Kinshasa, 10 mars 2022 (ACP).- La Banque Centrale du Congo (BCC) a indiqué, dans sa note de conjoncture économique pour la période allant du 25 février au 4 mars, que l’évolution de l’indice des prix à la consommation a enregistré un léger accroissement, dans un contexte marqué par la hausse des pressions inflationnistes d’origine externe portant le taux cumulé de l’année à 1,01%.
Selon cette note reçue jeudi à l’ACP, le rythme mensuel fait état d’un taux d’inflation établi à 0,4% en février 2022 contre 0,5% et 0,9% respectivement en janvier 2022 et décembre 2021.
En glissement annuel, le taux d’inflation s’est situé à 5,5%. Toute proportion gardée, poursuit-elle, l’année 2022 pourrait se clôturer avec une inflation de 5,9% face à un objectif à moyen terme fixé à 7,0%.
Elle relève, cependant que le cadre macroéconomique en République démocratique du Congo au cours de la semaine sous examen reste stable sous l’impulsion principalement du secteur minier.
L’activité économique restera soutenue en 2022 avec un taux de croissance attendu de 6,4%, précisant que le rythme de formation des prix demeure sous contrôle depuis le début de l’année en cours.
La note de conjoncture économique pour cette période, a rappelé que le Fonds monétaire international (FMI), que l’économie congolaise a connu un rebond en 2021 grâce à la reprise des secteurs miniers et des services.
Cette embellie économique a eu des effets collatéraux positifs sur les perspectives de 2022 que le FMI projette favorables.
Il a, toutefois, noté la persistance des risques à la baisse qui pèsent sur les perspectives, précisant qu’ils ont fortement augmenté et appellent à l’accumulation des réserves et au maintien des politiques macroéconomiques prudentes pour renforcer la résilience aux chocs externes.
Bonne tenue des opérations financières de l’Etat
La note de conjoncture économique relève que les opérations financières de l’Etat se portent bien au cours de la période indiquée grâce aux efforts continus de mobilisation des recettes et de rationalisation des dépenses.
Les cours des principales matières premières exportées par la RDC demeurent à de niveaux très rémunérateurs, soutenus par la demande mondiale.
Cependant, la position extérieure du pays est négativement affectée par la hausse du prix du pétrole.
Pour ce qui est du marché de change, la note d’information hebdomadaire de la BCC indique qu’il demeure relativement stable sur ses deux segments, suite à la poursuite de la bonne coordination des politiques macroéconomiques, conjuguées à une conjoncture extérieure globalement favorable.
Le taux de change s’est établi à 1.999,98 CDF sur le marché officiel et 2.034,00 CDF sur le marché parallèle. D’une semaine à l’autre, le taux de change a connu une appréciation de 0,04% sur le marché officiel et une dépréciation de 0,11% du cours vendeur sur le marché parallèle.
En rythme annuel, le Franc Congolais a enregistré une variation nulle à l’indicatif alors qu’il a connu une appréciation de 0,75%, sur le marché parallèle.
Au niveau extérieur, la conjoncture économique mondiale reste marquée par les effets économiques de l’invasion de l’Ukraine qui interviennent à un moment délicat pour l’économie mondiale, qui commençait à se remettre des ravages de la pandémie. La guerre entrainerait des conséquences économiques considérables sur les marchés financiers, énergétiques et alimentaires, soutient la note d’information hebdomadaire.
Recommandations
La BCC recommande le renforcement de la coordination des actions des politiques budgétaire et monétaire ; la poursuite de la surveillance de l’offre et de la demande de liquidité bancaire ; la mise en œuvre continue des reformes retenues dans le cadre du programme avec le FMI ; et enfin la mise en place d’un mécanisme de suivi et de veille pour préparer et mettre en œuvre les mesures de riposte par rapport aux risques identifiés.
Elle fait observer qu’en dépit de la stabilité observée, l’économie nationale demeure exposée à certains risques d’origine externe et interne. Au plan externe, la source relève le renchérissement des cours du pétrole suite aux tensions géopolitiques et à une offre rigide.
Elle connait également la trajectoire inconnue de la pandémie de Covid-19 ; et le resserrement de la politique monétaire par les grandes banques centrales, qui pourrait induire les perturbations sur le marché financier.
Cette même source relève, au plan interne, le risque d’inflation importée via les importations des produits alimentaires et pétroliers ; et l’impact potentiel de la hausse de la facture pétrolière sur le budget de l’Etat.
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