RDC : les Congolais appelés à s’adapter aux exigences technologiques du secteur minier moderne

Kinshasa, 3 juillet 2025 (ACP).- La population de la République démocratique du Congo a été appelée, jeudi à Kinshasa, par un économiste,  à acquérir des compétences nécessaires liées aux nouvelles technologies, en vue de s’adapter aux exigences technologiques du secteur minier moderne, en pleine mutation numérique, lors d’un entretien avec l’ACP.

« Pour préparer les jeunes au marché du travail en pleine mutation numérique, il est impératif que les pouvoirs publics et les entreprises minières agissent de concert pour adapter les compétences de la population  congolaise aux exigences technologiques du secteur minier moderne, un levier clé pour garantir la traçabilité des minerais et assurer une transparence accrue », a déclaré Christ Kahambwe, assistant en économie à l’Université Révérend Kim.

Selon lui, le secteur minier constitue l’un des piliers majeurs de l’économie nationale. Il représente une part essentielle des recettes d’exportation, de la croissance du PIB et des flux d’investissements étrangers. Cependant, ce secteur, pourvoyeur d’emplois pour les populations locales est aujourd’hui confronté à une transformation profonde induite par le progrès technique.

« Les entreprises minières, principalement étrangères adoptent désormais des procédés de production de plus en plus automatisés : foreuses robotisées, systèmes de surveillance à distance, camions sans conducteurs, plateformes de contrôle numérique, etc. Si cette modernisation permet d’accroître la productivité, elle engendre un effet pervers majeur : la réduction progressive des besoins en main-d’œuvre peu qualifiée », a-t-il indiqué.

M. Christ Kahambwe a fait savoir que traditionnellement la loi d’Okun postule une relation négative entre la croissance du produit intérieur brut (PIB) et le taux de chômage : lorsque la production augmente, le chômage diminue. A cet effet,  cette relation, déjà fragile dans les économies avancées, semble aujourd’hui remise en cause par le progrès technique.

« En effet, certaines branches de l’économie congolaise enregistrent une hausse de productivité sans pour autant absorber la main-d’œuvre locale. Cette rupture entre croissance et emploi est visible dans plusieurs secteurs, notamment bancaire et de télécommunication, les mines, etc », a-t-il dit.

 Introduire des formations dans le domaine de l’ingénierie minière

L’assistant en économie a, par ailleurs, recommandé au gouvernement congolais d’introduire des formations ciblées dans les domaines de l’ingénierie minière automatisée, de la maintenance des équipements intelligents, de la gestion numérique des chaînes de production; d’inciter les jeunes à s’orienter vers les métiers techniques d’avenir, en lien avec la numérisation des industries extractives; de rendre obligatoire, dans les conventions minières, un quota de formation locale, permettant un transfert réel de compétences vers les Congolais; et  soutenir l’entrepreneuriat local dans les services d’appui au secteur minier (drones, capteurs, géolocalisation).

La loi d’Okun est une relation empirique en économie qui décrit le lien entre le chômage et le produit intérieur brut d’un pays. Formulée par l’économiste Okun dans les années 1960, elle indique que pour chaque point de pourcentage de baisse du taux de chômage, le PIB réel d’un pays augmente d’environ 2 à 3%.

Le progrès technique est une réalité irréversible. La question n’est plus de savoir s’il détruira des emplois, mais l’adaptation de la population à cette nouvelle ère. La RDC ne peut se permettre de rester spectatrice d’un monde qui change. Elle doit anticiper, s’adapter et bâtir une jeunesse apte à transformer le choc technologique en levier de développement. ACP/JF

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