Kinshasa, 8 mai 2025 (ACP).– Le taux d’inflation hebdomadaire sur le marché des biens et services en République démocratique du Congo, au cours de la semaine du 25 avril au 2 mai 2025, s’est globalement stabilisé à 0,12%, se maintenant à son niveau de la semaine précédente, selon la note de conjoncture économique de la Banque centrale du Congo.
«Au cours de la première semaine du mois de mai 2025, le rythme de formation des prix intérieurs est demeuré stable, se maintenant à son niveau de la semaine précédente, soit 0,12 %, sur le marché des biens et services en République démocratique du Congo», a-t-on lu.
Selon la source, l’inflation a été ressortie à 3,1% contre 4,8% à la période correspondante de 2024 en cumul annuel, justifiant ainsi l’évolution hebdomadaire de l’indice de prix à la consommation, qui est principalement attribuable à la croissance de l’indice de la fonction de consommation tels que le logement, l’eau, le gaz, l’électricité et les autres combustibles.
La même source précise que les « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées » ont contribué à l’inflation hebdomadaire à concurrence de 53,79% contre 43,69% une semaine plus tôt. Les autres fonctions, notamment « Logement, eau, électricités, gaz, et autres combustibles », « transports » ainsi que « restaurants, hôtels, santé et biens et services divers » ont décéléré d’une semaine à l’autre et y ont respectivement contribué à hauteur de 9,09%, 16,42 % et 19,59%.
Par ailleurs, en glissement annuel, la décélération de l’inflation se poursuit, s’établissant à 9,83 % contre 21,21 % à la même période en 2024 et une prévision à fin décembre 2025 de 8,1 %.
En effet, la note attribue également cette inflation à l’intensification des tensions géopolitiques au Proche et Moyen-Orient ainsi que la persistance de la guerre en Ukraine, constituant le principal risque sur l’économie mondiale.
Ces tensions sont de nature à perturber les chaînes d’approvisionnement et exacerber les pressions inflationnistes.
Recommandations pour baisser les pressions inflationnistes
La source a, par ailleurs, souligné que les priorités des autorités seraient notamment, le renforcement de la coordination des politiques monétaires et budgétaires, tout en maintenant l’orientation restrictive de la politique monétaire, afin de limiter les éventuelles pressions inflationnistes; la surveillance continue des facteurs de liquidité bancaire ; la mise en œuvre des mesures de soutien budgétaire en faveur des secteurs les plus touchés par la crise sécuritaire; l’accélération de la mise en œuvre des réformes structurelles afin de soutenir la croissance; la promotion des politiques de soutien du secteur agricole pour améliorer la productivité et renforcer la sécurité alimentaire et l’investissement dans les infrastructures de base ( transport et énergie), pour faciliter le commerce et attirer les investissements.
Pour faire face à ces défis, la Banque mondiale suggère que les pays en développement devraient rétablir la discipline budgétaire, créer un environnement plus favorable aux entreprises pour attirer les capitaux privés, et libéraliser le commerce chaque fois que possible.
Pour rappel, à fin décembre 2024, le taux d’inflation s’est chiffré à 11,69 % contre une réalisation de 23,75 % en 2023.
Cette décélération est principalement tributaire des mesures de stabilisation prises par la Banque centrale du Congo et le gouvernement portant notamment, sur le maintien du dispositif de la politique monétaire dont l’orientation demeure restrictive ces dernières années, ainsi que le resserrement budgétaire en cours d’application et la bonne coordination entre les deux politiques.
A cela s’ajoutent la mise en œuvre d’une série des décisions prises au niveau du gouvernement portant notamment sur la baisse des prix des produits pétroliers à la pompe, le renforcement du contrôle des prix auprès des opérateurs économiques et la prorogation de la mesure portant sur la suspension des droits, taxes et redevances sur certains produits de première nécessité.
L’inflation est la perte de la valeur de la monnaie occasionnant ainsi la perte du pouvoir d’achat qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix des biens et services dans une économie.
ACP/JF