Bunia, 18 mai 2020(ACP).- La mise en place de la brigade provinciale
pour la collecte de droit de péage par le gouvernement provincial via le gouverneur Jean Bamanisa Saïdi s’inscrit dans le cadre de mesures « conservatoires » pour sauvegarder les infrastructures routières en Ituri, a annoncé, samedi, le ministre provincial en charge des Finances, Janvier Egura, lors d’un échange avec la presse dans la salle de réunion de l’hôtel Caroli.
Le ministre Egura a laissé entendre que devant les difficultés du gouvernement
provincial à pénétrer les chiffres de recettes réelles réalisées par le FONER
(Fonds national d’entretien routier) en Ituri,
l’option a été levée pour la mise en place de la présente brigade appelée à
collecter le droit de péage sur tout le réseau routier d’intérêt provincial et
local ainsi que celui de l’intérêt national non prise en charge par le FONER.
Pour lui, la mise en place au sein de la Direction générale de recettes de la province de l’Ituri (DGRPI) qui substitue le FONER sur les quelques postes de péage où il est implanté est loin d’être un acte de rébellion mais constitue plutôt une expression de responsabilité face à la démission du FONER.
« Depuis l’installation de la province en
2015 jusqu’aujourd’hui, le FONER/Ituni n’a réussi à présenter aucune
statistique ni de la redevance sur le carburant, ni la taxe de péage, moins
encore la perception sur les véhicules à charge à essieu », a-t-il dit.
Les fonds collectés par le FONER les trois dernières années n’ont servis ni à l’entretien, ni à la réhabilitation tant de routes que de voiries urbaines d’importance provinciale, nationale et locale.
Le
FONER s’est condamné à mourir le jour où il a décidé d’abdiquer à ses
missions légales, a renchéri le ministre. Cette irresponsabilité du FONER a
obligé l’autorité provinciale, à travers son gouvernement, à prendre des
mesures conservatoires afin de sauvegarder les infrastructures routières dans
la province de l’Ituri, a-t-il expliqué.
S’agissant
du fondement légal de la brigade sous examen, Janvier Egura a rassuré que
celle-ci a bel et bien une base légale dans les textes de la République suivant
la limite de la compétence du gouvernement provincial.
La fermeture de société de transport en commun qui assurait le trafic automobile
entre Bunia et Kisangani suite à l’état piteux de différentes routes d’intérêt
national notamment RN4 et RN27 est une illustration patente de cette
problématique. ACP/Kayu