Kinshasa 23 mai 2024(ACP).-Les stratégies de la désinformation en ligne (sur internet) ont été expliquées aux jeunes congolais lors d’une conférence-débat sur le numérique organisée jeudi par le médiathèque de l’institut français à Kinshasa en République démocratique du Congo.
« Il y a plusieurs stratégies de la désinformation en ligne, elles se manifestent sous plusieurs manières sur internet notamment avec les cybers haineux, aussi appelés les trolls », a déclaré Trésor KALONJI, Vice-Président de l’Internet Society (ISOC) et animateur de la conférence-débat.
D’après lui, les cybers haineux ou les trolls, sont des personnages ou des utilisateurs qu’on retrouve sur internet et qui font partie des propagateurs de la désinformation de masse en ligne.
Le cyber haine est d’abord une attitude ou un comportement de mépris et de dénigrement systématique exprimé sur internet à travers des insultes, la violence, le tribalisme, le sexisme ou toute autre forme d’aversion, a renchéri M. T. Kalonji, précisant que les personnes qui manifestent le cyber haine sont appelés les cybers haineux ou les trolls.
« Cette forme d’aversion doit être systématique. L’aversion systématiquement est l’apanage des trolls », a-t-il dit.
D’après lui, une personne qui a été victime d’une injustice dont il n’y a pas eu réparation, peut développer un mépris systématique contre tout un système judiciaire, c’est alors que les actes de mépris qui seront posés par celle-ci sur internet seront considérés comme du cyber haine.
« Les trolls ou le cyber haineux, s’exprime par le mépris et le dénigrement systématique envers autrui sur internet », a laissé entendre M. T. Kalonji.
L’impact négatif des cybers haineux (trolls) sur la masse
Pendant la période où régnait le COVID 19 et le virus Ebola, des robots sur internet, appelés les « Bots » auraient été utilisés par des « trolls », d’après des recherches, afin de manipuler un grand nombre d’internautes contre la vaccination notamment dans la désinformation et la création des faux contenus. C’est pourquoi dans certains pays africains, ajoute M. Trésor Kalonji, il a été constaté un faible taux de vaccination entre autres parce que la masse était désinformée.
Mettant en exergue les stratégies utilisées par les acteurs de la désinformation, notamment la manipulation d’images, la création de faux témoignages de réfugiés, la propagation de théories du complot, et la diffusion de faux rapports d’attaques militaires dans le cadre du contexte de guerre à l’Est de la RDC, M. Trésor Kalonji a expliqué que ces actions alimentent les tensions et les discours de haine, exacerbant le conflit.
« Les faux comptes et les montages vidéo truqués contribuent à semer la méfiance et à polariser davantage la société. Ces pratiques montrent la nécessité de cette campagne pour réduire les risques associés à la désinformation et promouvoir un environnement en ligne plus sûr en RDC », a-t-il fait savoir.
La sensibilisation à la sécurité des réseaux sociaux et à l’éducation aux médias dans le contexte de la RDC est l’un des moyens pour combattre la prolifération de la désinformation en ligne.
Par ailleurs, dans la même journée, une session en ligne s’est tenue autour de plusieurs thèmes abordés par des experts de Meta (entreprise mère de la société Facebook), et d’autres organisations. Cette session est une campagne de sensibilisation qui vise à promouvoir l’utilisation responsable d’Internet et l’esprit critique parmi les utilisateurs en RDC, en ciblant plus d’un million d’internautes.
Les objectifs de cette initiative de Meta impliquent une réduction de 20 à 30 % des cas de fausses informations et de harcèlement en ligne, et la mise en œuvre de politiques de signalement et de suppression des faux comptes proactives. ACP/ Lufiauluisu/ Ludweme