RDC-Inde : les opérateurs économiques appelés à préparer des projets d’investissement

Kinshasa, 29 janvier 2023(ACP).- Les experts du secteur de l’économie sont invités à préparer des projets de développement à soumettre aux investisseurs indiens attendus à Kinshasa à fin mars de l’année en cours, a annoncé en début de week-end le secrétaire général aux Affaires étrangères, l’ambassadeur Daniel Makiesse Mwanawanzambe.

« Une forte délégation des investisseurs indiens, conduite par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères de l’Inde, est attendue à fin mars en République démocratique du Congo (RDC) dans le cadre d’un partenariat entre les deux pays. Il est très important pour nous, de faciliter chaque secteur à préciser la liste de ses projets et définir une stratégie d’amorce pour que ce partenariat avec l’Inde ne puisse pas nous échapper », a déclaré le secrétaire général aux Affaires étrangères, l’ambassadeur Daniel Makiesse Mwanawanzambe, lors d’une séance de travail en début du week-end avec les experts de différents ministères à caractère économique.

Il a fait savoir que les ministères Congolais à caractère économique ainsi que les opérateurs économiques privés sont appelés à assurer l’évaluation anticipative de ces différents projets pour les présenter à leurs homologues indiens pour des échanges.

« Il est très important pour nous aussi de soutenir et d’accompagner la Fédération des entreprises du Congo (FEC) de manière à ce qu’ils soient guidés ou qu’ils soient mis à contribution. Ce partenariat avec l’Inde permet à la RDC de diversifier son économie », a noté le secrétaire général.

Pour Daniel Makiesse, cette diversification est d’une importance politique parce que ça va permettre à ce que les Chinois ne soient pas le seul point d’attache des partenaires.  Et d’ajouter : « avec l’Inde comme second partenaire de Brix qui se met dans un partenariat stratégique avec la RDC, celui-ci va réduire la pression sur les autorités politiques parce qu’elles auront à faire avec deux Brix, l’Inde et la Chine », a dit en substance Daniel Makiesse.

Il a noté, par ailleurs, que l’Inde est déjà un partenaire très important dans le secteur énergétique, qui va ouvrir la voie à l’industrialisation, à l’électrification d’une partie importante de la RDC avec la construction des barrages de Kakobola dans le Kwilu ( espace Grand Bandundu) et Katende au Kasaï centrale ( espace Grand Kasaï).

Toutefois, le secrétaire général Daniel Makiesse a fait remarquer que pour ces deux projets Katende et Kakobola, la RDC n’a pas fait preuve de beaucoup des stratégies parce qu’on a fini Kakobola sans avoir la ligne de transmission de l’électricité.

« Le projet a été mal conçu du côté de la RDC et que pour l’Inde rien n’a été perdu parce que le crédit continue à créer des bénéfices », a-t-il précisé, avant d’inviter les participants à bien concevoir les différents projets à soumettre à la partie indienne.

« Nous ne pouvons pas nous lancer dans le processus de partenariat avec d’autres partenaires, si nous ne voyons pas dans notre dispositif administratif les répondants. Le temps est venu pour qu’à travers nos synergies, nous soyons à mesure de cogiter entre nous, avant le lancement d’un partenariat de manière à ce que nous puissions fixer nos intérêts, nos objectifs et notre démarche face aux partenaires qui viennent avec des idées précises sur ce que la RDC offre à l’économie mondiale », a soutenu le secrétaire général.

Il a relevé, en outre, que cette année l’Inde va présider le G20, soulignant que ce pays dispose des Petites et moyennes entreprises (PME) puissantes dans tous les domaines industriels et demeure une grande puissance démographique, un grand marché et une économie vorace des matières premières.

Les secteurs économiques intéressant la partie indienne

Pour sa part, Mme Rosette Mossi, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la RDC en Inde, qui a noué les contacts avec les partenaires de ce pays, a énuméré les différents secteurs économiques qui intéressent les investisseurs indiens en RDC dans le cadre ce partenariat.

Il s’agit du secteur de l’agriculture  pour l’exploitation  industrielle des différents produits agricoles notamment la production et la transformation d’huile de palme ; le secteur  minier,  notamment par l’exploitation et la taillerie du diamant où l’Inde a une expertise avérée, l’exploitation et la raffinerie de l’or où l’Inde est parmi les plus grands consommateurs de cette matière précieuse,  l’exploitation de lithium pour la fabrication des batteries  des voitures électriques ;  l’exploitation de fer, de l’étain et l’acier.

La diplomatie congolaise a fait savoir que les partenaires indiens sont à la recherche des meilleures terres arables qui font actuellement défaut chez eux.

Elle a, à cet effet, venté la RDC et ses opportunités en vue d’amener les investisseurs indiens à venir installer les industries de transformation de toutes ces matières précieuses en RDC pour créer de l’emploi au profit des Congolais.

La partie indienne, selon Mme l’ambassadeur, est aussi intéressée par le secteur du textile, indiquant que l’Inde est également spécialisée dans la transformation des troncs des bananes en textile.

« Nous pouvons profiter de leur expertise pour qu’ils viennent s’installer ici chez nous, travailler avec nos mines, exporter nos minerais et même commencer à installer des tailleries et les raffineries en RDC », a-t-elle ajouté.

Elle a exhorté la partie congolaise à bien préparer la rencontre d’une façon très technique et très professionnelle pour qu’au retour dans leur milieu naturel, qu’ils fassent un rapport convainquant à leurs frères.  Elle a laissé entendre que la RDC est parmi les cinq pays africains sur lesquels l’Inde compte.

ACP/ KHM

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