RDC: 40/50 camionneurs éprouvent des difficultés à travailler la nuit à Kinshasa

Kinshasa, 06 juin 2025 (ACP).- 40 de 50 chauffeurs des poids lourds  interrogés sur la conduite nocturne, selon la mesure gouvernementale les interdisant de rouler en diurne, ont indiqué qu’ils éprouvent des difficultés de tenir le coût, d’après l’enquête réalisée à Kinshasa, en République démocratique du Congo.

«Nous éprouvons beaucoup de difficultés à ne travailler que de 22 heures à 5 heures selon la mesure interdisant la conduite diurne prise par les autorités de la ville province de Kinshasa», a déclaré Edmond Kiamu, coordinateur des chauffeurs de camions poids lourds transportant des ciments, après une enquête de 10 jours menée par l’ACP.

«Les camionneurs véhicules poids lourds de plus de 20 tonnes, notamment ceux transportant des matériaux de construction, des boissons ou effectuant des livraisons dans les bars et autres établissements similaires sont confrontés à plusieurs obstacles notamment les infrastructures urbaines, l’insuffisance de la lumière, faible éclairage public, routes souvent en mauvais état, signalisation quasi inexistante», a ajouté M. Kiamu.

Il a fait savoir que les risques d’accident augmentent la nuit et que les livreurs, chauffeurs et manutentionnaires sont exposés aux agressions, braquages et actes de vandalisme. Insécurité ambiante.  

Pour lui, les conditions de travail sont précaires, car le travail de nuit exige des mesures spécifiques (primes, protection, temps de repos), ce qui est moins respecté aujourd’hui dans l’économie informelle.      

A cet effet, le coordinateur a souhaité que le gouvernement prenne de mesures des dispositions pour assurer leur sécurité avant d’imposer de circuler uniquement la nuit.                                       

Il a, toutefois, déploré le manque à gagner causé par cette mesure, avant de laisser entendre que leur travail repose sur une clientèle active pendant la journée, alors que la nuit, il ne peut effectuer qu’une seule course.  

Kaimu s’inscrit pour  un cadre des concertations entre les deux partenaires.

Il a relevé, par ailleurs, que certains embouteillages à Kinshasa se créent non seulement par les grands véhicules mais par manque de parking sur les itinéraires Mitendi-By-pass, boulevard Lumumba-14è rue Limete-poids lourds, qualifiés de «couloir économique».

A cela s’ajoute la dégradation des routes et de la croissance exponentielle du nombre des véhicules dans la capitale, estimé à environ 1,5 millions début 2025, selon une étude.

Absence de consultation

Pour le coordonnateur, la décision semble avoir été prise sans une réelle consultation des opérateurs économiques, des transporteurs, des syndicats ou autres représentants des quartiers. Pourtant, ces acteurs disposent d’une connaissance fine du terrain. Une réglementation efficace ne peut être imposée sans dialogue préalable, évaluant l’impact et phase transitoire.

Il a proposé plutôt qu’au lieu d’imposer un horaire unique, la ville pourrait envisager des solutions plus souples et adaptées dont les horaires modulées selon le type de marchandises et de quartiers; création de «zones logistiques nocturnes sécurisées» avec présence policière et éclairage renforcé; accords tripartites (autorités, transporteurs, syndicats) pour définir les modalités du travail de nuit et mise en place d’une plateforme de suivi des livraisons pour éviter les abus et renforcer la traçabilité, enjeux d’aménagement et de gouvernance.

Cependant, les 10 sur 50 ont reconnu que les fautes dans la conduite et les tracasseries policières sont comptés parmi les causes des embouteillages sur les artères conduisant aux ports le long du fleuve Congo dans le quartier industriel de la commune de Limete ainsi que l’étroitesse des routes sans compter leurs délabrements continus.

Il sied de rappeler que le gouvernement a sursis la mesure, en attendant les résultats des commissions mises en place pour trouver la modalité de conduite de gros engins.  

ACP/ODM

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