Kinshasa, 9 mai 2025 (ACP).- Les jeunes congolais ont été invités jeudi, par un expert à développer des compétences essentielles (IA), dont la «littératie» en intelligence artificielle et l’esprit critique, à l’ouverture de la deuxième édition des rencontres congolaises de recherches sur le journalisme, qui s’est tenue à l’Institut National des Arts (INA).
« L’IA générative est un amplificateur des compétences cognitives, elle décuple la performance de ceux qui savent l’interroger intelligemment et qui conservent un esprit critique et analytique rigoureux et méthodique. Mais elle approfondit l’incompétence et les lacunes de ceux qui n’utilisent pas leur cerveau ». a expliqué le professeur Félix Malu.
Intervenant sur le thème : “Le savoir en transformation. L’éducation à genoux : l’IA est-elle le problème ? », cet expert a mis en évidence les effets négatifs insidieux de l’intelligence artificielle sur le développement des jeunes et l’autonomie des adultes.
“Plus vous utilisez une IA générative, plus vous prenez le risque de la laisser penser à votre place. Cette dépendance réduit l’exercice intellectuel et affaiblit les facultés mentales. Nous assistons à l’émergence d’une génération d’élèves, d’étudiants et de professionnels qui réfléchissent moins de façon autonome et ne remettent rien en question, surtout s’il n’y a pas d’encadrement dans l’usage de l’IA », a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, ce chercheur a mis en garde contre la perte d’autonomie intellectuelle chez les adultes, les hallucinations et la désinformation, ainsi que la malhonnêteté académique et le plagiat.
Intervenant sur la thématique « Journalisme et IA : entre promesse de productivité et périls de l’automatisation », le professeur Axel Gontcho de l’Aix-Marseille Université a mis en évidence les opportunités d’amélioration de la productivité offertes par l’IA aux journalistes. Cependant, il a également soulevé de nombreux défis éthiques et professionnels liés à cette avancée.
« Entre révérence et méfiance, c’est le moment de trouver la meilleure posture aujourd’hui, et non demain, pour que l’IA reste au service du journalisme, du public et, par-dessus tout, de la démocratie », a-t-il recommandé.
À son tour, le professeur Pierre Nsana, président de ce laboratoire en sciences de l’information et de la communication, a remercié le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, et tous les autres partenaires.
«Cette ambition est jeune, mais elle avance. Et si ce colloque existe aujourd’hui, c’est parce que vous êtes là, avec nous, à y croire, à la construire. Alors oui, que ce colloque soit une fête du savoir. Mais une fête exigeante, où l’on pense, où l’on interroge, où l’on écoute… et où l’on rit aussi, parfois, même au cœur des complexités de l’intelligence artificielle. Très bon colloque à toutes et à tous, et merci infiniment pour votre présence et votre confiance», a déclaré le Président de Larsicom.
La deuxième édition des rencontres congolaises de recherches sur le journalisme est organisée par le Laboratoire de recherche en sciences de l’information et de la communication (Larsicom). Cette édition se déroule sous le thème : « Le journalisme face à l’intelligence artificielle : entre méfiance et révérence ».
ACP/ODM