RDC : la conjoncture économique marquée par une accélération de l’inflation

Kinshasa, 13 juillet 2023 (ACP).- La conjoncture économique en République démocratique du Congo est restée marquée par une accélération de l’inflation sur les marchés des biens et des services ainsi que des tensions sur le marché des changes, a-t-on lu dans la note de conjoncture économique reçue jeudi à l’ACP.

« En rythme hebdomadaire, la conjoncture intérieure a été marquée par une accélération de l’inflation sur le marché des biens et services ainsi que des tensions sur le marché des changes, dans un contexte d’accroissement des avoirs libres des banques », a indiqué la note de conjoncture économique de la Banque centrale du Congo (BCC) reçue jeudi à l’ACP.

Cette inflation  a atteint 1,38 % contre 0,59 % réalisée la semaine précédente. En cumul annuel, l’inflation s’est située à 11,6 %, légèrement supérieure à la cible annuelle de 11,5 % à fin décembre 2023.

Les pressions inflationnistes que connait l’économie congolaise ces dernières semaines se sont accentuées à la première semaine du mois de juillet 2023. En effet, l’inflation hebdomadaire s’est accélérée, s’établissant à 1,375 % venant de 0,593 % la semaine précédente.  Ce niveau d’inflation est principalement attribuable à la fonction de consommation « produits alimentaires et boissons non alcoolisées », dont la pondération dans le panier de la ménagère est la plus importante, soit 70,02 %. En effet, cette dernière a contribué à la formation des prix à hauteur de 49,93 % en rythme hebdomadaire contre 64,52 % une semaine auparavant. Dans une moindre mesure, les postes « Articles d’habillement et chaussures », « Logement, eau, électricité, gaz, et autres combustibles », « Meubles, articles de ménage et entretien courant de la maison », « Biens et services divers », « santé », « Transport » ont globalement renseigné une contribution de 41,5 % de l’indice global.  

L’évolution du marché de change

S’agissant du marché des changes, de fortes tensions ont été observées sur le marché parallèle, attestées par une dépréciation hebdomadaire la plus élevée de 3,64 %, après celle enregistrée à la deuxième semaine du mois de janvier 2023.

A l’indicatif, le rythme de la dépréciation du franc congolais a ralenti au cours de la semaine sous examen, soit 0,66 % contre 2,47 % une semaine plus tôt. Les cours indicatifs et parallèle se sont établis respectivement à 2.426,97 CDF et 2.540,00 CDF le dollar américain contre 2.447,50 CDF.

En ce qui concerne la gestion des finances publiques, le Trésor a projeté un déficit de 71,6 milliards de CDF à la fin du mois de juillet 2023. Les recettes attendues pour ce mois se chiffreraient à 2.371,0 milliards de CDF et les dépenses à 2.442,7 milliards.

Au 07 juillet courant, l’exécution des opérations financières de l’Etat s’est soldée par un déficit mensuel de 203,7 milliards de CDF. S’agissant du secteur monétaire, il y a lieu de rappeler le changement du dispositif instrumental de la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo.

Cette dernière a ajusté son taux directeur à la hausse. Il en est de même de la restauration du coefficient de réserve obligatoire en monnaie nationale.

Le PIB réel s’établit à 6,8 % contre 8,9 % l’année précédente

La croissance  du Produit intérieur brut (PIB) réel devrait s’établir à 6,8 % en 2023 contre 8,9 % l’année précédente. Ce niveau de croissance est nettement supérieur à celui projeté pour l’Afrique Subsaharienne par la Banque africaine de développement (BAD), soit 4,0 %.

Selon la même source, cette évolution procède essentiellement de l’accroissement de l’activité des industries extractives (notamment le secteur minier), dont la valeur ajoutée devrait croître de 11,7 % en 2023 contre 22,6 % en 2022. En revanche, les activités hors mines progresseraient de 4,4 % contre 3,1 % l’année précédente. En outre, l’activité du secteur non minier serait soutenue par la poursuite de la réalisation de grands travaux d’infrastructures avec l’exécution du programme de développement local de 145 territoires (PDL-145), d’une part, et de la relance du secteur agricole, d’autre part.

Cette amélioration reflète le dynamisme observé dans la majorité des branches d’activité, à l’exception des « Services » et « Electricité et Eau », dont les soldes bruts sont passés de +16,5 % et +27,3 % à +15,2 % et +24,0 %, respectivement. Ces reculs sont attribuables aux prestations des services à la sous-branche « transports et auxiliaires des transports », lesquelles sont affectées par les mouvements de grèves des transporteurs routiers urbains.

S’agissant de la branche « Electricité et Eau », le repli observé est lié aux perturbations dans la fourniture en énergie électrique et de l’eau potable, en raison du retrait d’exploitation du groupe G27 de la centrale d’Inga II.  ACP/KKP

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