Kinshasa, 10 juillet 2022 (ACP).– La Pr Paola Mwanamoki Mbokoso, chimiste et nutritionniste à l’Institut supérieur des techniques médicales (ISTM) de Kinshasa, a présenté et expliqué son étude portant sur le risque de bioaccumulation des éléments traces métalliques dans les poissons du fleuve Congo, lors de la première conférence sur les défis du développement de la RDC organisée à Kinshasa du 6 au 7 juillet 2022 par le corps d’élite scientifique de l’UDPS.
Cette étude présente un intérêt sur le plan scientifique en fournissant des résultats d’analyse sur les teneurs des éléments traces métalliques dans quelques espèces de poissons du système lagunaire de Kinshasa. Elle présente également des recommandations palliatives à plusieurs problèmes.
Ces résultats constituent un solide argument pour la sensibilisation de la population aux risques toxicologiques et sanitaires auxquels elle est exposée.
Paola Mwanamoki a fait savoir que l’objectif général de cette étude est d’évaluer le niveau de contamination des poissons du Pool Malebo en éléments traces métalliques. Les objectifs spécifiques consistent à déterminer les teneurs en protéines et en lipides dans les poissons de même espèce, mais de taille et d’âge différents.
Les résultats des échantillons de poissons prélevés au port de Baramoto de Kinshasa, notamment le « Liyanga », le « Lilangua » et d’autres de différents âges montrent que ces poissons ne doivent pas être consommés régulièrement car ils contiennent des éléments très toxiques pour la santé de l’homme.
L’étude fait plusieurs recommandations, notamment la nécessité d’entreprendre une étude épidémiologique sur les différentes intoxications dues aux éléments traces métalliques en élargissant la gamme d’espèce de poissons et la nécessité d’établir un programme de surveillance régionale sur la qualité de l’eau du fleuve Congo.
Il y a aussi nécessité de mettre en place des mécanismes de traitement des eaux usées pour guider la gestion des déchets urbains à Kinshasa afin de réduire les charges de contamination du fleuve Congo.
Il est aussi nécessaire de mettre au point les stratégies efficaces et récentes qui visent à poursuivre une gestion intégrée qui minimiserait la production des déchets à réutiliser, à séparer et à recycler.
L’encouragement d’une recherche fondamentale intense conduira à faire un diagnostic incontestable du milieu, afin d’en évaluer l’importance de l’impact tout en tenant compte de l’influence climatique sur la spéciation des polluants, indique la chercheuse Paola Mwanamoki.
En Afrique et dans le monde, l’explosion démographique, l’exode rural et la dégradation de l’environnement constituent des grandes menaces qui pèsent sur l’humanité. La population urbaine de la RDC représentait environ 31% du total national en 2000, avec un taux de croissance annuelle de 4 %.
Les exigences actuelles en matière de nutrition veulent que la population consomme plus de poissons que de viandes des animaux, car il a été constaté une recrudescence des maladies que ces dernières provoquent dans l’organisme.
En effet, plusieurs métaux lourds peuvent être très dangereux pour la santé de l’être humain et pour les autres êtres vivants lorsqu’ils sont présents dans l’environnement à des concentrations élevées. La présence des éléments traces métalliques dans les milieux aquatiques induits les effets dévastateurs sur la balance écologique de l’environnement aquatique.
ACP/CL/Lys