Kinshasa, 28 août 2023 (ACP) .– A quelques jours de la rentrée scolaire 2023-2024, la vente des fournitures scolaires sur les marchés de Kinshasa, en République démocratique du Congo est encore timide, a constaté lundi un groupe des journalistes de l’ACP lors d’une visite sur ces lieux de négoce.
« Il n’y a pas d’ambiance sur les différents marchés de la ville de Kinshasa à une semaine de la rentrée scolaire 2023-2024. Les couloirs où sont exposés les objets scolaires, les uniformes et d’autres matériels ne connaissent pas d’engouement des parents et des enfants comme par le passé », a indiqué Marie Musangu, une vendeuse trouvée sur le marché central de Kinshasa.
Cette vente timide, a-t-elle souligné, est liée au retard dans le paiement des agents et fonctionnaires de l’Etat. Ceux qui achètent pour le moment, le font par leurs propres économies. Nous attendons la paie pour vendre les stocks que nous avons des cahiers et uniformes.
« Il est possible, à cette date précise, de circuler aisément au marché. Les magasins sont encore fréquentables, la vente se fait sans précipitation », a dit une maman venue acheter des fournitures scolaires de ses enfants.
Elle a, par ailleurs, relevé la hausse des prix et d’autres fournitures : « un paquet des cahiers de 96 pages,48 pages qui se vendaient à 5.000 FC et celui de 200 pages reviennent à 8.500 FC. L’année passée le mètre d’un tinterons variait entre 2000FC à 2500FC, présentement il revient à 3000FC et 3500FC, le tissu tergal, un mettre revenait à 6000FC et 6500FC maintenant il se vend à 8000FC et 8500FC. Un carton des couvertures est passé de 9000FC à 10000FC présentement 11.000FC et à 13000FC, selon les qualités ».
Cette hausse est attribuée à la dépréciation du Franc congolais par rapport aux devises étrangères pour certains , tandis que d’autres profitent de la période pour réaliser les bénéfices.
Une autre dame rencontrée parmi les rares clients, a affirmé s’être fait violence pour acheter quelques objets classiques.
« Je suis venue acheter les fournitures scolaires : sacs, uniformes. Vraiment les prix ont augmenté à cause du taux de dollar américain. Il n’y a pas d’argent », a-t-elle dit.
« La rentrée est annoncée pour bientôt, mais à voir la situation sur le terrain, c’est comme si elle est reportée. Depuis que je suis arrivée, je n’ai même pas vendu un seul objet classique parce que les clients ne viennent pas » , a indiqué une vendeuse d’objets classiques à Matete.
Habits prêts à porter
Triste constat selon Blandine Mujinga , vendeuse nationale pédagogique : « la vente est devenue difficile. Les parents ne cessent de se plaindre du prix des uniformes. Par exemple, je vends un complet d’uniforme déjà cousu à 15.000 Fc, mais dès que je propose le prix, les parents s’en vont en disant que c’est trop cher. Or, je fixe le prix par rapport à l’achat de la marchandise et au taux du dollar sur le marché de change », a-t-elle expliqué.
Elle a laissé entendre que cette vente timide est consécutive à l’obligation par les chefs d’établissement d’acheter les uniformes à l’école malgré l’interdiction par l’Etat. Elle a, par ailleurs, salué la décision liée à la gratuité de l’enseignement, laquelle a soulagé les parents.
« Je suis épargnée du paiement des frais scolaires mais je me demande comment les parents ayant plus de 2 enfants en secondaire et qui sont dans la même situation que moi vont-ils s’en sortir? », s’est-elle à nouveau plaint.
Signalons que la rentrée scolaire 2023-2024 est fixée à lundi 4 septembre 2023. Et pour ce faire, le professeur Tony Mwaba Kazadi, ministre de tutelle, a interdit la vente d’uniformes dans des écoles et l’organisation de tests d’admission pour les nouveaux venus. Une pilule qui est donc difficile à avaler dans les chefs de certains responsables des établissements scolaires à quelques jours de la rentrée de classe. ACP/KHM/ODM