65 ans après, enfin l’indépendance sous le signe de la délivrance ! Par Bienvenu-Marie Bakumanya

Kinshasa, 30 juin 2025 (ACP).-Les 65 ans d’indépendance de la République démocratique du Congo que les Congolais célèbrent ce lundi 30 juin 2025 n’ont pas été une sinécure. Bien au contraire, dès le lendemain de l’accession de la RDC à sa souveraineté, l’horizon s’est bouché dans les effluves du sang de la bêtise humaine; l’horizon s’est obscurci dans la poussière tourmentée des laves enflammées du choc des ambitions.

Luttes frénétiques pour le pouvoir, sécessions et rébellions ont transformé « l’indépendance cha cha » en un tango infernal, ensanglanté dans le choc des turbulences encouragées par le démon des guerres fratricides pour le pouvoir et l’enrichissement illicite et rapide. Les pillages ont réduit le tissu socio-economique à néant. La prédation convertie en modèle de coopération nord-sud a bouché toutes les perspectives d’un développement qui restait pourtant à inventer. Enfin, l’expansionnisme sauvage des voisins aux ambitions de domination a transformé le chant de l’indépendance en une arlesienne douloureuse aux accents endiablés.

Mais voilà que là où les larmes nourrissaient le désespoir, 65 ans après, les Congolais se redécouvrent et prennent conscience de la mesure du temps qui passe, de l’étendue des défis qu’il leur reste à relever et de la distance qui les sépare désormais des autres Nations modernes. Le crime organisé, le mensonge, la manipulation et l’intoxication reculent enfin pour laisser la place à un destin plus lumineux, à une renaissance miraculeuse.

Ce miracle a évidemment un nom, quand l’horizon s’illumine au rythme d’un pacte inédit, d’un « deal » consenti entre hommes mûrs,  égaux, conscients et responsables des actes qu’ils posent et de leur portée  historique destinée à conjurer un passé de larmes et construire les ponts vers un avenir consenti, assumé et maîtrisé.

Mais dès lors qu’il s’agit de se projeter dans l’avenir, l’espérance ne consiste pas seulement à voler ou à piller sous des formules plus sophistiquées, à  échanger des minerais contre infrastructures et sécurité. Il est plutôt question de construire une identité intemporelle, fondée, notamment, sur la capacité à se mettre debout et rester éveillé, à se lever comme une solution aux grandes mutations d’un monde qui bouge et qui change, à travers laquelle l’avenir se définit dans le respect des principes qui fondent les civilisations et par les technologies qui déterminent le futur de l’humanité.

Un véritable don béni, en somme. Non pas seulement par les aïeux, mais aussi et surtout dans l’esperance dune humanité solidaire, engagée dans les grandes conquêtes du temps et de l’espace grâce à des minéraux stratégiques comme le lithium, le nobium, le tantale, le cobalt, le germanium …En même temps, le symbole de la capacité retrouvée des Congolais à s’installer durablement comme des acteurs majeurs dans le cœur des affaires mondiales par l’accession, sans coup férir, au statut de membre non permanent du Conseil de sécurité ainsi que de vice-président de l’Assemblée générale des Nations-Unies, consulté par les grandes Nations du monde et assurant un leadership naturel au cœur du continent africain.

Hasard du calendrier ou non, alors qu’à  Arusha la RDC goûtait à une grande victoire obligeant le Rwanda à s’incliner devant la compétence de la Cour Africaine des Droits de l’homme pour ses crimes dans l’Est congolais, quelques heures plus tôt,  le Président américain Donald Trump confirmait devant l’assemblée générale de l’Otan que c’était bel et bien Kigali qui avait envahi la RDC et y avait perpétré des massacres inouïs en decapitant des populations à la machette !

Il a donc fallu 65 ans pour que la RDC enfante des hommes et des femmes sachant enfin chanter « l’indépendance cha cha » au rythme de l’éveil des consciences. Des hommes et des femmes sachant mettre en sourdine leurs égos en faveur de l’intérêt de la Nation. Des hommes et des femmes déterminés à mettre fin à la trahison et à  l’infiltration pour protéger et construire leur Nation, allant jusqu’à inventer un nouveau dogme sécuritaire appelé  « Wazalendo » pour conceptualiser la défense de la patrie, tout en sonnant l’ère d’un nouveau deal voué au développement.  Du coup, c’est bel et bien la bête qui disparaît. Et, avec elle, son poison !

ACP/

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