RDC : plus de 25 millions de personnes touchées par l’insécurité alimentaire 

Kinshasa, 01 octobre 2023 (ACP).- Plus de 25 millions de personnes sont touchées par l’insécurité alimentaire aiguë en République démocratique du Congo, selon les résultats du rapport du 22ème cycle d’une organisation internationale sur la sécurité alimentaire publié vendredi par le ministère de l’Agriculture, a appris samedi l’ACP de source gouvernementale.

« Selon l’analyse du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) qui couvre la période allant du mois de juillet à décembre 2023, les populations les plus touchées sont principalement les déplacés, les retournés, les familles d’accueil. Plus de 25 millions de personnes, soit 23% de la population vivent dans les zones de conflits ou affectées par les catastrophes naturelles », a précisé le rapport.

A l’ouverture, le secrétaire général à l’Agriculture, José Ilanga a fait savoir que le travail réalisé par l’IPC est basé notamment sur les indicateurs en lien avec l’accès à une alimentation saine, nutritive et en quantité suffisante. « Les résultats d’analyses de l’IPC sont d’une grande importance parce qu’ils permettent de donner une vue d’ensemble de la situation de l’insécurité alimentaire du pays. Ils orientent également le pouvoir public et les partenaires dans la phase de prise des décisions », a-t-il dit, avant de solliciter à ce que le ministère de l’Agriculture soit au centre de cette action afin de rendre compte de l’évolution de la valorisation des données et du rapport au gouvernement en étroite collaboration avec les autres institutions de l’Etat congolais.

Pour sa part, la Cheffe du Programme alimentaire mondiale (PAM), Azzurra Chiarini a souhaité une réponse adaptée face à cette insécurité alimentaire, quand bien même les conflits, surtout dans la partie Est de la République démocratique du Congo, restent la préoccupation majeure. « Il ne faut pas non plus oublier qu’il y a d’autres zones où les causes de l’insécurité alimentaire sont beaucoup plus structurelles », a-t-elle précisé.

« Le PAM compte accompagner le gouvernement congolais dans les priorités. Nous apportons une réponse humanitaire depuis le mois de juin, dans la partie Est du pays, en assistant près de 2 millions des personnes. Nous avons aussi des interventions dans le Kasaï où les causes sont beaucoup plus structurelles », a affirmé Mme Azzurra Chiarini.

Le conflit dans l’Est, base de la perturbation de production agricole

Dans un communiqué de presse signé conjointement par l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le PAM, il a été notifié que le conflit dans l’Est de la RDC a perturbé la production agricole vitale et la croissance des infrastructures essentielles. Le document a notamment rapporté les réactions des deux représentants de ces agences en RDC. « Je suis alarmé par le nombre de personnes qui continuent à souffrir de la faim à travers le pays », a déclaré le représentant du PAM en RDC, Peter Musoko.

Pour le représentant de FAO en RDC,la crise de la sécurité alimentaire en RDC reste critique, avec plusieurs défis, notamment l’insécurité, la dévastation, le manque d’infrastructures, le faible accès à des intrants de qualité et au financement, compromettent leurs chances de pouvoir se nourrir correctement et de nourrir leurs familles.

Et d’ajouter : « le PAM est confronté à un déficit de financement critique de 629,6 millions de dollars américains au cours des six prochains mois. En 2023, la FAO a besoin de 106,4 millions de dollars américains pour apporter à 1,8 millions de personnes un soutien urgent aux moyens d’existence, notamment en stimulant la production agricole rapide, l’élevage et la pêche ».

S’agissant des actions à mener, le rapport de l’IPC a formulé quelques recommandations, à savoir mettre fin à la violence et aux conflits, faciliter l’accès humanitaire dans les zones du conflit, appuyer un mécanisme de contrôle et de maîtrise des prix des denrées alimentaires, ainsi qu’apporter une assistance humanitaire.

Notons que l’IPC est un ensemble d’outils et de procédures permettant de classer la gravité et les caractéristiques des crises alimentaires et nutritionnelles aiguës, ainsi que l’insécurité alimentaire chronique et persistante, sur la base des normes internationales et des données secondaires. Il vise à informer les interventions d’urgence ainsi que les politiques et programmes de sécurité alimentaire à moyen et long termes. ACP/

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