Kinshasa 28 avril 2021 (ACP).- La coordonnatrice de l’ONG « Premi Congo », Patricia Kasala a, dans un document remis mercredi à l’ACP, appelée la ministre des Mines, Antoinette N’Samba Kalambayi à se pencher en priorité sur l’amélioration des conditions des femmes exploitant ce secteur, particulièrement dans les provinces du grand Katanga.
Mme Kasala qui a accompli quatre ans d’expérience sur terrain, a souligné que le secteur d’exploitation artisanale des mines est l’un des plus dangereux pour la femme.
Pour preuve, elle raconte : « Lors de mes descentes sur terrain à Kambove, dans le Haut Katanga, j’ai réalisé que les femmes travaillent dans des mines sans équipements. Elles entrent pieds et mains nus dans des eaux usées contenant des acides et d’autres produits toxiques utilisées par des entreprises, pour nettoyer des minerais parce qu’elles s’occupent essentiellement du lavage. Celles-ci sont exposées à ces matériaux à longueur de journée avec des conséquences gynécologique néfastes », avant d’ajouter que : « Ce genre de situations entraine des maladies sur la femme notamment, des malformations congénitales et des perturbations des périodes menstruelles.
Sur le plan économique, a-t-elle déploré, la femme qui ramasse les minerais et les nettoie ne gagne pas assez par rapport aux négociants. Les minerais sont vendus à un cout très réduit sur le site et plus cher en dehors du site. Elle fait un travail très pénible mais n’en tire pas de grands bénéfices. Ce qui oblige parfois ces femmes à y amener les enfants alors que la présence des enfants dans des sites miniers est proscrite par des lois sur la protection de l’enfance.
Par ailleurs, les femmes qui habitent dans les communautés environnantes des zones minières, se plaignent de la pollution de l’air, du sol et de l’eau. Pratiquant pour la plupart des activités champêtres, elles sont souvent obligées d’abandonner leurs champs lorsque des tiers viennent acheter des lopins de terre, conclut la source.
La prise en compte de la femme dans les structures de prise de décision s’avère nécessaire
En guise de solutions aux difficultés auxquelles la femme minière est exposée, la coordonnatrice recommande notamment une représentativité significative des femmes dans les entreprises minières. En effet, si tel est le cas, la sécurité, la protection et la rémunération des femmes dans le domaine artisanal seront garanties. Toutefois, elle a reconnu que ce problème de représentativité est réel.
Elle a encore interpellé la ministre des Mines, un enfant maison qui maitrise les rouages du secteur, à tout faire pour relancer le débat sur la redevance minière à la lumière de la loi salutaire de 2018. «Nous voulons que dans les communautés, les femmes puissent bénéficier des revenus de l’exploitation minière parce qu’elles en subissent les impacts», a-t-elle soutenu. ACP/