Kinshasa, 24 novembre 2024 (ACP).- L’association de femmes journalistes de la presse écrite (Acofepe) a déploré le décès, dimanche à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC), d’une journaliste de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC), agressée la nuit du 12 novembre par les délinquants urbains (Kuluna), selon un communiqué de cette association.
«L’Association congolaise des femmes journalistes de la presse écrite (Acofep) est révoltée d’apprendre la disparition brutale de la journaliste Jemimah Mambara Mogwo, décédée ce dimanche 24 novembre 2024 à l’Hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa, de suite des blessures graves infligées par des délinquants urbain communément appelés kuluna», a-t-on lu dans le communiqué signé par Grâce Kangundu, présidente de cette association.
« La consœur Mogwo, après avoir présenté une édition du journal à la RTNC, avait quitté son lieu de travail tardivement, aux environs de 23 heures, pour se rendre à l’arrêt de transport en commun afin de regagner son domicile familial. C’est aux abords du camp Kokolo qu’elle a été violemment attaquée par ces bandits notoires, la laissant avec des blessures critiques qui l’ont conduit à son hospitalisation et après à la mort », a ajouté le communiqué.
L’Acofepe a qualifié cet acte de barbarie et une atteinte grave aux droits humains, notamment au droit fondamental à la sécurité.
«Ce drame souligne également le manque de mesures adéquates de protection des journalistes, particulièrement pour ceux qui exercent tardivement. L’absence d’un transport sécurisé pour le personnel travaillant en horaires décalés met davantage en lumière une négligence préoccupante de la hiérarchie, qui aurait dû prévoir des dispositifs adaptés pour assurer leur sécurité», a déclaré Grâce Kangundu, présidente de l’Acofepe, cité dans le communiqué.
Un appel aux autorités
Mme Kangundu a, face à cette montée inquiétante de l’insécurité urbaine à Kinshasa, lancé un appel urgent aux autorités.
« Au Gouverneur de la ville de Kinshasa, de renforcer la sécurité dans les zones les plus sensibles, notamment autour des lieux de travail nocturnes pour protéger les populations et leurs biens. Des mesures strictes doivent être prises pour traquer et neutraliser les groupes kuluna qui opèrent en toute impunité », a-t-elle recommandé.
« Le Ministre national de la Communication et Médias doit doter les médias publics tels que la RTNC et l’Agence congolaise de presse (ACP) des moyens logistiques appropriés, notamment des bus pour le transport sécurisé des journalistes travaillant tardivement. Cette initiative renforcerait les mécanismes de protection des professionnels de la presse, essentiels au bon exercice de leur métier », a-t-elle martelé, avant de présenter ses condoléances les plus attristées à la famille de la regrettée Jemimah Mambara Mogwo, à ses collègues de la RTNC, ainsi qu’à toute la communauté journalistique congolaise.
«La mort de notre consœur ne doit pas rester vaine. L’Acofepe s’engage à poursuivre son plaidoyer pour des conditions de travail sécurisées et dignes pour les femmes journalistes en République Démocratique du Congo», a conclu Mme Kangundu. ACP/