Kinshasa, 23 juillet 2021 (ACP).- Le directeur général de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), Dr Cosma Wilungula, a salué jeudi, au cours d’une conférence de presse, la décision du retrait, sur la liste du patrimoine mondial en péril, du parc national de la Salonga.
Pour le directeur général de l’ICCN, cette décision motive à suffisance la République démocratique du Congo (RDC), à fournir davantage des efforts pour respecter et mettre en œuvre les recommandations et les orientations du Comité du patrimoine mondial, afin de préserver les valeurs exceptionnelles universelles des autres biens qui restent en péril.
« Ce retrait signifie simplement que le parc national de la Salonga a retrouvé sa valeur universelle qu’il avait perdue à cause de plusieurs faits, notamment des blocs pétroliers qui chevauchent ce parc dans lequel toute exploitation a été interdite par la convention du patrimoine mondial », a-t-il indiqué.
Répondant à une question, il a affirmé qu’en dehors de ces blocs pétroliers qui ont concouru à la perte des valeurs universelles du pa rc, il y a aussi la gouvernance, la mobilisation des ressources et des moyens, qui sont à la base de la dégradation des aires protégées ou des parcs. Dr Wilungula a également cité le braconnage qui, pour le cas d’espèce, a décimé les éléphants des forêts, les singes Bonobo etc.
« Il a fallu un travail de longue haleine pour atteindre ce résultat positif en mettant en place plusieurs mécanismes de gestion. A titre d’exemple : l’Opération bonobo, avec la mise en place, avec l’appui du gouvernement congolais avec l’appui des éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), pour pouvoir nettoyer le braconnage dans ce parc », a précisé le directeur général de l’ICCN, avant de rappeler que le parc national de la Salonga possède la plus grande tourbière du monde qui renferme du gaz carbonique emprisonné depuis des centaines de milliers d’années. C’est un atout de taille dans la lutte contre le changement climatique et il y a nécessité de continuer à protéger ces forêts.
Plaidoyer pour la suppression de l’arrêté interministériel relatif à la fixation des taux des droits, taxes et redevances à percevoir en matière de faune et de flore
Au cours de cette conférence de presse, le directeur général de l’ICCN a aussi plaidé pour la suppression de l’arrêté interministériel du 24 juillet 2020 relatif à la fixation des taux des droits, taxes et redevances à percevoir à l’initiative du ministère de l’Environnement et développement durable (EDD), en matière de faune et de flore.
Selon lui, cet arrêté retire à l’ICCN sa mission d’assurer la protection des aires protégées, et autorise par la même occasion, le braconnage à ciel ouvert, dans ses dispositions. Dr Wilungula a saisi l’occasion pour informer l’opinion, de l’arrestation du plus grand braconnier de la RDC appartenant à un groupe rebelle « Mai-Mai », un certain Jackson. Ce dernier, a-t-il affirmé, est incarcéré à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa, en attendant son procès. ACP/Fng/nig