Kinshasa, 23 juin 2025 (ACP).- Le manque de financement a été perçu par un expert en transformation agro-alimentaire, comme un défi pour les jeunes entreprises à produire en série à Kinshasa, capitale de la épublique démocratique du Congo, lors d’un entretien lundi avec l’ACP.
« Le défi reste encore nombreux, comme le manque de financement au profit des jeunes entreprises pour produire en série, mais également des difficultés logistiques pour collecter les matières premières », a déclaré Samuel Kabamba Yampanya, directeur de production à « Wa Mukina groupe Sarl » et expert en agro-alimentaire. La source a fait savoir que la recherche de la rentabilité est la raison principale qui l’a poussé à travailler dans l’agro-alimentaire. Il s’est rendu compte, en effet, que lorsqu’on doit décortiquer à la main les branches d’arbres et les feuilles, cela est tellement pénible et fatiguant à la fois. Cette opération pourtant simple, prend beaucoup de temps. Il fallait, a-t-il dit, pallier à cette situation, d’où l’idée de fabriquer des machines made in Congo, spécialisées dans l’agro-alimentaire.
« En mécanisant l’opération, nous avons pensé aux machines agroalimentaires, qui permettent à ce que nous puissions avoir un bon rendement et, cela nous a permis d’accroître la productivité. Ce qui nous permet de combattre la malnutrition, qui est en train de ravager la population en Afrique, en particulier en RDC », a indiqué Samuel Kabamba. C’est dans cette optique, a-t-il précisé, qu’il s’est lancé dans la fabrication des machines agricoles et industrielles localement à partir des matériaux recyclés, comme des déchiqueteuse, décortiqueuse, broyeurs, moulins et surtout un générateur d’énergie autonome, ne consommant ni carburant, ni énergie extérieure.
« Dans un contexte où la majorité des équipements importées sont complexes et inadaptées, nous avons fait un choix stratégique de concevoir et de fabriquer localement des machines agricoles et industrielles à partir des matériaux recyclés », a-t-il expliqué, avant de souligner qu’ « elles permettent de découper les branches d’arbres et les feuilles, et après avoir découpé ces machines peuvent nous faire de composte ou encore du fumier pour ceux qui font les champs. Nous avons aussi une machine pour labourer les champs, et avec cette machine vous pouvez travailler debout sans avoir de mal de dos ».
D’après M. Kabamba, la vision de « Wa Mukina groupe » est de réduire le coût de production, renforcer l’autonomie locale et contribuer à la souveraineté alimentaire et énergétique de la RDC. C’est aussi un projet social de création d’emplois en valorisant le savoir – faire localement, tout en déployant des centres de mécanisation agricole. M. Kabamba a appelé les investisseurs, les partenaires publics-privés à un accompagnement dans la dynamique de transformation des produits locaux. Et de rassurer : « Nos machines sont écologiques et économiques, faciles à entretenir surtout pour des agriculteurs, éleveurs, les PME et jeunes entrepreneurs de notre pays (…), nous avons démarré à Lubumbashi et nous sommes aujourd’hui à Kinshasa et dans les trois années à venir, nous visons une implantation dans les zones à forte potentialité agro-alimentaire à travers le pays ».
A l’en croire, il faudrait un encouragement et un soutien des partenaires pour appuyer ce qui se fait sur nos sols. Cela va contribuer à réduire le taux de chômage en RDC, a-t-il soutenu. « Wa Mukina groupe Sarl » est une entreprise congolaise, née d’une conviction profonde de développement économique et de la sécurité alimentaire de notre pays. Elle est spécialisée dans la fabrication des machines pour promouvoir la main d’œuvre locale, a conclu M. Kabamba. ACP/