Kinshasa, 14 avril 2025 (ACP).– Le « New public management« , une approche de bonne gouvernance, a été évoquée, lundi par un expert en économie, lors d’une conférence à Kinshasa, parmi les priorités à prendre en compte pour favoriser la cohésion nationale en République démocratique du Congo (RDC).
« Dans le cadre de l’amélioration de la bonne gouvernance pour la cohésion nationale, j’ai proposé le « new public management », qui est une approche de gouvernance intégrant la notion de performance avec des objectifs clairement définis et à atteindre », a déclaré Dédé Aliango, professeur d’économie. « Déjà à partir du moment où l’on atteint les objectifs, qu’on améliore la production, les conditions de vivre de la population, on met une base de la cohésion nationale », a dit cet expert en bonne gouvernance, lors de cette conférence ayant pour thème principal, « Cohésion nationale pour ma résilience face aux crises existentielles ».
Dédé Aliango, qui est intervenue sur le sous-théme : « Gouvernance, management institutionnel et cohésion nationale», a souligné le besoin pour les gouvernants et les gouvernés de s’impliquer dans cette nouvelle approche de gouvernance. « Parce que dans la cohésion nationale, on voit un processus qui amène une nation à s’identifier ou alors développer l’esprit d’appartenance à un Etat. Dans une nation où les droits sont respectés, nous atteignons nos objectifs individuels qui vont aider à attirer les objectifs globaux », a-t-il soutenu. Et d’ajouter, « Nous devons travailler sur les principes de bonne gouvernance, pas sur le plan théorique mais sur la mise en application effective de ces principes: l’équité, la transparence, sans oublier les exigences de la gouvernance économique qui inclut la régulation des marchés publics, l’évaluation des politiques de développement, ainsi que la lutte contre la corruption ».
Garantir la justice distributive et l’équilibre des rémunérations
Pour sa part, le professeur Elie Ngoma-Binda a fait savoir que la cohésion nationale peut également être favorisée par la restauration de la justice distributive et surtout, la répartition équitable des rémunérations à tous les niveaux de la vie nationale.
« Tout Congolais sensé ne doit pas rester insensible aux souffrances dans son pays. Parmi les solutions pour mettre fin à cette souffrance de plusieurs décennies figure la justice sociale. Celle-ci engendre la cohésion nationale, l’équité, l’épanouissement et la paix dans la communauté », a déclaré Ngoma Binda, avant de souligner que « la justice sociale favorise aussi l’émergence d’une société solidaire. Celle où la rémunération des travailleurs est équitable. C’est celle où les inégalités en matières, notamment de pouvoir d’achat, sont de plus en plus réduites. Et surtout l’empathie et la compassion des uns pour les autres est une réalité ».
S’agissant particulièrement de la répartition équitable des rémunérations, le philosophe Ngoma Binda et acteur politique, a plaidé pour la modification sinon la suppression pure et simple de la loi portant statut des anciens Présidents et anciens Chefs des Corps constitués dont les salaires sont exagérés.
« La loi portant statut des anciens chefs d’Etat est immorale et ne tient pas compte des avoirs de la République de manière générale et les conditions de souffrance des populations. Cette loi a été faite dans la précipitation à la veille du départ du Président honoraire Joseph Kabila. C’est un scandale parce qu’on lui a accordé la pension spéciale, allocation annuelle pour les services rendus comme si les autres catégories ne rendaient pas services à la nation», a-t-il indiqué, avant de conclure, les efforts de cohésion nationale appellent aussi à la construction des infrastructures routières, utiles pour la connectivité des provinces. Le Révérend Eric Senga de l’église du christ au Congo (ECC), qui a planché sur « L’éthique et la cohésion nationale », a encouragé les confessions religieuses et les institutions universitaires à poursuivre les actions de modelage de la mémoire collective et le changement des mentalités. « La société savante doit travailler pour la construction d’une mémoire collective, la promotion des valeurs républicaines. Car l’éthique est un des fondements de la cohésion nationale », a-t-il dit.
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