Kinshasa, 11 aout 2021 (ACP).- La mauvaise gestion économique en Afrique est la résultante des erreurs stratégiques sur l’écologie et l’environnement, affirme le professeur Daniel Mulenda Lomena Emamba, dans un exposé mardi sur « gouvernance économique en Afrique : déchets, ordures et économie ».
Cet exposé du professeur Mulenda avait été abordé lors d’un colloque interdisciplinaire sur l’environnement à l’Université catholique du Congo (UCC), précisant que ces erreurs stratégiques sont dues à la non-émancipation des schémas tracés par les puissances libérales depuis le temps de la colonisation.
Cette non émancipation des schémas a engendré la non diversification et extraversion de l’économie et a encouragé l’exportation des emplois et de la valeur ajoutée ainsi que le recyclage continuel de la pauvreté au sein des populations.
Pour le professeur Mulenda, l’économie est duel, avec plus de 70% de la population dépendant de bonnes grâces de la nature et plus de 50% du PIB provenant de l’économie de la cueillette, des planificateurs des pays en voie de développement qui sous-estiment ou omettent carrément la vraie base du lancement de la croissance enrichissante, l’économie de la cueillette, de leurs analyses et des prévisions économiques et réalisent la croissance sur l’autel des ressources. Il a évoqué enfin l’occidentalisation de la consommation, dont les priorités sont généralement définies par l’occident, pour son bien-être.
Le Pr. Mulenda a fait savoir que ces erreurs ont cristallisé une gouvernance environnementale calamiteuse en Afrique, donnant l’exemple de la RDC ou la pollution est gratuite, la régénération des écosystèmes naturels n’est pas encore appréhendée par les entreprises non citoyennes. Il a donné l’exemple du réseau de la SCPT qui a été saboté au profit des sociétés de télécommunication dont le coût de consommation est au-delà de la bourse du Congolais moyen.
Il en est de même, a-t-il ajouté, de la production et la commercialisation des emballages en plastique non biodégradables et de l’implantation des supermarchés, qui génèrent de grandes quantités d’ordures dans des villes ne disposant pas de structures de gestion desdites matières.
Cette situation, a dit le professeur, présente le risque d’éloigner de plus en plus l’amélioration des conditions de vie des peuples autochtones, soulignant que l’Afrique n’a pas aussi tiré la leçon de sa propre histoire.
Cette situation montre qu’il y a insuffisance de l’information et de la formation des populations ainsi que l’inadéquation du cadre institutionnel face au caractère multisectoriel des défis à révéler.
Celle-ci implique la nécessité d’une orientation de la politique environnementale des pays africains, la révision du cadre institutionnel et la promotion du processus participatif du développement durable, a-t-il soutenu. ACP/ODM/KJI