SICOMINES : les agents appellent le gouvernement à trouver une entente avec leur société

Kinshasa, 3 avril 2023 (ACP).- Les agents de la Sino-congolaise des mines (SICOMINES S.A) ont appelé le gouvernement de la République démocratique du Congo à trouver une entente avec leur société pour décanter la crise qui devient préjudiciable à leurs intérêts sociaux et économiques, a déclaré le président de la délégation syndicale des agents de cette entreprise minière, John Pytha Mulunda, lors d’un entretien avec l’ACP à Kinshasa.

« Si nous sommes aujourd’hui à Kinshasa, c’est parce que nous sommes venus demander la clémence et la bienveillance du Président de la République. Aujourd’hui, notre société (SICOMINES) traverse d’énormes difficultés pour la prise en charge de son personnel. Au cours de l’année 2022, la société a vu ses exonérations suspendues », a-t-il dit. «Comme si cela ne suffisait pas, c’est maintenant les comptes de SICOMINES qui sont saisis administrativement. Donc bloqués totalement et aujourd’hui notre société se trouve dans l’asphyxie financière totale », a-t-il poursuivi, soulignant qu’il est venu à Kinshasa pour déposer le mémorandum des agents aux autorités congolaises. D’après lui, cette situation que traverse leur entreprise met en difficulté les travailleurs de la SICOMINES qui ne sont plus payés. «Nous sommes autour de 3 mille agents directement liés par un contrat avec SICOMINES. Mais c’est autour de 4 mille personnes indirectement liées. Avec cinq enfants dépendant par agent, on est au-dessus de 35 à 40 mille personnes directement et indirectement liées par le projet SICOMINES », a souligné en outre John Pytha.

Impact sur le social de la population de la province du Lualaba S/T

Le président de la délégation syndicale a par ailleurs soulevé que la situation que traverse la SICOMINES, qui, d’après lui, fait partie du top deux des meilleures entreprises minières en nombre du personnel, a un impact considérable sur le social de la population du fait que le Lualaba est une province à vocation minière et vit de ses minerais. «Si les agents de la SICOMINES sont incapables de subvenir à leurs besoins primaires, leur situation sera catastrophique. La société, en payant régulièrement ses agents, leur permet d’avoir un pouvoir d’achat et de faire tourner l’économie formelle », a révélé ce syndicaliste. Il a également évoqué des avantages sociaux que cette entreprise minière octroie à ses agents, notamment l’assurance-maladie et autres. «Si aujourd’hui la SICOMINES ne parvient plus à payer ses partenaires médicaux, donc à un certain moment ces partenaires vont refuser de nous soigner. Vous voyez encore que la situation deviendra beaucoup plus dramatique », a-t-il précisé.

Le respect de la loi congolaise S/T

Quant au sujet de la rémunération des agents, John Pytha a affirmé que la SICOMINES reste respectueuse de la loi congolaise, en respectant le Salaire interprofessionnel minimum garanti (SMIG). « Je peux vous dire que tout est basé sur le SMIG. Et cela est fixé par la loi congolaise. Aujourd’hui, le SMIG est de cinq dollars par jour. Pour un investisseur qui vient au Congo, la loi congolaise lui demande de payer le travailleur en respectant ce SMIG. C’est le Congo qui a déjà mis cette base-là. Mais la SICOMINES paye quatre fois supérieure au niveau du SMIG. Au fait, la loi est déjà respectée. Car les agents de la SICOMINES ont aujourd’hui un pouvoir d’achat élevé », a-t-il éclairé. Il a, à cet effet, souligné que si les comptes de la SICOMINES saisis ne sont pas débloqués, il peut y avoir des conséquences mêmes sur le petit commerce. Car, d’après lui, il y a des milliers de gens qui bénéficient indirectement de la paie des agents de cette entreprise minière. 35 à 50 mille personnes bénéficient indirectement du projet SICOMINES Le président de la délégation syndicale des agents de cette entreprise minière, Jonh Pytha Mulunda, a, en outre, lancé un appel à toutes les parties prenantes de revenir encore à la table de négociations afin de permettre à cette population estimée à 35 ou 50 mille de continuer à bénéficier indirectement du projet SICOMINES. «Parce que dans cette situation, lorsqu’on entend, çà et là, dans les informations, c’est comme s’il n’y a plus de Congolais qui en bénéficient. Et pourtant nous sommes là. Je viens de vous dire que nous sommes à peu près 35 à 50 mille personnes qui bénéficient indirectement de ce projet SICOMINES », a-t-il déclaré, avant de souligner que leur souci est que les agents ne soient pas affectés par la révision du contrat sino-congolais.

Il a enfin noté que cette coopération doit encore être encouragée, précisant qu’il s’agit bien d’un vrai échange mines et infrastructures, et que l’échange a été bien réglementé depuis tout ce temps. «Nous pouvons citer les œuvres qui sont là, qui nous permettent d’ailleurs de dire que cette coopération doit continuer. Lorsque vous traversez la ville de Kolwezi, vous retrouverez les parties prenantes au projet SICOMINES, c’est-à-dire la communauté locale, qui ont déjà donné un cahier de charges qui doit être effectué endéans 5 ans. Ça veut dire que les communautés qui sont impactées par le projet SICOMINES n’attendent que bénéficier de ce contrat », a précisé John Pytha, citant également d’autres infrastructures construites par la SICOMINES à Kinshasa. ACP/

Fil d'actualités

Sur le même sujet