RDC-USA: le partenariat minerais contre sécurité, une opportunité pour un développement durable (un macro-économiste)

Kinshasa, 06 Juin 2025 (ACP).- L’accord RDC-USA (République démocratique du Congo et les États-Unis d’Amérique) sur les minerais stratégiques contre la sécurité a été jugé comme une opportunité majeure pour un développement durable et une stimulation des investissements, par un macro-économiste, au cours d’un entretien vendredi avec l’ACP.

«La République démocratique du Congo (RDC) et les États-Unis d’Amérique ont convenu d’élaborer un accord sur les minerais stratégiques visant à renforcer leur partenariat économique, à stimuler les investissements transparents et à améliorer la sécurité dans l’Est de la RDC. Cet accord vise aussi à promouvoir un développement économique durable et inclusif», a déclaré Jonathan Muya Kupa, un économiste et doctorant à l’Université de Kinshasa.

Selon lui, la force d’une coopération internationale efficace dans le secteur minier, repose sur trois principes fondamentaux, à savoir: des objectifs clairs et réalistes, un engagement mutuel équilibré, et des mécanismes solides de suivi et de recevabilité.

Jonathan Muya a souligné que dans de nombreux pays africains, en l’occurrence la RDC, un certain scepticisme persiste face aux partenariats internationaux. Cela découle souvent non seulement des déséquilibres de pouvoir, mais aussi d’accords mal préparés, d’attentes floues ou d’un manque d’appropriation locale.

Une coopération réussie exige que chaque partie sache précisément ce qu’elle veut, ce qu’elle offre et ce qu’elle attend.

«Dans le cadre de l’accord RDC–USA, le succès reposera sur: une vision de développement partagée et des attentes bien définies; une gouvernance transparente des ressources stratégiques et l’implication active des acteurs nationaux, notamment du secteur privé», a-t-il ajouté.

L’économiste a fait savoir que les États-Unis ont intérêt à considérer cet accord non seulement comme une opportunité économique, mais comme un impératif stratégique essentiel pour maintenir leur leadership mondial en matière de technologie, de défense et d’innovation.

«Cette ambition se traduit notamment à travers le Minerals Security Partnership (MSP), auquel la RDC participe aux côtés de pays comme l’Argentine, la République Dominicaine, l’Équateur, le Groenland, le Kazakhstan, le Mexique, la Namibie, le Pérou, les Philippines, la Serbie, la Turquie, l’Ukraine, l’Ouzbékistan et la Zambie», a-t-il dit.

Stabiliser la sécurité dans l’Est de la RDC

Le doctorant a, par ailleurs, précisé que ce projet d’accord envisagé par la RDC impliquerait un échange en sécurité contre l’exploitation de minerais stratégiques, entre autres le cobalt, le cuivre, l’uranium…

«Depuis près de 30 ans, l’Est de la RDC est en proie à une insécurité chronique alimentée par la convoitise des ressources minières. Des groupes armés, soutenus par certains pays voisins qui exploitent illégalement ces richesses, rendant la situation encore plus complexe», a-t-il relevé.

M. Jonathan Muya a ajouté que la concrétisation de cet accord hautement stratégique pour la RDC vise la création d’emplois, le développement d’infrastructures et le transfert de compétences au bénéfice de la population congolaise.

Dans une économie mondiale interdépendante, les secteurs public et privé doivent collaborer étroitement; l’un ne peut réussir pleinement sans l’autre.

Un renforcement de capacité sur l’innovation technologique

Il a, à cet effet, souligné que cet accord permettra aux jeunes congolais de renforcer considérablement leurs capacités d’innovation, de leadership et de contribution au développement de projets dans des entreprises américaines.

En somme, le partenariat RDC–USA peut devenir un pilier de la paix durable et du renouveau économique. Pour en libérer tout le potentiel, la RDC doit définir clairement ses attentes et veiller à une collaboration étroite entre secteur public, privé et partenaires internationaux.

«Mettre fin à la guerre et restaurer l’unité nationale n’est pas seulement un objectif politique, c’est une condition préalable au développement inclusif et à la prospérité durable. C’est donc l’affaire de tous», a-t-il conclu.

ACP/ODM

Fil d'actualités

Sur le même sujet