Bunia, 15 décembre 2021(ACP).- Le vice-gouverneur de l’Ituri, le commissaire divisionnaire Benjamin Alongabony, a ouvert, mercredi à l’hôtel Kirikou, à Bunia, au nom du gouverneur militaire, le Lt général Johnny Luboya Nkashama, l’atelier de sensibilisation sur les Armes légères et petits calibres (ALPC) au profit des femmes institutions étatiques et non étatiques.
« Pour vous les femmes, point n’est besoin de vous expliquer comment les armes à feu et blanches tuent en Ituri parce que vous connaissez bien qu’elles entrent en fraude et elles vous tuent », a martelé l’autorité provinciale, avant d’ajouter qu’il vous faut être actives sur terrain pour que ces armes prennent fin, sinon l’observance passive d’un acte infractionnel si on ne le dénonce pas, on est complice. Si nous travaillons tous la main dans la main selon la vision du chef de l’Etat, nous pensons que la paix sera retrouvée », a-t-il précisé.
Le secrétariat permanent de la CN- ALPC, a présenté d’entrée de jeu, sa structure comme une organisation interministérielle, au regard de son mandat et ses missions, avant de souligner qu’elle oriente son action dans plusieurs axes notamment celle de la sensibilisation de la population civile, la récupération des armes détenues illégalement par la population via le désarmement civil-volontaire, la destruction des armes et munitions jugées obsolètes et le marquage ou réhabilitation des armureries.
A cela s’ajoutent aussi la formation des armuriers, la conduite des études sur la prolifération des armes légères et de petits calibres, l’harmonisation de la législation nationale congolaise en la matière ainsi que la coopération régionale et internationale par la participation aux fora convoqués par les Nations Unies et les autres organisations régionales et sous- régionales aux fins de soutenir la position de la RD Congo.
Une enquête publiée par l’ONG International Small Arms Survey montre que plus de 900 millions d’armes légères et de petits calibres pullulent dans le monde, tandis que le taux de celles détenues en Afrique peut avoisiner les 100 millions à elle seule dont 52% par la population civile de manière légale et illégale.
L’un des représentants de la MONUSCO a, dans son allocution de circonstance à ces assises, indiqué que son organisme est disposé à accompagner tous les efforts des partenaires nationaux qui cadrent avec les idéaux défendus par les Nations Unies, ajoutant que s’il y a un secteur qui focalise toutes les attentions et nécessite l’apport des forces vives de la nation, c’est bien celui de la réforme du secteur de la sécurité dont la question des armes légères et petits calibres constituent son appendice.
C’est à ce titre, a-t-il renchéri, que la MONUSCO à travers la section RSS de la division des Affaires politiques a décidé d’appuyer l’organisation de cet atelier de sensibilisation des femmes des institutions étatiques et non étatiques sur les ALPC, avant de saluer le résultat perceptible de l’action menée par le gouverneur militaire de l’Ituri et l’ensemble de son équipe dans le cadre de l’état de siège décrété par le chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Il a, à cet effet, rappelé qu’associer les femmes aux processus de paix élargit les perspectives et favorise l’ouverture et la diversité, précisant que cette action permet aux artisans de la paix de répondre aux préoccupations d’un plus large éventail de parties prenantes, ce qui conduit, de manière avérée, à une paix plus durable, a souligné le représentant de la MONUSCO.
Il a été souligné à cette même occasion, qu’une gestion efficace des armes et des munitions, tout en plaçant la femme au cœur de l’action, permet tant au niveau provincial, national que régional de réduire sensiblement la violence armée basée sur le genre, faciliter la traçabilité des armes et des munitions depuis le fabriquant jusqu’à l’utilisateur final, lutter contre les transferts illégaux d’armes et des munitions aux fins de briser totalement la menace relative au terrorisme, au trafic des drogues et des minerais et mettre fin aux souffrances humaines plus particulièrement les femmes et les enfants qui sont plusieurs fois victimes des conflits armés dans leurs localités, tout en incitant les communautés locales à s’adonner aux actions visant le développement intégral de la République.
Cet atelier a réuni les femmes tant civiles que celles en uniformes pour une durée de trois jours, précise-t-on.
ACP/ODM/OB/KMT