Kinshasa, 22 avril 2025(ACP),- Une réforme structurelle pour la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a été recommandée, mardi, à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, au cours d’un forum organisé par la coalition ’’ Le Congo n’est pas à vendre’’ ( CNPAV) dans le cadre de la lutte contre la corruption.
« Les recommandations peuvent se résumer en termes de réformes structurelles, qui doivent être menées pour faire en sorte qu’en 2028, les citoyens aillent élire leurs dirigeants dans la confiance dans le but de lutter contre la corruption en République démocratique du Congo », a déclaré le Pr. Pascal Isumbisho Mwapu, l’un des intervenants.
«(…) pour moi, les élections servent à choisir les meilleurs d’entre nous. Mais lorsque la corruption est décrite telle qu’elle se fait dans notre pays, ça ne nous permet pas de choisir le meilleur », a-t-il dit, avant de souligner que « concernant la réforme, la CENI est au centre de toute activité de réforme qui doit être faite ».
D’après Pascal Isumbisho Mwapu, « Il faut que la CENI soit réellement indépendante. Pourquoi ? Parce qu’il faut penser à une structure qui organise les élections en sorte qu’à la fin on se dise, en tout cas, même s’il peut y avoir eu quelques dérapages, au moins nous nous retrouvons dans les personnalités qui ont été élues ».
Ce professeur de l’ISP Gombe a invité la population congolaise à s’appuyer sur des valeurs.
« Voilà pourquoi à un moment donné, je me disais, peut-être qu’il faut tout remettre à plat pour recommencer à zéro. Parce que, nous avons perdu les valeurs, alors qu’aucun pays au monde ne s’est développé sans s’appuyer sur des valeurs », a –t-il fait savoir.
Et d’ajouter : « si nous continuons à fonctionner tel que nous le faisons, la RDC ne se mettra jamais debout ».
Parmi les recommandations phares de ce forum ayant pour thème : »Publication de note sur la corruption électorale en RDC », figure entre autres la restructuration de la CENI pour la soustraire des interférences politiques en recrutant les membres du bureau sur base d’intégrité et de compétences techniques validées à l’issue d’un concours organisé par un cabinet indépendant, sélectionné par une commission mixte et paritaire (majorité- Opposition).
Une autre recommandation a porté sur le renforcement de l’autonomie de la plénière, en retirant les membres du bureau de sa composition. Cette plénière regroupera les délégués de la société civile, de la majorité et de l’opposition, sélectionnés sur concours par le même cabinet indépendant, à partir de la liste de cinq candidats proposés par chacune de trois composantes.
Il a été également recommandé l’instauration de l’alternance de cabinet et la sélection des membres du bureau et de la plénière au terme de chaque cycle électoral.
L’intégrité du processus électoral devra aussi être de mise ainsi que la révision de la loi électorale en y intégrant des dispositions strictes de lutte contre la corruption, notamment l’interdiction formelle des dons ou cadeaux en campagne; la démission obligatoire de tout mandataire public candidat; l’interdiction d’implanter des bureaux de vote dans les écoles appartenant à des candidats et l’adoption d’une loi spécifique sur le financement des campagnes électorales, fixant des plafonds clairs et réalistes de dépenses autorisées par type d’élection et enfin l’obligation de déclarer l’origine des fonds. ACP /UKB