaires distincts dans leur capital social. Bien que cette disposition n’impose pas explicitement la présence d’un Congolais parmi ces indépendants, elle représente une opportunité stratégique pour encourager la participation d’investisseurs nationaux au capital des banques établies sur le territoire national», a-t-on lu dans la modification 3 de l’instruction n°18 de la Banque Centrale du Congo (BCC).
Selon la source, cette mesure dépasse largement le cadre réglementaire, et s’inscrit dans une vision de souveraineté économique, d’inclusion financière et de promotion d’une économie centrée sur les intérêts congolais.
A cet effet, ouvrir le capital bancaire aux nationaux, c’est reconnaître la compétence de nos entrepreneurs, leur ambition, leur engagement, et leur droit légitime de prendre part à la gouvernance et à la création des richesses dans le secteur financier.
«Il est important de ne pas réduire cette ouverture du capital à une simple exigence technique. Elle constitue un appel clair aux entrepreneurs congolais, aux hommes et femmes d’affaires, à s’impliquer activement dans cette transformation. Leur expérience du terrain, leur dynamisme et leur connaissance des réalités locales, sont autant d’atouts pour bâtir une gouvernance financière ancrée dans les besoins et les priorités de la population congolaise», a rapporté le communiqué.
La pénétration bancaire des investisseurs nationaux reste faible
Par ailleurs, le document a souligné qu’actuellement, la pénétration bancaire reste faible, en partie à cause d’une offre souvent déconnectée des réalités du terrain.
«En favorisant une participation congolaise significative, les banques pourront mieux s’intégrer dans l’économie locale, proposer des produits adaptés aux besoins réels des citoyens et adopter une stratégie plus proche du marché. Cette évolution est également bénéfique pour les institutions bancaires elles-mêmes», a précisé la source.
Cette déconnexion, a souligné la source, s’explique par une prise de décision encore trop souvent centralisée à l’étranger, dans des sièges éloignés des réalités économiques congolaises.
En rapprochant les centres de décision, cette réforme permettra une gouvernance plus pertinente, plus rapide et mieux alignée sur les dynamiques nationales.
Par ailleurs, les acteurs économiques ont reconnu également le leadership remarquable de la gouverneure de la Banque centrale du Congo, Mme Malangu Kabedi Mbuyi. Depuis sa prise des fonctions, elle a instauré une discipline monétaire rigoureuse, stabilisé le franc congolais face aux devises internationales, maîtrisé l’inflation, et rétabli la confiance des investisseurs posant ainsi les bases d’un climat favorable à l’investissement privé et au développement d’un secteur productif fort.
L’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs congolais
La source a, par ailleurs, souligné que les acteurs économiques congolais ont soutenu avec conviction la vision du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui appelle à l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs congolais prospères, moteurs d’une croissance plus équitable et inclusive. En outre, l’ouverture du capital bancaire constitue un levier fondamental pour favoriser l’essor d’une classe moyenne forte et dynamique, capable de tirer l’économie vers le haut.
«Nous acteurs économiques congolais appelons toutes les banques à se conformer sans atermoiement a cette disposition et de s’abstenir de poser les actes pour saboter cette initiative, une attitude contraire sera considérée comme un manque de considération vis à vis des populations de cette communauté dans laquelle elles opèrent et réalisent des bonnes affaires en les excluant et les confinant dans un simple rôle des vaches à lait, cette attitude ne sera pas tolérée par la population congolaise une fois bien renseignée et informée des enjeux en question», a conclu le document. ACP/ODM