Les Assemblées annuelles de la Banque mondiale et FMI ont vécu (Résumé de l’envoyé spécial de l’ACP Jean-Jacques Lukusa)

Marrakech,  17 octobre 2023 (ACP).- Les Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI ont tiré leurs rideaux dimanche dernier à Marrakech au Maroc, marquant ainsi le retour de ces assises de haut niveau   50 ans après dans le continent africain, et 20 ans après dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.

Ces assises organisées du 9 au 15 octobre au carrefour de l’Afrique, de l’Europe et du Moyen Orient, ont  offert aux pays membres du FMI,  une occasion unique de passer en revue  les différentes difficultés auxquelles ils font face.

C’est le cas notamment des pays africains, qui font face à l’inflation, au fardeau de la dette publique,  à l’insécurité alimentaire, au manque de financement qui nécessitent les interventions de  la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.

Les pays membres ont aussi débattu ensemble  des priorités d’actions à mener et des réformes à engager  dans le cadre des thèmes développés au cours de ces assises : accroître la résilience, mettre en œuvre des réformes porteuses de transformation et donner un nouvel élan à la coopération mondiale.

Critiquées pour leurs politiques imposées aux pays africains, les deux institutions de Bretton Woods se sont engagées à changer de fusil d’épaule pour un nouveau visage consistant à soutenir les plus vulnérables, sans oublier l’immense dossier lié à  l’inflation.

Les 189 pays membres se sont appesantis sur les perspectives de croissance et de l’inflation, l’ambition étant de faire entendre la voix des pays du « Nouveau Sud ». Cette réflexion entamée lors des précédentes réunions de printemps et évoquée au sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial  a trouvé un écho favorable.

Cela étant, les institutions de Bretton Woods sont fermement attendues au tournant sur la mise en place des mesures concrètes afin de rencontrer les besoins des pays africains confrontés au manque d’infrastructures diverses, à l’insécurité alimentaire et aux conflits armés.

Lors de ces assises, le président Ajay Banga de la BM a appelé à enrayer ce qu’il a considéré de recul des « progrès » dans le combat contre la pauvreté.

S’agissant de la dette, du réchauffement climatique, la réduction trop lente de la pauvreté pour les rassemblements annuels de deux institutions internationales, le continent a été au cœur de nombreuses conversations.

Pour l’instant donc, l’heure est au bilan de nombreuses tables rondes, des pistes sur la gouvernance, des déclarations de Marrakech comme celle de la restructuration de la dette publique des pays africains ayant comme les maitres mots : « Eradiquer la pauvreté sur la planète vivable » de M. Banga, de la BM qui les a répétés tout au long  des travaux.

L’Afrique étant au cœur des discussions, le continent devait obtenir un troisième siège au sein du Conseil d’administration du FMI sans y parvenir.

Néanmoins, des échanges importants, selon Benoît, banquier, homme d’affaire et président Afrique pour le patronat européen également présent à Marrakech.

« Le monde danse sur un volcan, cela n’échappe à personne. Les mauvaises nouvelles se succèdent les unes les autres, donc il y a un besoin  plus que jamais que les gens se parlent. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas une série d’annonces en cascade  que rien ne se passe », a-t-il martelé.

Il y a eu des discussions, il y a parfois des éléments du secret des affaires et donc cela ne veut pas dire que rien ne s’est fait, a souligné ce banquier.

Quoiqu’il en soit, les critiques ont subsisté, notamment sur la question de l’endettement qui n’a pas connu d’avancée notoire. La demande des pays en développement du G24  d’annuler la dette de plus vulnérables est restée lettre morte ainsi l’employabilité des jeunes sans oublier l’autonomisation de la femme.

La BM reste une institution qui apporte l’optimisme

Cependant, Ajay Banga a déclaré  que « La Banque mondiale doit rester optimiste, et demeurer une institution qui apporte l’optimisme, qui fait bouger les lignes ».

Pour tenir cette promesse et répondre à la demande, il a appelé les pays membres à changer.

« Ensemble, nous pouvons réaliser de grandes choses. Nous nous associons à d’autres, travaillant aux côtés d’autres banques multilatérales de développement pour coordonner notre action à l’échelle mondiale, provoquer des changements et multiplier les retombées positives de nos interventions », a-t-il dit.

Quant à l’organisation de ces assemblées, le Maroc a fait plus qu’on l’attendait dissipant ainsi le doute lié à l’impact naturel malheureux du séisme qui s’est produit le  8 septembre dernier.

La Banque africaine de développement a déclaré, à cet effet, que la réponse apportée par le Maroc malgré le séisme qui a laissé des cicatrices dans les cœurs de la population marocaine a surpris tout le monde.

« Pour réussir ce challenge, le Royaume de Maroc a mis les petits plats dans les grands en déployant d’importants moyens logistiques pour aménager le gigantesque site de Bab IGHLI », selon la BAD.

Le site  a été constitué de quatre quartiers abritant plus de 80 chapiteaux étalés sur une superficie de 40 hectares avec des branchements électriques, des voiries et réseaux divers, ensuite le montage des structures, des espaces de conférences. La capacité d’accueil était de 12.000 personnes par jour.

Dans l’enceinte, étaient organisés tous les services traiteurs tant pour la restauration que la presse venue du monde entier pour couvrir l’évènement dont l’Agence Congolaise de Presse (ACP).

Plusieurs interventions ont été développées, soit 100 par jour, au cours de ces  rencontres dont la plupart en Anglais.

ACP/

Fil d'actualités

Sur le même sujet