Kinshasa, 6 mai 2025 (ACP). – La mine d’or de Luhihi, à Kabare, située sur une colline à 24 km au Nord de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu, (Est de la République démocratique du Congo), a été présentée comme une porte de sortie à la crise économique qui frappe cette partie du pays, au cours d’un entretien mardi avec l’ACP.
Cela permet à la population de ce coin de subvenir aux besoins quotidiens des familles pendant cette période de crise économique, a appris ACP. « Les affaires ne marchent plus mieux à Bukavu. Pour subvenir aux besoins de ma famille, je suis obligé de me rendre à Luhihi dans le territoire de Kabare, pour acheter de l’or, afin de le revendre aux grands commerçants à Bukavu à un prix un peu plus élevé afin d’obtenir un bénéfice qui me permettra ma famille et moi de survivre », a déclaré Grâce Botoy, commerçant.
Il y a de cela 4 ans, dans le groupement de Luhihi, dans le territoire de Kabare, un gisement d’or a été découvert par des agriculteurs, filmé et mis en vidéo sur les réseaux sociaux. Equipés de pelles et pioches, les villageois s’étaient mis à creuser la terre dans l’espoir de trouver quelques grammes du métal jaune. Une nouvelle agglomération et un marché de débouchés où se ruent les commerçants ont été créés par le fait de cette découverte. Plus de 400 familles s’y sont installées. « J’ai aussi pris quelques produits de consommation à Bukavu pour les vendre à Luhihi, et c’est avec cet argent que j’achète de l’or pour le revendre à Bukavu », a dit Grâce Botoy.
Cette ville suscite beaucoup d’espoir aujourd’hui parmi la population du Sud-Kivu, dont la majorité vit dans la misère depuis l’occupation de la ville par les rebelles de l’AFC-M23.
Bukavu, une ville de commerçants, dont l’économie locale repose sur le secteur informel, est aujourd’hui par terre. Les habitants voient leurs situations empirer davantage, surtout avec la dépréciation du franc congolais. La hausse des prix des produits de première nécessité a fait chuter le pouvoir d’achat.
Face à cette situation, la nouvelle ville des mines d’or, Luhihi devient pour certain une alternative à cette crise économique que connait la province depuis plus de 4 mois déjà.
La population est prête à prendre de nombreux risques et mettre sa vie en danger pour atteindre ce groupement dans l’espoir de trouver le précieux métal jaune pour la survie.
M. Botoy a fait savoir, que les conditions de vie et sanitaires sont déplorables, et a insisté sur le fait qu’à Luhihi, le choléra existe, et tue chaque jour, mais personne n’en parle, aucune mesure n’est prise pour la protection de la population. ACP/