Kinshasa, 10 décembre 2023 (ACP).-L’action de l’Inspection générale des finances a été axée sur la lutte contre les antivaleurs dans la gestion de la chose publique dès sa nomination à la tête de ce service par le président de la République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a appris l’ACP d’un communiqué.
« A notre arrivée à la tête de l’Inspection générale des finances de la République démocratique depuis le 30 juin 2019, l’Inspection générale des finances a réussi la mission de lutter contre les antivaleurs dans la gestion publique et nous sommes partis d’un état des lieux catastrophique des antivaleurs constaté dans la gestion publique », a déclaré Jules Alingete, inspecteur général des finances en marge de la célébration de la journée internationale contre la corruption.
Il dit avoir trouvé le pays dans une situation catastrophique où la corruption était au rendez-vous en rapport avec la gestion de la chose publique.
A cet effet, M. Alingete a décidé d’enclencher une lutte acharnée contre les antivaleurs dans la gestion publique avant la réhabilitation une année plus tard, de la Cour des comptes et d’autres structures qui sont aujourd’hui actives au service de la lutte pour l’éradication de la mauvaise gestion.
Des avancées dans la lutte
L’inspecteur général des finances a fait remarquer que de 2020 à 2023, l’IGF a eu à repousser des antivaleurs et des mauvais gestionnaires ainsi qu’ à réveiller dans la mémoire collective des Congolais l’existence des organes qui veillent pour éviter que le fonds publique soit mal géré, et les résultats sont palpables.
« Dans l’évolution de macroéconomique de la République démocratique du Congo vous pouvez constater que depuis l’enclenchement par le Chef de l’Etat de la lutte contre les antivaleurs dans la gestion de la chose publique, il y a des améliorations sensibles en termes de mobilisation des recettes, de croissance économique, des réserves de change et autres épargnes économiques. Tout semble s’améliorer », a souligné l’inspecteur général des finances.
Les dossiers que l’IGF a eu à traiter sont l’audit de la Banque centrale du Congo en 2020 qui a eu à désactiver les cartes de crédit dont disposaient certaines autorités politiques. Ces cartes de crédit étaient connectées au compte général du Trésor. L’IGF a fait le travail qui a démontré que les impôts payés par le secteur minier qui passaient par la BCC étaient détournés au niveau de la banque.
Il s’agit également d’un travail sur la gratuité de l’enseignement en 2020 où son institution a démontré qu’il y avait des écoles fictives, des personnels fictifs. Ce travail a abouti à l’interpellation par la justice de certains d’entre eux.
L’IGF a fait aussi un travail sur l’utilisation des fonds alloués à la lutte contre la pandémie COVID-19, avant d’annoncer le travail continue jusqu’à la crédibilisation du gouvernement et de ses animateurs.
Plus 30 entreprises de l’Etat mises sous contrôle de l’IGF
L’inspecteur général des finances a fait savoir que, plus de 30 entreprises de l’État étaient mises sous le contrôle de l’IGF pour neutraliser tous les mauvais gestionnaires. Les entreprises ont subi le contrôle et peu des gens qui ont résisté aux mesures que le gouvernement avaient prises à l’époque, notamment la gestion de provinces tel que la province de Lualaba qui a été auditionnée, la province du Kongo centre, la province du Haut Katanga et tant d’autres ont été prises à partie.
Au-delà de la gestion des entités publiques, l’IGF a mis en place la patrouille financière qui est une méthode de contrôle préventif qui vise à éviter les actes de la corruption et le détournement ainsi que des irrégularités.
Cette patrouille financière est généralement pratiquée dans tous les coins chauds de la gestion publique du pays comme la douane, les impôts, les entreprises, les provinces.
« La patrouille financière a fait son chemin avec la réglementation de la bonne gouvernance et la réduction des antivaleurs », a souligné Alingete
Il a cité également l’évaluation du contrat de siècle, dont le contrat des Chinois. Cette analyse a amené le gouvernement à relever les disparités énormes en ce qui concerne la répartition des biens dans cette convention et aujourd’hui cette convention sera révisée dans les tout prochains jours et l’avenant sera signé pour donner beaucoup d’avantages à la RDC
Le travail de lutte contre la corruption et le détournement en RDC n’est pas facile
M. Alingete a expliqué que le travail de la lutte contre la corruption et le détournement en République démocratique du Congo n’est pas facile.
« Les difficultés que nous trouvons dans ce travail est que la corruption avait mis ces racines dans tous les domaines de la vie sociale et économique de la RDC », a-t-il dit, tout en reconnaissant qu’il n’y a pas de télescopage entre l’IGF et la Cour des comptes au fait de la coexistence de ces deux structures.
« Les attributions sont très bien définies et chaque service fait son travail. Pour ce qui est de la cour des comptes, elle est une juridiction et l’IGF est un service administratif donc la cour des comptes fait le travail de contrôle des finances », a-t-il précisé.
Il ajouté que l’IGF amène les personnes à la Cour des comptes pour examiner la légalité et la régularité des marchés publics de travaux et de fournitures, des biens et services de l’État et des établissements publics, conformément aux lois et règlements en vigueur. Cependant il exerce une mission générale de contrôle, d’audit, d’étude, de conseil et d’évaluation en matière administrative, économique et financière.
« Nous travaillons en étroite collaboration avec la justice congolaise. C’est pourquoi, il y a des gens qui ont été arrêtés, mis en prison et les autres poursuivis », a-t-il souligné.
ACP/ KHM