Kinshasa, 20 juin 2025(ACP).– L’intelligence artificielle (IA) est un levier stratégique capable de transformer divers secteurs en République démocratique du Congo, allant de l’éducation à la santé, en passant par l’industrie, a indiqué, vendredi dans un entretien, un expert en numérique et système d’information.
«La RDC comme beaucoup de nations, se trouve à un tournant crucial dans son développement technologique, l’intelligence artificielle s’impose comme un levier stratégique capable de transformer divers secteurs, allant de l’éducation à la santé en passant par l’industrie», a déclaré Hugo Robert Manianga, expert ingénieur en numérique et système d’information.
A l’en croire, la RDC a montré des signes encourageants dans sa progression vers l’intégration de l’IA.
Le rapport l’Unesco, en utilisant la méthodologie d’évaluation de l’état de préparation (RAM), met en lumière un écosystème numérique en plein essor, a-t-il dit, en soulignant que le progrès en matière de connectivité, de cyber sécurité et de protection des données personnelles sont notables. Pour M. Manianga, ces éléments sont essentiels pour créer un environnement favorable au développement et à l’application de l’IA.
Cependant, malgré ces avancées, a-t-il fait remarquer, la RDC n’a pas encore dévoilé une stratégie nationale officielle pour l’intelligence artificielle. Cela représente une lacune importante dans un contexte où l’IA pourrait remodeler les modèles économiques et sociétaux du pays. Le rapport indique clairement que la RDC possède un potentiel immense, mais qu’il est nécessaire de structurer ce potentiel autour d’une vision globale et inclusive de l’intelligence artificielle.
Les Défis à relever pour cet expert, bien que la RDC dispose d’une base solide, plusieurs défis subsistent. Le rapport souligne notamment l’absence de législation dédiée spécifiquement à l’encadrement de l’IA. La complexité de cette technologie et ses implications profondes sur la société exigent une régulation adaptée et agile.
L’Unesco, a-t-il dit, recommande l’élaboration de lois qui couvrent non seulement les aspects techniques de l’IA, mais aussi ses impacts sur les droits humains, la discrimination, et la protection des données.
Selon lui, l’autre défi majeur concerne la formation et le renforcement des capacités. La RDC doit investir massivement dans le développement des compétences en IA, que ce soit à travers l’éducation formelle ou des programmes de formation continue pour les professionnels.
L’objectif est de préparer la main-d’œuvre congolaise aux transformations radicales que l’IA pourrait entraîner sur le marché de l’emploi. En effet, avec l’automatisation croissante, un grand nombre de travailleurs devront acquérir de nouvelles compétences pour rester compétitifs, a-t-il conclu.
ACP/ODM