Kinshasa, 14 février 2024 (ACP).- Un économiste a indiqué, au cours d’un séminaire pédagogique à la faculté de l’économie de l’Université de Kinshasa (Unikin), que le développement piloté par l’agriculture, en République démocratique du Congo à plus d’effets que celui piloté par les mines.
« Une étude d’un gouvernement passé a établi qu’un développement piloté par l’agriculture a 11 fois plus d’effets qu’un développement piloté par les mines », a déclaré Patrick Onoya, expert en finance et économie. Il a soutenu que l’agriculture permet de développer une chaîne de valeur, précisant que les produits agricoles supposent des industries et emplois créés.
M. Onoya a fait savoir que la diversification de l’économie congolaise à travers le secteur agricole tel que voulu par le Chef de l’État n’est pas un choix mais un passage obligé pour assurer le développement de la RDC.
Il est, en outre, revenu sur le contrat chinois qu’il classifie selon lui, parmi les erreurs du passé congolais à éviter, désormais grâce notamment à la production de l’information par différentes études spécifiques.
« Pour ne plus signer des contrats à l’instar de celui d’avril 2008 entre la RDC et les entreprises chinoises de triste mémoire, il est important que le nouveau gouvernement apprenne à investir dans la production de l’information, nécessaire à la spécification et qualification des projets concernés par les partenariats Public-privé, en négociation », a-t-il dit.
Le paradigme selon lui : « c’est le partenaire étranger qui se charge de faire les études nécessaires à considérer dans le contrat PPP en augmentant des risques d’un manque d’équité, primo dans l’évaluation de la contrepartie gouvernementale et secundo dans la répartition des bénéfices ou les rétributions entre les parties », a souligné cet expert.
M. Onoya a insisté sur la nécessité d’un changement de paradigme par le gouvernement en ce qui concerne les investissements en RDC, soulignant que les investissements directs étrangers, se développent beaucoup plus facilement dans les pays où il existe une classe d’investisseurs locaux.
« Les gris investisseurs ne seront encouragés à mettre des gros moyens que s’ils peuvent voir les locaux réussir déjà à leur niveau. Ce qui marche à petite échelle, peut marcher à grande échelle », a-t-il martelé. Et d’ajouter : « si déjà, les locaux n’y arrivent pas ou ne se donnent pas la peine de commencer, les étrangers réfléchiront plus qu’il n’en faut avant de prendre le risque d’investir », a-t-il expliqué.
Il sied de rappeler que, cette activité est une première d’une série de 4, telle que prévue par le doyen de la faculté de l’économie à l’Unikin, dont toutes ses séances ont pour but de confronter les étudiants aux difficultés que rencontrent leur pays dans ce secteur et les réflexions qui peuvent améliorer ladite situation. ACP/KKP