RDC : la relance du coton évaluée à plus d’un million USD 

Kinshasa, 19 novembre 2023 (ACP).- Une somme de 1.399.624 dollars américains, soit 3.449.060.000 francs congolais est  nécessaire  pour la relance de la culture  du coton en République démocratique du Congo, a appris l’ACP samedi de source administrative.

« La relance de la filière coton nécessite une somme de 1.399.624 dollars américains, soit 3.449.060.000 francs congolais », selon les documents consultés par l’ACP au secrétariat général à l’Agriculture.

Avec ce montant, il est possible  d’identifier et d’organiser les planteurs en associations dans leurs sites de production, d’appuyer  et d’encadrer  leurs  associations, de  réhabiliter  des anciennes usines et  des pistes de collectes et d’évacuation de la production », ont indiqué lesdits documents. .

A travers la direction de production des végétaux (DPRODV), il est exprimé la nécessité de   relancer la culture de coton comme matière première de l’industrie textile pour impacter la vie de la population au niveau économique, social, fiscal et technologique.

Selon les données de la DPRODV qui a  comme attributions l’élaboration des stratégies, normes, politiques et avants projets liés à la production des végétaux et des plantes textiles notamment le coton,  le développement de cette  filière facilitera la création des emplois et constituera une source de  revenus pour les populations locales.


Elle facilitera  également  la réhabilitation de la Caisse d’épargne du coton au niveau national (CSCO), l’aménagement des routes de desserte agricole, et le développement de plusieurs secteurs industriels tels que ceux d’égrenage, de filature et des huileries. .

Le développement des tourteaux qui vont contribuer au développement de l’élevage, la diminution d’importation de certains produits médicinales et d’habillement, l’autosuffisance en huile de coton de bonne qualité, l’apparition de plusieurs petites et moyennes entreprises, la présence des associations de développement et des organisations non gouvernementales de développement (ONGD), l’augmentation de la production du coton au plan national et international,  et l’approvisionnement du trésor public en devises étrangères, figurent également parmi les avantages.

La RDC premier pays africain exportateur de coton en 1959

En 1959, soit une année seulement avant l’accession du pays à l’indépendance le 30 juin 1960, la République démocratique du Congo était  le premier pays producteur et exportateur de coton en Afrique francophone avec une production de 180.000 tonnes de coton graines.


Selon les données disponibles, à l’époque, la RDC   comptait près de 800.000 agriculteurs encadrés dans l’ex province Orientale, dans les anciennes provinces de  l’Equateur, du Katanga,  du Kasaï Occidental, du Kasaï Oriental ainsi que dans celles du Maniema et du Sud-Kivu.

Cet élan a été brisé par les désordres politiques de l’après indépendance. La descente aux enfers de la culture cotonnière fera qu’en 1999, la production  baisse jusqu’à 612 tonnes de coton graines alors que la capacité des sociétés textiles locales était de 12.000 tonnes de coton fibre, soit 30.000 tonnes de coton-graines.

Les documents du secrétariat général à l’Agriculture attribuent  la contre-performance de cette plante pluriannuelle  notamment, à la faiblesse des prix d’achat du coton graine et le niveau élevé des redevances liées aux traitements d’insecticides, aux déboires des sociétés cotonnières et textiles, à l’imposition de la culture de coton dans certaines régions de la RDC, à la concurrence d’autres cultures comme le tabac, l’huile de palme, le caoutchouc et les vivriers, et à la faiblesse du dispositif d’encadrement .

Un autre fait non moins  négligeable est que les égreneuses, machines  servant à réaliser la séparation de la fibre et de la graine en RDC sont à scies alors qu’elles devaient être à rouleaux.
 « L’absence de banques de crédits agricoles, le délabrement avancé des routes de desserte agricole, la disparition des usines d’égrenage, le non encadrement des agriculteurs », constituent autant  d’autres écueils qui ont  découragé les agriculteurs, soutiennent les sources.
Pour remédier à cette situation, le secrétariat général à l’Agriculture préconise  notamment « une forte sensibilisation et une intense mobilisation » afin de renouveler cette filière.

Le gouvernement veut relancer la culture du coton

Face à ce qui précède, le gouvernement de la République,  conformément à son plan d’action 2021-2023 axes 34, 35 et 36,  avait manifesté la volonté de relancer les cultures de rente dont le coton fait partie et en même temps poursuivre sa marche de création d’industries de transformation. .
 Le gouvernement avait également  adopté, lors de la réunion du conseil des ministres tenue le vendredi 9 septembre 2022, le dossier relatif à la relance de la Société textile de Kisangani (SOTEXKI) qui comprend 40% de participation de l’État congolais au capital social et 60% de participation de Texico SA ». Comme on peut bien le constater, à l’instar d’autres cultures agricoles, la filière coton est en décadence et nécessite une thérapeutique de choc pour se relancer. Les efforts  du gouvernement et d’autres initiatives privées tendant poursuivant le même objectif,  sont donc à encourager autour d’une union sacrée des congolais afin que le secteur agricole recouvre sa place d’antan sur l’échiquier national et international. Par un sursaut d’orgueil patriotique et une détermination citoyenne à prendre la revanche du sol sur le sous- sol, la RDC peut résolument vaincre l’insécurité alimentaire. ACP/Matenga

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