Kinshasa, 2 juin 2025 (ACP).- Les 15 ans d’existence de la loi relative aux marchés publics ont marqué l’aboutissement d’un long processus de réformes, a affirmé lundi, le secrétaire général à la primature, lors de la célébration de cet événement à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.
« La célébration du 15 ème anniversaire de la loi relative aux marchés publics et de l’Autorité de régulation des marchés publics marque un aboutissement d’un long processus de réformes », a déclaré Paul Mavulu, Dof’atandele, secrétaire général à la primature. Selon lui, pendant des décennies, les marchés publics étaient régis par le décret colonial de 1959, ensuite par ordonnance – loi de 1969.
Ces textes, a-t-il dit, n’ont pas pu mettre fin aux griefs des marchés de gré à gré caractérisés par un manque de transparence et d’efficacité. Ainsi donc, la loi du 2 juin 2010 relative aux marchés publics a constitué une rupture salutaire, en instaurant un cadre moderne sur la transparence et l’égalité des traitements. Evoquant la création de l’autorité de régulation des marchés publics, il a fait savoir que c’était un acte fondateur d’une nouvelle ère affirmant l’engagement du gouvernement pour un système transparent, moderne et assaini au service du développement de la RDC.
En 15 ans, a dit Paul Mavulu, le bilan est encourageant, mais quelques défis restent à surmonter, à savoir, le manque de transparence, de redevabilité et de suivi dans l’exécution des marchés publics. Face à ces défis, a-t-il ajouté, le Premier ministre tient à affirmer la volonté du gouvernement visant à mettre fin à la corruption par la digitalisation du système des marchés publics, ce en accélérant la mise en place d’une plateforme électronique pour améliorer la traçabilité et la transparence, la lutte contre la corruption en renforçant les mécanismes de contrôle et de détection des marchés publics et par la promotion de l’éthique et la recevabilité en instaurant une culture d’intégrité grâce à la sensibilisation.
Pour sa part, Me Claude Kayembe Mbay, Directeur général de l’Autorité de régulation des marchés publics, a relevé que le système national de la commande publique tire sa source d’une réforme en RDC qui a connu sa première gestation au début des années 2000 avec la reprise de la coopération avec les partenaires techniques et financiers et qui a connu sa première évaluation en 2004. Il a souligné, à cet effet, que toutes ces démarches ont eu comme corolaire la création de l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) le 2 juin 2010 qui a pour mission d’assurer la régularisation des passations des marchés publics en RDC.
Pour lui, en 15 ans, l’ARMP a un Directeur général, un Directeur général adjoint, un conseil d’administration, un collège des commissaires aux comptes, 6 directions centrales, 10 directions provinciales. Il a ajouté que cette structure compte également 153 cadres et agents dont 30% des femmes. Me Claude Kayembe a, par ailleurs, soutenu qu’en 5 ans, son établissement a formé 1695 personnes sur les passations des marchés publics, enregistré 2678 contrats et a effectué 11 missions d’audit des marchés publics.
En outre, dans le cadre de la collaboration avec les institutions judiciaires, l’ARMP va procéder le 16 juin prochain à la formation de 100 magistrats, en vue de mieux les outiller et les permettre de bien gérer les litiges sur les marchés publics. De son côté, Me Armand Ciamala Kanyinda , président du conseil d’administration de l’ARMP a, dans son mot d’ouverture indiqué que cet établissement public a connu des périodes difficiles de 2010 à 2017, précisant qu’il fallait attendre l’année 2018 marquée par la fixation du taux de redevance de la régularisation pour voir la relance de cet établissement. Il a, en outre, soutenu que depuis 2023, l’ARMP est marquée par la rentabilité, la cohésion et l’harmonie.
Rappelons que cette cérémonie du 15ème anniversaire de l’Autorité de régulation des marchés publics s’est clôturée par la remise des trophées aux anciens membres du gouvernement ayant milité à la sa création ainsi que des brevets aux pionniers de l’ARMP de cet établissement, dont l’expert formateur en marchés publics et professeur des universités Mr. Georges LIbwa Mokonzi. ACP/