Kinshasa, 29 juin 2025 (ACP).- L’industrialisation de l’économie nationale a été recommandée au forum sur les opportunités et transition énergétique pour les personnes vivant avec handicap en République démocratique du Congo organisé samedi par l’ASBL «Oisillons Groupe et partenaires», à Kinshasa, capitale du pays, a appris l’ACP dimanche des organisateurs.
«L’industrialisation de l’économie nationale avec opportunités de vendre les minerais pour sortir de l’économie de la cueillette que nous pratiquons depuis les Belges, aller vers la création des richesses au travers des minéraux que nous avons est une opportunité importante qui semble profiler à l’horizon», a déclaré Me Jean-Pierre Okenda, l’un des intervenants à ces assises.
La RDC est plébiscitée comme un pays regorgeant des métaux stratégiques très importants, elle est classée deuxième producteur de cuivre, premier producteur du Cobalt, nécessaire pour la fabrication des batteries électriques et voitures électriques, a dit l’orateur, indiquant que ce forum a visé à sensibiliser des personnes vivant avec handicap sur ce sujet qui renvoie à quitter la consommation des énergies fossiles réputées polluantes pour aller davantage vers les énergies qui sont propres, appelées des énergies renouvelables, dont les barrages hydrauliques et consorts.
« Maintenant cette notion nous amène à abandonner le pétrole pour aller vers la consommation des métaux. Il y a ensuite la dominance du coltan utilisé beaucoup pour la téléphonie. Cependant, cela ne bénéficie pas à la République démocratique du Congo, qui fait face à une forte demande et devrait industrialiser son économie pour chasser la pauvreté hors de nos frontières », a laissé entendre Me Okenda.
La Banque mondiale estime à environ 20 métaux critiques dont regorge le sous-sol congolais. Donc, vous comprendrez en termes d’opportunités pour la RDC de vendre les minerais. Mais il faut quitter la logique de la vente des minerais en allant vers la création des richesses au travers des minéraux que nous avons qui sont une opportunité à ce niveau, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, pour relever les défis , Me Okenda a estimé que , le fait pour la RDC d’avoir les métaux n’est pas de l’argent au comptant, il faut travailler, car, il y a des risques environnementaux, des droits humains. Malgré ces risques, le pays ne gagne pas, au regard des statistiques qui fait de lui entre autres premier producteur de cobalt.
Il fait voir le niveau de vie des congolais qui souffrent notamment du déficit de routes pouvant connecter Kinshasa du reste des provinces du pays.
Malgré ses potentiels, la RDC est encore classée parmi les pays les plus pauvres au monde. D’où la nécessité de travailler davantage pour transformer toutes ses potentialités, y compris hydrauliques en richesses pour sortir le pays du gouffre, a-t-il préconisé. Il faut doter la RDC des compétences requises pour maximiser l’opportunité par la transition énergétique.
A son tour, Israël Kabongo, président du regroupement de non-voyants intellectuels du Congo, a indiqué que leur participation à cet atelier qui parle de nouvelles notions de la transition énergétique, constitue une information très capitale et importante, du fait que le climat est dérangé de par le système actuel d’utilisation de l’énergie.
«Migrer vers un autre système c’est une bonne option. Ce forum nous a servi en quelque sorte de cadre de formation des formateurs», a-t-il déclaré.
RDC : la transition énergétique s’annonce mobilisateur en ressources
Par ailleurs, la transition énergétique a été présentée comme mobilisateur en ressources pour la République démocratique du Congo, au cours de ce forum.
«La transition énergétique s’annonce mobilisateur en ressources pour la RDC, vous avez répondu positivement à cette rencontre malgré les difficultés liées à la mobilité car la communauté a besoin de vos contributions pour échanger sur les défis et opportunités de la transition énergétique pour les personnes vivant avec handicap en République démocratique du Congo, pays riche en ressources naturelles et son économie en dépend», a déclaré Flore Kayala, directrice de l’ASBL Oisillons group.
Selon Mme Kayaka, les questions de la gouvernance des ressources naturelles n’est plus un tabou. Échanger sur l’apport des ressources naturelles au développement du pays est donc une affaire de tout citoyen. La norme ITIE insiste là-dessus. Elle a invité les personnes vivant avec handicap, concernées aussi par la question à s’exprimer librement sur ce qu’elles attendent de la transition énergétique, défis et opportunités liées aux ressources naturelles dont le recours résolu est irréversible vers les énergies renouvelables. Ce recours n’a pas lieu qu’en RDC, mais touche l’ensemble de la planète, elle est le résultat de plusieurs recherches sur le réchauffement climatique et sur la nécessité de nous défaire graduellement des énergies faucilles et aller vers les énergies renouvelables.
Tous les secteurs impactés
Cette transition ne laisse aucun secteur sans impact. Elle impacte la communauté, le soin de santé, même le Design de nos maisons, elle impactera les outils, même les appareils électroménagers, elle impactera certainement la planification urbaine, a-t-elle ajouté.
Brossant les grandes lignes du thème du forum, Moïse Liboto, représentant de Natural Ressources gouvernance Institute (NRG), partenaire de Oisillons groupe, a déclaré: « Aucun secteur n’est épargné par cette transition. Il était important d’inclure les personnes vivant avec handicap (PVH) dans un forum pour réfléchir sur l’impact de cette transition du fait que notre pays est importateur des minerais essentiels à la transition énergétique ,a le potentiel d’attirer les meilleurs profits occasionnés par l’augmentation des besoins mondiaux de ces minerais de transition énergétique. Le profit et l’augmentation des revenus devraient-être sensibles au besoin des PVH», a-t-il conclu.
Ce forum a permis aux personnes de cette catégorie de réfléchir sur leurs aspirations, leurs attentes par rapport aux opportunités de la transition énergétique pour que leurs articulations claires et structurées soient communiquées aux décideurs pour orienter la prise de décision.
Ces échanges ont connu la participation des personnes vivant avec handicap de toutes les catégories, personnes atteintes d’albinisme, notamment personnes avec handicap physique, les non-voyants, les malentendants.
La cérémonie de clôture s’est déroulée en présence du représentant de la ministre déléguée aux Affaires sociales en charge des personnes handicap et autres vulnérables et des membres du secrétariat général aux PVH. ACP/C.L.