RDC: des grandes réformes pour encadrer le secteur informel

Kinshasa, 15 septembre 2023 (ACP).- La  République Démocratique du Congo a engagé une réforme radicale pour encadrer et formaliser le secteur informel, qui domine à près de 70% l’économie et la majorité d’acteurs reste dans la débrouille, a appris Vendredi l’ACP  d’une source administrative.

« Une dizaine de mesures ont été arrêtées  entre autres  la mise en place des structures d’encadrement, notamment un comité national de pilotage de l’entreprenariat qui a la mission de piloter les projets d’appuis au développement et de réguler le secteur. Ces mesures d’applications prévoient aussi, des structures de renforcement de capacité (ANADEC) et d’octroi des financements (FOGEC) », a fait savoir le directeur général de Crefdl Valery Madianga.

 L’idée, selon l’auteur est de sortir tous acteurs exerçant une activité économique pouvant se développer en créant la classe moyenne et l’emploi, proposer un profil d’entrepreneur, inculquer la culture entrepreneuriale, maîtriser les effectifs (savoir qui fait quoi et où).

Les mesures précitées ont été développées dans une commission interministérielle mise en place pour arrêter des mesures applicables à la promotion de l’entrepreneuriat, startups et l’artisanat depuis mai dernier et dont les  conclusions le 26 juillet 2023, sous l’encadrement du consultant congolais Charles Mushizi recruté par la Banque Mondiale, qui finance la réforme.

 A cet effet, un moratoire d’une année sera accordé à tous les opérateurs : micros, petites et moyennes entreprises à se conformer à la nouvelle réglementation dès l’entrée en vigueur des nouvelles mesures.

Les pesanteurs à la réforme

Le Crefdl a relevé que même si le ministre de l’entrepreneuriat Désiré M’Zinga Birihanze reste optimiste quant à l’émergence de l’économie de la RDC, toutefois, la fiscalité pourrait être un handicap à la promotion de l’entrepreneuriat.

 La certification des programmes et les modules de formation sont soumis à la fiscalité. La labellisation des startups par exemple varie entre 500 à 2000 $. Pourtant certaines associations (COPEMECO) des petites et moyennes entreprises, englobant aussi des coopératives affirment que le chiffre d’affaires des membres se situe autour de 200 $ et d’autres 100 $ par semaine.

 «Ces prélèvements pourraient maintenir certains à demeurer dans l’informel faute des bénéfices », a affirmé le directeur général de Crefdl. Et de poursuivre la certification obligatoire des produits artisanaux dans un pays où la majorité ne dispose pas de chiffre d’affaires doit être revu pour donner la chance à la réforme.  Car, l’acte coûte 100 à 200 dollars pour les nationaux et de 200 à 400 dollars pour les étrangers.  A cela s’ajoute, la lourdeur administrative. 

En dehors de l’administration du ministère de tutelle, une dizaine de services parallèles a été créée. De quoi soulever des craintes des délégués de la Direction générale des impôts et de la Fédération des entreprises du Congo. ACP/Kayu

Fil d'actualités

Sur le même sujet