Kinshasa, 29 août 2024(ACP).- Doter la République démocratique du Congo des données actualisées et inclusives, tel est l’objectif du 2ème recensement de la population, a indiqué jeudi, en marge de la journée internationale de la population, le Vice-premier ministre en charge du Plan, a appris l’ACP de source officielle.
« Le deuxième recensement, après celui de 1984, a pour objet de doter la RDC de données actualisées et inclusives, essentielles pour l’élaboration des politiques publiques adaptées aux réalités sociodémographiques et socio-économiques du pays », a déclaré Guylain Nyembo, Vice-premier ministre du Plan et de la coordination de l’aide au développement.
« Je note que le thème retenu cette année coïncidait justement avec le projet de société du Président de la République et les préparatifs du lancement du deuxième Recensement Général de la population et de l’Habitat », a-t-il ajouté en soulignant que, l’organisation de ce deuxième recensement, appelé de tous ses vœux par le Chef de l’Etat, se veut une priorité, mieux une impérieuse nécessité.
Faut-il le rappeler, la Journée mondiale de la population, a été placée cette année sous le thème « Exploiter le pouvoir des données inclusives pour un avenir résilient et équitable pour tous ».
La célébration de cette journée en partenariat avec le Fonds des Nations-Unies pour la Population (UNFPA-RDC), a été mise à profit par les différents intervenants du jour pour mettre l’accent sur la nécessité urgente d’organiser un deuxième recensement scientifique en RDC, après celui réalisé en 1984, il y a 40 ans.
M. Guylain Nyembo a annoncé, à cet effet, que le Gouvernement entend réaliser, dans les meilleurs délais et avec l’appui des partenaires, non seulement le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) et des enquêtes régulières, mais aussi, renforcer l’Institut national de la statistique (INS) par la dotation de moyens techniques et institutionnels supplémentaires ; de revoir et mettre à jour les méthodologies statistiques en conformité avec les standards internationaux et les cadres méthodologiques des enquêtes et recensements.
Il sera également question de renforcer les partenariats et les collaborations internationales (Banque mondiale, FMI, BAD, Agences des Nations-Unies) ; promouvoir la culture statistique et l’utilisation des données ; mettre en place des cadres légaux et règlementaires pour soutenir le développement du système statistique national…
Les conséquences du retard pris par la RDC
Le représentant-résident de l’UNFPA en RDC, Mady BIAYE a évoqué les conséquences du retard pris par la RDC dans la production des données démographiques actualisées. En effet, l’absence de données démographiques fiables compromet la capacité du pays à mesurer les progrès réalisés vers l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD), a-t-il déclaré.
Mady Biaye a par conséquent réaffirmé le soutien de son organisation au gouvernement congolais pour organiser le deuxième RGPH. « Le dernier RGPH organisé en RDC date d’il y a 40 ans. C’est un retard considérable », a-t-il déploré, tout en assurant l’engagement de l’UNFPA à accompagner la RDC dans ce processus crucial. L’UNFPA se dit prêt à aider la RDC à exploiter le pouvoir des données inclusives pour construire des systèmes et des sociétés résilients.
Dans sa présentation du Rapport sur l’état de la population mondiale 2024 et défis pour la RDC, le Professeur Mangalu Mobhe a fait savoir qu’à cause de la non-organisation du recensement scientifique depuis 40 ans, la population de la RDC évaluée actuellement autour de 100 millions d’habitants, est le fait des estimations et projections des Nations-Unies. Normalement, « le recensement scientifique de la population doit être organisé suivant un cycle de dix ans, pour une meilleure prise en compte des données sociodémographiques dans les politiques publiques de développement », a fait remarquer Mangalu Mobhe. ACP/C.L.