Trois questions à Bohi Epicure, directeur général de l’Office national de pêche et d’aquaculture

Kinshasa, 3 juin 2024 (ACP).- La République démocratique du Congo importe du poisson pour près de deux milliards de dollars américains l’an,  de la Namibie et d’autres pays d’Europe, pour nourrir la population congolaise.

Cependant le pays compte des lacs, des rivières,   fleuves et cours d’eau, parmi les plus poissonneux d’Afrique et du monde qui, bien exploités, peuvent subvenir aux besoins des consommateurs congolais.

Au pays, l’Office national de pêche et d’aquaculture(ONPA), établissement public, a été créé pour trouver des réponses à cette préoccupation afin de nourrir convenablement et à moindre coût la population congolaise.

C’est dans ce cadre que l’Agence congolaise de presse a sollicité et obtenu un entretien lundi avec M. Bohi qui a expliqué la démarche pour l’autosuffisance en poissons en RDC.

Question 1 : quels sont les objectifs assignés à l’Office national de pêche et d’aquaculture dès sa création ?

Bohi Epicure : « L’intention pour laquelle le Chef de l’Etat a créé l’Office national de pêche et d’aquaculture comme   établissement public, c’était de lutter contre l’insécurité alimentaire mais également, dans notre secteur de pêche, de réduire le volume des importations qui coûtent énormément au trésor public ».

Cet office a pour mission de relancer le secteur de la pêche en dotant ses acteurs d’intrants et engins afin qu’ils augmentent la production qui sera récupérée, conservée, transformée et commercialisée pour le compte de la population congolaise.

Question 2 : pouvons-nous avoir une idée du potentiel halieutique de la RDC , la production  ainsi que la demande nationale ?

Bohi Epicure : « Une question pertinente parce que l’ONPA a, au finish, la mission de nourrir la population congolaise évaluée aujourd’hui à plus de 100 millions de personnes. Le potentiel halieutique annuel du pays s’élève à 707.000 tonnes de poissons par an contre  420.000 tonnes des besoins locaux ».

« Donc, la disponibilité des fleuves, lacs,  cours d’eau, rivières, permet de nourrir cette population et une bonne quantité va rester dans l’eau à titre de réserve ».

« Il se fait que nous pratiquons la pêche artisanale qui n’arrive pas à faire des captures  capables de couvrir les besoins locaux ».

« Voilà pourquoi l’Office national de pêche et d’aquaculture a la mission de relancer ce secteur par la dotation des engins et intrants à ses acteurs (pêcheurs) afin qu’ils augmentent la production que nous allons  récupérer, conserver, transformer en poissons salés et fumés et ensuite commercialiser de telle sorte que le poisson capturé dans l’eau arrive dans l’assiette du Congolais ».

Question 3 : quels sont les difficultés rencontrées actuellement sur le terrain ?

Bohi Epicure : «Nous sommes confrontés à plusieurs difficultés toutefois,  nous espérons qu’avec le gouvernement Suminwa, nous arriverons à les surmonter ». 

« D’abord, nous ne connaissons pas les effectifs des compatriotes qui  ont consacré  leur vie à faire la capture des poissons et les élever. Il faut identifier  ces pêcheurs et pisciculteurs car les effectifs ne sont pas connus ».

« En tant qu’établissement public, nous ne pouvons pas travailler avec des acteurs de manière individuelle ou personnelle. Ils doivent s’organiser autour des associations et coopératives puisque ce sont des structures qui vont bénéficier des dotations en intrants et engins de pêche ».

« Une dernière difficulté, c’est de laisser les pêcheurs travailler comme ils font aujourd’hui. Il faut les organiser. Là, on est sûr du nombre réel des structures qui vont travailler avec l’ONPA  afin de  nourrir  toute la population ». ACP/ KHM

Fil d'actualités

Sur le même sujet