RDC-FAO: lancement de la stratégie nationale de développement de l’irrigation

Kinshasa, 05  mai 2025(ACP).- Le processus de formulation de la stratégie nationale de développement de l’irrigation a été lancé par le ministre de l’Agriculture, lors de la cérémonie d’ouverture de l’atelier organisé lundi à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC). « Le ministère de l’Agriculture et sécurité alimentaire et l’Organisation des Nations unies pour   l’alimentation et  l’agriculture ont conjointement  développé le projet de formulation de la stratégie nationale de développement de l’irrigation en RDC. Pour cela je vous exhorte à apporter toutes les contributions nécessaires pour une agriculture durable  en ce moment du changement climatique. En souhaitant plein succès à vos travaux, je déclare solennellement ouvert l’atelier d’élaboration de la stratégie nationale de développement de l’irrigation en RDC », a déclaré M. Mutshail Mutomb Grégoire, ministre d’Etat de l’Agriculture et sécurité alimentaire. Il a souligné que cet atelier de deux jours constitue une opportunité pour les experts de mener un diagnostic approfondi  dans le secteur de l’irrigation lequel devait permettre de contribuer au processus d’élaboration de la stratégie nationale  afin de promouvoir une gestion durable des ressources en eau en faveur du secteur agricole. Le ministre Mutshail a fait savoir que le secteur agricole s’est inscrit parfaitement dans la vision du Chef de l’Etat qui prône la revanche du sol sur le sous-sol. « Ce secteur porteur de croissance économique et d’émergence, car il  permet d’accroître la production agro-alimentaire, de restaurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle,  de réduire la précarité ainsi que la pauvreté dans les milieux ruraux tout en contribuant à la croissance économique », a-t-il dit.

Le taux d’irrigation en deçà de 1%

Le ministre d’Etat de l’Agriculture au milieu

Le représentant adjoint de la FAO, Ibrahim Abdoul Nasser, a, dans son intervention, relevé que la RDC dispose plus de 80 millions d’hectares des terres arables dont à peine 10 % sont exploitées et possède un des réseaux hydriques les plus denses au monde. Cependant, le taux d’irrigation demeure extrêmement faible, en deçà de 1 % des surfaces cultivées. Ceci, a-t-il dit, constitue un paradoxe stratégique pour un pays qui aspire à l’autosuffisance alimentaire et à la valorisation de ses chaînes de valeur agricoles. Ce déficit structurel en infrastructures d’irrigation fragilise la performance agricole nationale, accroît la vulnérabilité des petits producteurs et limite fortement les possibilités de diversification, d’intensification durable, et de commercialisation des productions, a-t-il déploré.  M. Ibrahim Abdoul a souligné que la FAO tient fermement à un principe, celui de « Zéro faim », qui incarne l’engagement sans réserve pris par tous les Etats membres des Nations unies dans le but de lutter contre l’insécurité alimentaire et d’éliminer la pauvreté sous toutes ses formes. Ledit projet s’aligne à ce principe, a-t-il insisté.

La FAO favorable à un cadre stratégique

Le représentant adjoint de la FAO a, par ailleurs, indiqué que l’organisation a favorablement répondu à la demande du ministère sur la nécessité et l’urgence de doter le pays d’un document stratégique devant contribuer au développement de l’agriculture à travers le développement de l’irrigation afin de réduire la dépendance à l’importation des denrées alimentaires de base.   Ainsi, pendant ce processus, a-t-il dit, le projet prévoit de renforcer les capacités techniques des agents du ministère de l’Agriculture et sécurité alimentaire y compris les autres ministères partenaires dans le système d’information géographique (SIG), la gestion de l’eau agricole et l’évaluation environnementale.  M. Ibrahim Abdoul Nasser a salué l’engagement et les efforts consentis  par le  ministère dans le développement de l’agriculture et des industries pour assurer la transformation structurelle de l’économie et créer des emplois décents et bien rémunérés en RDC. Pour lui, ce projet constitue pour la FAO une réponse structurée, soulignant que ces assises sont une opportunité historique de doter le pays d’un cadre stratégique moderne, structurant et inclusif pour le développement de l’irrigation. Cela contribuera non seulement à renforcer la productivité et la résilience du secteur agricole, mais aussi à générer de l’emploi, à réduire les inégalités et à améliorer la balance commerciale du pays. Pour ce faire, la FAO réitère son entière disponibilité à poursuivre ce partenariat stratégique avec le gouvernement congolais et les acteurs du secteur, pour que cette stratégie soit un véritable levier de transformation agricole et économique pour la RDC. Cet atelier qui se clôture mardi poursuit comme objectif général d’informer les parties prenantes sur le contenu du projet, les priorités d’intervention et la stratégie de mise en œuvre ainsi que la mobilisation pour la mise en œuvre. D’une manière spécifique, il s’agit de sensibiliser les autorités nationales et provinciales ainsi que les parties prenantes au cadre logique du projet, de présenter les arrangements institutionnels et la stratégie de mise en œuvre des activités du projet, de recueillir les contributions des parties prenantes sur les activités et la stratégie de mise en œuvre, de mobiliser les différents  acteurs afin de susciter leurs engagements et enfin, d’effectuer une analyse diagnostique du sous-secteur de l’irrigation en RDC.  ACP/

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