Restitution de la notation financière en monnaie locale de la RDC

Kinshasa, 21 juin 2022 (ACP).-  Le ministre des Finances, Nicolas Kazadi a présidé lundi la cérémonie de restitution  de la notation financière souveraine de la RDC en monnaie locale par l’Agence Bloomfield international corporation, dans la salle le capitole de Rotana hôtel, dans la commune de Ngaliema, en présence d’autres membres du gouvernement, et des experts de la Banque centrale du Congo.

Il a, à cet effet, exprimé la satisfaction du gouvernement pour la qualité du travail abattu par l’Agence Bloomfield international corporation, qui révèle  notamment les efforts consentis jusqu’ici, par le gouvernement  pour encadrer l’économie nationale marquée par la succession des crises multiformes.

« Je remercie l’ensemble des membres du gouvernement pour les initiatives entreprises pour que le pays parvienne à cette notation financière, preuve irréfutable de la capacité de résilience de la RDC à toutes ces crises qui frappent l’économie mondiale», a-t-il indiqué.

Il a affirmé que le taux de croissance économique de la République Démocratique du Congo (RDC) est resté positif pendant que d’autres pays sombraient dans une récession.

Ces résultats, a-t-il ajouté, témoignent également des perspectives encourageantes de la RDC et surtout le nouveau tournant de l’économie nationale qui quitte la catégorie spéculative pour la catégorie d’investissement, montrant ainsi la volonté du Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et l’engagement du Premier ministre et son gouvernement à changer la situation.

Pour Nicolas Kazadi, ces résultats constituent une continuité des côtes positives obtenues depuis quelques mois et qui appellent à maintenir l’effort, pour que les prochaines notations confirment davantage cette évolution positive de la RDC.

Il a, néanmoins, noté quelques défis à relever pour booster l’économie du pays, entre autres la nécessité pour son institution de renforcer l’encadrement des dépenses.

Il a cité notamment ceux liés à la rémunération des agents et fonctionnaires de l’État, avec une masse salariale encore importante ainsi que les dépenses destinées à l’investissement public.

Le ministre a fait remarquer que ce dernier défi est actuellement à pied d’œuvre dans la réforme de la chaîne de planification et d’encadrement des dépenses d’investissement, sans compter les défis de redynamisation des entreprises du Portefeuille.

Ces défis sont aussi sur les plans des infrastructures socio-économiques à multiplier dans de différents secteurs de la vie nationale, la gestion du capital humain qui comprend l’éducation avec la gratuite de l’enseignement, le changement des mentalités, la santé, ainsi que le volet gouvernance qui prend en compte plusieurs défis non moindres, à l’instar de la fiscalité, le climat des affaires, avec la fiscalité, la lutte contre la corruption, le climat des affaires, gestion institutionnelle du pays,  la lutte contre l’insécurité et la stabilisation à long terme du pays.

La restitution de la notation financière souveraine marque la sortie de l’époque de l’hyperinflation et l’engagement sur la voie de la de-dollarisation.

Appel aux opérateurs économiques à investir en Franc congolais

Le ministre des Finances, Nicolas Kazadi a par ailleurs appelé les opérateurs économiques à investir en monnaie locale, le Franc congolais. Il a indiqué que selon les études de ses services, il est aujourd’hui préférable de garder l’argent, en monnaie locale plutôt qu’en monnaie étrangère.

Cette opération est rendue possible grâce aux efforts du gouvernement qui a pu maîtriser l’inflation monétaire, d’où la raison d’être, a-t-il révélé, de cette notation financière en monnaie locale qui doit amener les secteurs privés et autres opérateurs économiques à comprendre que le pays a changé de paradigme.

La République démocratique du Congo a obtenu la note BBB à long terme avec une perspective stable et la note A2 à court terme avec une perspective stable, a dit le ministre qui salue également les efforts déployés par le gouvernement congolais dans la mise en œuvre des réformes.

Celles-ci, a-t-il noté, ont permis de renforcer l’attractivité du pays sur le plan de l’investissement, avant d’encourager les opérateurs économiques à traduire ces notes dans leurs interventions d’investissement.

« Aujourd’hui, c’est plus intéressant d’œuvrer en Franc congolais, mais peu de gens s’en rendent compte et en prennent le risque. On est plus gagnant lorsqu’on épargne en monnaie locale qu’en devise étrangère. Le fait de sortir de la catégorie spéculative pour entrer dans la catégorie d’investissement est un tournant important pour la RDC », a-t-il affirmé.

La BCC déterminée à accompagner le gouvernement dans sa lutte contre la dollarisation de l’économie

Pour sa part, la gouverneure de la Banque centrale du Congo (BCC), Marie France Malangu Kabedi  a réaffirmé sa détermination à accompagner le gouvernement dans sa lutte contre la dollarisation de l’économie nationale.

Parmi les mesures prises  pour la dé-dollarisation de l’économie, elle a cité l’adoption d’une nouvelle loi de réserves obligatoires, en vigueur depuis le 1er janvier 2022, l’accumulation des réserves de change au moyen d’achats interbancaires et du rachat des recettes fiscales en devises, renforçant la confiance dans le Franc congolais; et le non-recours au financement monétaire du budget.

Elle a déclaré que la notation en monnaie locale a un sens tout particulier pour la RDC du fait que l’économie est fortement dollarisée.  « Solliciter une notation en monnaie locale, c’est montrer à nouveau notre détermination à poursuivre la dé-dollarisation pour développer les marchés des capitaux locaux.

La notation en monnaie locale  offre aux participants un outil supplémentaire pour l’évaluation de la qualité de crédit qui renforce la confiance et la transparence du système financier dans son ensemble », a-t-elle dit en substance.

Par ailleurs, le directeur général de cette Agence Stanislas Zeze a fait savoir que la RDC a la capacité et la volonté à faire face à ses obligations financières en Franc congolais, à court, moyen et long termes.

De cette analyse, nous avons sorti la note BBB à long terme et la note A 2 à court terme. La note BBB signifie que la RDC a des fondamentaux solides. Elle est dans la catégorie d’investissement à risque modéré et son économie bénéficie des perspectives stables. « Aujourd’hui, les investisseurs peuvent venir investir en RDC sans se poser des questions .

La note A2 signifie que la capacité de la RDC à faire face à ses obligations financières en moins de 12 mois est suffisamment solide », a déclaré le Directeur général de l’Agence.  ACP/Zng/ODM/Thd/NMM/HBB

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