RDC : nécessité d’évaluer la filière agroalimentaire pour en connaitre les axes stratégiques

Kinshasa 08 mai 2023 (ACP).- Il y a nécessité d’évaluer en profondeur les composantes de la filière agroalimentaire pour en connaitre les différents axes stratégiques en République démocratique du Congo, a déclaré lundi M. Johnny Kashama du groupe KBS’ Foods.

« La filière agroalimentaire est en souffrance  pour en connaitre la profondeur, il faudrait faire une évaluation de toutes ses composantes, afin de tirer au claire et quantifier les manques, les lacunes les différentes axes stratégiques », a déclaré M. Johnny Kashama au cours d’une conférence organisée lundi à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC).

M.Kashama a fait savoir que les consommateurs devraient également jouer un rôle important dans la filière agroalimentaire car, a-t-il dit, les agri-preneurs ne feraient pas leur profil que s’ils sont en synergie, à l’union des forces vives qui la composent afin de redorer le blason terni.

La conférence, a-t-il soutenu, avait pour objectif de faire ressortir les points positifs et négatifs de la filière agroalimentaire. S’ils n’existent pas, il faut la créer et parler avec tous les acteurs pour créer une synergie en vue d’un avancement.

Le ministre de l’Innovation et technologie de recherche scientifique, Gilbert Kabanda, a relevé de son côté que les informations font état des produits agricoles qui pourrissent dans nos pays, des poissons qui meurent de vieillesse dans le fleuve, et de dizaines des poissons qu’on rejette comme déchets dans le lac Kivu.

A cet effet, a-t-il ajouté, c’est un honneur pour moi à ma qualité du ministre d’assister aux échanges organisés au cours de cette journée pour pouvoir discuter des pistes et solutions que le gouvernement doit prendre en considération après ces échanges.

« Le manioc est une grande ressource pour la RDC, nous étions tous dépendant du blé qui provenait d’ailleurs pour la fabrication du pain et c’est au moment de la guerre entre l’Ukraine et la Russie que nos recherches ont pu servir à quelque chose dans la production du manioc. Cela ne fait que croître, la RDC reste le premier consommateur du manioc », a fait savoir le professeur Marie-Claire Yandju experte dans la transformation du manioc, docteur en sciences biologies moléculaires.

Elle a ajouté qu’avec le manioc on peut construire plusieurs industries qui est la source des revenus pour plusieurs foyers, il est utilisé dans la brasserie, la pâtisserie, mais également dans l’industrie pharmaceutique.

Selon la source, la production mondiale du manioc en 2020 était de 302,7 millions de tonnes, et la production du manioc en RDC est estimée à ce jour entre 20 et 30 millions de tonnes par année.

En effet les opportunités qu’offrent le manioc sont basées sur la valorisation des produits locaux, les industries connexes et les innovations scientifiques, la création des emplois décents, garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle, assurer l’autonomisation des femmes.

Cependant, l’enrichissement du manioc en protéine par la fermentation entraîne la réduction des coûts de production et des produits de l’élevage. Il garantit la sécurité alimentaire et nutritionnelle, et grâce à la recherche scientifique les technologies empiriques, il est à la base des industries

« Le manioc est l’un des aliments le plus consommé en Afrique subsahariennes du fait de sa variété de transformation. Les producteurs de manioc ont une large possibilité de se faire des revenus supplémentaires en raison des multiples produits dérivés issus de ce tubercule », a soutenu la source.

Plusieurs recherches scientifiques ont été faites sur l’amélioration des technologies de transformation du manioc en RDC depuis 1987, une technique de rouissage du manioc en fermentation et conservation des produits sont mis au point, la gestion des déchets de transformation de manioc, une invention d’un séchoir de type artisanal.

Rôle d’une institution de recherche en sciences et technologies des aliments

« Le principal défi du Centre de recherche Agro-alimentaire est d’assainir le milieu de l’agro-alimentaire congolais en mettant des produits sains issus de la valorisation des ressources locales. Pour bien remplir notre mission, il nous importe un soutien des partenaires dont l’état est le principal partenaire », a déclaré le professeur directeur général du centre de recherche Agro-alimentaire(CRAA), Jules Nkulu Mwine.

Il a fait remarquer en outre, que le CRAA a pour objectif d’identifier les procédés de transformation et de conserver les produits agricoles locaux de base contribuer au développement technique des agro-industries existantes en leur apportant dans la mesure du possible une assistance technique, effectuer toutes études recherche expérimentale dans le domaine de l’agroalimentaire visant à contribuer aussi bien à la résolution de problèmes de la société qu’à l’avancement de la science.

A ce titre, il devait pleinement jouer son rôle d’aide à la décision pour l’état congolais et contribuer à assainir le secteur à travers la mise sur pied des prototypes de produits à exploiter par les entreprises membres de la fédération des entreprises du Congo, la conduite des petites et moyennes entreprises au respect de la conformité des produits mis sur le marché.

« Il est bien possible d’inverser la tendance dans cette triste réalité et le congolais produit ce qu’il ne consomme pas et il consomme ce qu’il ne produit, et le CRAA est déterminer à y jouer un rôle primordial », a conclu le Pr Nkulu.

Pour rappel, cette conférence a eu pour thème : « La transformation des aliments en RDC « état actuel, défis et perspectives d’avenir »,  organisée par   Agri-preneurs Académie  à l’amphithéâtre de l’Institut national de recherche biomédical (INRB). ACP/ODM

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