Kinshasa, 15 août 2023(ACP).- La mise en œuvre d’un parquet financier en République démocratique du Congo (RDC) et le renforcement des peines en matière de détournement des deniers publics, ont été préconisés dans une conférence scientifique, à Kinshasa, a appris mardi l’ACP dans un communiqué.
« Je préconise la mise en œuvre en RDC d’un parquet financier qui aura l’avantage d’être animé par les personnes qualifiées, les magistrats formés, notamment aux chiffres, aux finances publiques et à la maîtrise de la comptabilité », a envisagé l’inspecteur général et chef des Services à l’IGF, Jules Alingete.
Il a également suggéré le renforcement des peines en matière de détournement des deniers publics et de corruption ; la révisitation de certains contrats importants de la République ; le renforcement de la patrouille financière dans toutes les grandes structures de l’Etat ainsi que la poursuite de la sensibilisation dans la lutte contre la corruption.
Le renforcement de la collaboration avec des ONG chargées de contrôle citoyen ; la révisitation de certains textes de loi et le renforcement de l’appareil judiciaire, ont été également envisagés. Cette conférence a été co-organisée par l’Institut supérieur de commerce et l’inspection générale des finances dont la création remonte à 1987.
Partage de l’expérience de l’IGF contre la corruption
Au cours de cette conférence scientifique ayant porté sur le thème « Menaces et opportunités de lutte contre la corruption en République démocratique du Congo : la numérisation est-elle une solution magique ? », Jules Alingete s’est appesanti sur l’expérience de l’IGF dans la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics en RDC, bilan et perspectives.
Il a rappelé les missions assignées à cette structure spécialisée de la Présidence de la République notamment, surveiller les inspections financières de l’Etat, implémenter la bonne gouvernance dans la gestion publique, veiller à la bonne exécution des lois et règlements en matière des finances publiques.
L’intervenant a évoqué les résultats de l’état des lieux réalisé par l’IGF en 2020 en ce qui concerne la corruption et le détournement des deniers publics dans la gestion publique.
Selon lui, ce contrôle avait constaté la faible traçabilité dans la dépense publique, le niveau plus élevé de la consommation des marchés publics, la fraude et le coulage des recettes, le maintien et aggravation du sous-développement collectif, les arriérés chroniques des salaires, la détérioration du progrès social, la perte de crédibilité internationale due à la mauvaise gouvernance.
Il y a également la baisse du niveau de l’éducation, la dépravation des mœurs, la détérioration de l’Etat des droits et l’instauration d’un État de jungle.
Cependant, l’IGF a mis sur pied en 2020, des stratégies pour lutter contre la corruption en vue d’améliorer les conditions de travail et de vie de la population.
A partir des efforts fournis cette année jusqu’à ce jour, les avancées ont été reconnues sur le plan international, a-t-il dit soulignant la nécessité de faire de la lutte contre la corruption, une affaire de tous « étant donné que, nous sommes passés de 55% à 60 % de traçabilité ».
Les résultats obtenus dans la lutte contre la corruption en RDC sont selon lui, l’accroissement du budget en termes de mobilisation des recettes, de réserves de change et de la crédibilité.
Un nouveau logiciel de gestion de paiement des frais académiques à l’ISC- KIN
Par ailleurs, le directeur général de l’Isc/Kinshasa, le Professeur Edson Niyonsaba, en a profité pour présenter, une application de gestion des frais académiques mis sur pied dénommé « OptSolution de gestion de paiement ».
Cette application, a-t-il expliqué, permet de dématérialiser et de digitaliser le processus des frais académiques.
« Cet outil va également permettre aux étudiants de cette institution publique de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) d’accéder facilement aux services de paiement en quelques clics seulement sur leurs Smartphones », a-t-il fait savoir.
Il sera aussi question de renforcer l’efficacité et l’efficience d’une gestion financière plus transparente et de lutter contre toutes sortes d’antivaleurs dans le processus des frais académiques.
« Désormais tout parent peut savoir tous les frais payés par son enfant en ligne », a affirmé le directeur général de l’ISC, soulignant que ce logiciel installé à deux mois de son arrivée au sein de cet établissement, a révélé déjà un effectif de 29.033 étudiants inscrits pour l’année académique 2022-2023.
Il a exprimé son ambition de faire de l’ISC une grande école de commerce en Afrique. Auparavant le DG avait exposé sur le sous-thème « Les faits stylisés de la corruption en RDC ». ACP/ KHM