Kinshasa, 11 août 2021 (ACP).- L’Inspection générale des Finances (IGF) exerce un contrôle de routine pour s’assurer de la bonne gestion du projet Tshilejilu qui a la charge de la construction, la réhabilitation et la modernisation des infrastructures de base, notamment les routes à travers la ville de Kinshasa et dans le Grand espace Kasaï, indique mercredi, une mise au point de cet office en rapport avec la mauvaise interprétation des médias parus en début de la semaine à Kinshasa.
Le service de communication de l’Office des voiries et drainage (OVD), à travers cette mise au point, indique que les médias, qui ont exploités la correspondance de l’IGF adressée aux deux entreprises pérennes du ministère des Infrastructures et travaux publics, à savoir l’OVD et le Fonds national d’entretien routier (FONER), ont tordu le contenu de la lettre de l’IGF.
L’OVD souligne que la rumeur faisant état de détournement de 13 millions des dollars américains, est une fausse alerte du fait que le mode de financement du Projet Tshilejilu est axé sur le partenariat- public- privé.
A ce titre, la société chinoise CREC 7 a obtenu la ligne de prêt auprès de l’United Bank of Africa (UBA). Cette dernière paie directement sans passer par le canal de l’OVD ni par le FONER.
Il affirme, à cet effet, qu’il gère le compte dépôt servant de soubassement de garantie de remboursement de la ligne de prêt contractée par CREC7. Ce compte est alimenté par le FONER et actionné par la facturation pour le remboursement.
A ce jour, souligne l’OVD, le FONER a déjà logé un montant en Francs congolais équivalant à 7 millions des dollars américains. Ce dernier n’a pas encore connu un mouvement de décaissement mais attend que la contre-expertise du Bureau technique contrôle (BTC) pour la vérification de la valeur des travaux déjà réalisés.
« Il est de coutume dans les marchés du genre préfinancement de rembourser les frais engagés pour des travaux déjà exécutés et réceptionnés aux entreprises afin de les permettre de poursuivre les travaux, donc il s’agit ici d’un marché à bordereau », souligne un expert qui a requis l’anonymat.
Il a fait remarquer que les travaux sont très avancés en ce qui concerne l’assainissement, soit près de 50%. Ces travaux pour une grande partie sont manuels alors que la chaussée fait intervenir les machines et vont plus vite.
Cependant, le service de communication de l’OVD note, par ailleurs, que les deux entreprises pérennes du ministère des Infrastructures et travaux publics n’accèdent pas à la ligne de prêt de CREC7 auprès de l’UBA donc il n’y a que la magie qui peut faire le détournement.
Pour l’Inspection générale des finances, à ce jour, le niveau d’exécution physique du projet Tshilejelu contraste de très loin avec l’exécution financière.
Pour rappel, l’IGF souligne que le rapport de sa mission effectuée au FONER fait état d’un paiement au titre de caution de 7 millions USD au profit de la banque UBA dans le cadre de financement du projet Tshilejelu.
Il est mis en chantier le 17 mars dernier dans l’objectif de désengorger les grandes artères de Kinshasa grâce aux travaux de modernisation et de réhabilitation des voiries urbaines.
Ce projet-pilote dénommé «Tshilejelu » a été a lancé sur l’avenue Terre Jaune dans la commune de la N’sele. Il consiste à réhabiliter et à moderniser un réseau de 40 kilomètres (Km) de voiries dans la ville de Kinshasa, en raison de 10 Km pour chacun des 4 districts urbains.
Il concerne également dans sa première phase, l’espace Grand-Kasaï avec la réhabilitation d’un réseau de 102 Km de voiries, réparties dans les villes de Mbuji-Mayi, Kananga, Kabinda, Mwene-ditu, Lusambo et Tshikapa.
Un montage financier de 138 millions de dollars américains a été réalisé avec le concours de la Banque UBA pour couvrir le coût des travaux d’asphaltage et d’éclairage public. ACP/ODM/KJI